Afghanistan: la France évacue, Macron va s'exprimer

Sécurisé par les forces américaines, l'aéroport est devenu le seul point de fuite pour les étrangers mais aussi les Afghans. (AFP)
Sécurisé par les forces américaines, l'aéroport est devenu le seul point de fuite pour les étrangers mais aussi les Afghans. (AFP)
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Publié le Lundi 16 août 2021

Afghanistan: la France évacue, Macron va s'exprimer

  • Les citoyens afghans et étrangers voulant fuir l'Afghanistan «doivent être autorisés à le faire», ont plaidé les Etats-Unis et 65 autres pays dans un communiqué commun
  • L'un des objectifs de Paris est de définir une stratégie commune au niveau de l'UE, alors que des divergences sont apparues ces derniers mois sur le dossier des expulsions de migrants afghans vers leur pays d'origine

 

PARIS : La France s'apprête d'ici lundi soir à évacuer ses derniers ressortissants d'Afghanistan, passé sous contrôle des talibans, alors qu'Emmanuel Macron doit s'exprimer à 20H00 pour détailler sa stratégie face à cette crise qui inquiète fortement la communauté internationale.

Depuis le fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), où il est en vacances, le chef de l'Etat a fait le point de la situation à la mi-journée au cours d'un Conseil de défense en visioconférence avec les principaux responsables concernés, comme les ministres des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et des Armées Florence Parly.

Rien n'a filtré de la réunion en attendant l'allocution télévisée au cours de laquelle Emmanuel Macron devrait exprimer "l'extrême préoccupation" de Paris face au retour des talibans, affirmer que la France est "aux côtés des Afghans" et rappeler "les valeurs universelles" qu'elle défend pour "faire front à l'obscurantisme" des fondamentalistes islamistes, selon son entourage.

Il devrait également détailler l'opération militaire d'évacuation baptisée Apagan, qui mobilise notamment deux avions de transport de l'Armée de l'Air, un C130 et un A400M, qui ont décollé dimanche soir et lundi matin de France pour les Emirats arabes unis.

C'est la base aérienne française d'Al Dhafra, à Abou Dhabi, qui accueillera plusieurs dizaines de Français évacués de Kaboul, dont des diplomates, des humanitaires ou des journalistes, avant leur rapatriement jusqu'en France.

Il y aura aussi "des personnes qui sont sous notre protection", a indiqué Florence Parly sur France Info. En expliquant que la priorité était d'"évacuer les personnels (afghans, ndlr) qui ont rendu d'éminents services à notre pays en nous aidant au quotidien, et par ailleurs faire le maximum pour mettre en protection des personnalités qui ont défendu les droits, les droits de l'Homme, des journalistes, des artistes, tous ceux qui sont engagés pour ces valeurs que nous continuons de défendre partout dans le monde".

Quelque 625 Afghans employés dans des organisations françaises sont déjà arrivés en France avec leur famille depuis le mois de mai, selon le gouvernement.

"La France a déjà donné plus de 1.000 visas. Il faudra en donner aux gens qui ont travaillé avec nous. Il ne faut surtout pas abandonner ces familles", a souhaité lundi François Patriat, le patron des sénateurs LREM, sur Cnews.

Les opérations d'évacuation sont notamment gérées par l'ambassade, qui s'est délocalisée dimanche à l'aéroport quelques heures avant que les talibans n'entrent dans la capitale, désertée par le président Ashraf Ghani. L'ambassadeur de France David Martinon a tweeté lundi une photo le montrant en pleine réunion dans une petite salle de l'aéroport qui, sécurisé par les forces américaines, est devenu le seul point de fuite pour les étrangers mais aussi les Afghans.

Air France et plusieurs autres compagnies aériennes ont annoncé éviter "jusqu'à nouvel ordre", le survol de l'Afghanistan, comme l'a demandé l'Autorité afghane de l'aviation civile (ACAA).

Craintes migratoires

Au cours des dernières heures, Emmanuel Macron a été en contact avec des dirigeants de pays partenaires, tout comme Jean-Yves Le Drian qui s'est entretenu dimanche soir avec son homologue américain Antony Blinken.

L'un des objectifs de Paris est de définir une stratégie commune au niveau de l'Union européenne, alors que des divergences sont apparues ces derniers mois sur le dossier des expulsions de migrants afghans vers leur pays d'origine.

Cette question est sensible alors que les Afghans ont constitué en 2020 10,6% des demandeurs d'asile dans l'UE (un peu plus de 44.000 sur quelque 416.600 demandes), le deuxième contingent derrière les Syriens (15,2%), selon l'agence statistique de l'UE Eurostat. 

A l'instar d'autres capitales, Paris a suspendu depuis juillet les expulsions de migrants afghans déboutés de leur demande d'asile.

Tout comme une résurgence du terrorisme, une nouvelle vague migratoire est crainte par de nombreux responsables politiques. Elle interviendra "d'abord dans les pays tout autour de l'Afghanistan" puis "dans le monde entier", selon Jean Leonetti (LR), tandis que le numéro deux du RN, Jordan Bardella, a appelé à "un  sursaut international pour protéger la France et l'Europe d'une déferlante migratoire sans précédent que nos dirigeants semblent encore prendre à la légère".

A la vue des images de dimanche, plusieurs responsables établissent un parallèle entre la chute de Kaboul et celle de Saïgon en 1975, un souvenir douloureux pour les Etats-Unis et les pays occidentaux, qui relance le débat sur le bien-fondé des interventions militaires.

"J'ai applaudi la défaite US au Vietnam. Je suis écœuré par leur déroute en Afghanistan. Il est temps de réfléchir avant de s'engager dans des guerres sans issue", a commenté dimanche le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.

Intervenant aux côtés des Américains, la France a été présente militairement en Afghanistan de 2001 à 2014 et a compté jusqu'à près de 4.000 soldats dans ce pays au plus fort de l'engagement de l'Otan, au prix de 89 morts et 700 blessés.

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Afghanistan: réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE mardi

Les ministres européens des Affaires étrangères tiendront mardi une réunion par visioconférence pour discuter de la situation en Afghanistan, où les Etats occidentaux tentent d'accélérer leurs opérations d'évacuation, a indiqué Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'UE.


Cette réunion intervient alors que plusieurs Etats et la Commission européenne tâchaient lundi d'évacuer en urgence leurs diplomates, ressortissants étrangers et personnels locaux de Kaboul, où les talibans sont en train de reprendre le pouvoir après une offensive militaire éclair qui a balayé les forces armées afghanes.


"Suite aux derniers développements en Afghanistan, et après d'intenses consultations avec nos partenaires ces derniers jours et dernières heures, j'ai décidé de convoquer demain après-midi une réunion extraordinaire par visioconférence, pour une première évaluation" de la situation, a tweeté M. Borrell.


"L'Afghanistan se trouve à la croisée des chemins. La sécurité et le bien-être de ses citoyens, tout comme la sécurité internationale, sont en jeu", a-t-il ajouté.


Selon plusieurs diplomates, des responsables de la Commission européenne ont demandé aux gouvernements des Vingt-Sept d'accorder des visas aux ressortissants afghans ayant travaillé pour la représentation de l'UE dans le pays, ainsi qu'à leurs familles, soit un total estimé à quelque 500 ou 600 personnes.


Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a indiqué lundi sur la radio nationale RTE que Dublin avait d'ores et déjà approuvé la délivrance de visas à 45 Afghans, et s'apprêtait à en accepter une centaine d'autres.


Les citoyens afghans et étrangers voulant fuir l'Afghanistan "doivent être autorisés à le faire", ont plaidé les Etats-Unis et 65 autres pays dans un communiqué commun, avertissant les talibans qu'ils devaient faire preuve de "responsabilité" en la matière.


La chancelière allemande Angela Merkel projette de déployer jusqu'à "plusieurs centaines de soldats" de la Bundeswehr pour évacuer les derniers Allemands ainsi que des Afghans menacés dans le pays, a appris l'AFP lundi de sources parlementaires.


De son côté, l'armée française prévoit sa première rotation aérienne d'évacuation de Kaboul, entre sa base aux Emirats arabes unis et la capitale afghane, d'ici "la fin de ce lundi", a annoncé la ministre française des Armées Florence Parly.

Il y aura aussi "des personnes qui sont nous notre protection", a indiqué Florence Parly sur France Info. En expliquant que la priorité était d'"évacuer les personnels (afghans, ndlr) qui ont rendu d'éminents services à notre pays en nous aidant au quotidien, et par ailleurs faire le maximum pour mettre en protection des personnalités qui ont défendu les droits, les Droits de l'Homme, des journalistes, des artistes, tous ceux qui sont engagés pour ces valeurs que nous continuons de défendre partout dans le monde".


Quelque 625 Afghans employés dans des organisations françaises sont déjà arrivés en France avec leur famille depuis le mois de mai, selon le gouvernement.


"La France a déjà donné plus de 1.000 visas. Il faudra en donner aux gens qui ont travaillé avec nous. Il ne faut surtout pas abandonner ces familles", a souhaité lundi François Patriat, le patron des sénateurs LREM, sur Cnews.


Les opérations d'évacuation sont notamment gérées par les diplomates toujours présents à Kaboul, dont l'ambassadeur David Martinon, qui se sont délocalisés dimanche à l'aéroport quelques heures avant que les talibans n'entrent dans la capitale, désertée par le président Ashraf Ghani.


Sécurisé par les forces américaines, l'aéroport est devenu le seul point de fuite pour les étrangers mais aussi les Afghans.

Evacuation en urgence de Kaboul des étrangers et d'Afghans menacés 

L'évacuation de diplomates, d'étrangers et de personnels afghans ayant travaillé pour eux s'organisait lundi en urgence dans des conditions très difficiles à Kaboul, tombée aux mains des talibans.


Les citoyens afghans et étrangers voulant fuir l'Afghanistan "doivent être autorisés à le faire", ont plaidé les Etats-Unis et 65 autres pays dans un communiqué commun, avertissant les talibans qu'ils devaient faire preuve de "responsabilité" en la matière.


L'armée américaine a "sécurisé" lundi l'aéroport de Kaboul, où a été regroupé le personnel de son ambassade dans l'attente d'être évacué, a annoncé le département d'Etat.


Mais les vols commerciaux ont été annulés et les troupes américaines ont tiré en l'air pour contrôler la foule d'Afghans qui ont envahi le tarmac dans l'espoir de prendre un vol, dans un climat de chaos total.


Les Américains ont envoyé 6.000 militaires pour évacuer quelque 30.000 diplomates américains et civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis.


De nombreux autres pays, dont l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, l'Espagne, ont aussi transféré des membres de leur personnel diplomatique à l'aéroport avant une évacuation.


L'Allemagne veut déployer des soldats en Afghanistan pour évacuer leurs derniers ressortissants ainsi que des Afghans menacés dans le pays, selon des sources parlementaires lundi.


Selon le projet de Berlin, un pont aérien doit être mis en place pour permettre l'évacuation de 2.000 Afghans ayant travaillé pour les Allemands, "des femmes particulièrement menacées, des défenseurs des droits de l'Homme et d'autres employés d'ONG", selon les mêmes sources. 


Une partie du personnel de l'ambassade d'Allemagne à Kaboul devait être évacuée vers Doha avec des avions américains. Une équipe d'environ 80 personnes devrait rester dans la capitale afghane pour organiser l'évacuation des autres Allemands.


Madrid a annoncé l'envoi lundi de deux avions militaires à Dubaï pour "la première phase" d'évacuation de son personnel diplomatique, du personnel afghan et de leur famille.


La ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde a indiqué que l'ensemble du personnel suédois déployé dans le pays (19 personnes au total) a été évacué la nuit dernière vers une base militaire américaine à Doha. La Finlande doit évacuer son personnel diplomatique lundi.


A Prague, c'est un avion militaire transportant 46 Tchèques et Afghans, dont des femmes et des enfants, qui a atterri lundi matin.


Paris a pour sa part déployé des renforts militaires aux Emirats arabes unis pour faciliter l'évacuation des ressortissants français de Kaboul.


La première rotation d'évacuation organisée par l'armée française entre sa base aux Emirats et la capitale afghane est prévue d'ici "la fin de ce lundi", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly, précisant qu'il y avait "plusieurs dizaines" de Français à évacuer, ainsi que des "personnes qui sont sous notre protection".


Parmi les Français à évacuer figurent notamment le personnel diplomatique, a déclaré la ministre.

«Conditions très difficiles»
La France a par ailleurs réitéré sa volonté de "continuer de mettre en protection les personnalités de la société civile afghane, les défenseurs des droits, les artistes et les journalistes particulièrement menacés pour leur engagement".


Le Royaume-Uni a déployé 600 soldats pour assurer l'évacuation de ses ressortissants et de son personnel local. Un premier vol est arrivé pendant la nuit sur la base de Brize Norton, dans le centre de l'Angleterre.


"Nous avons évacué 370 employés et citoyens britanniques hier et avant-hier", a indiqué le ministre de la Défense Ben Wallace, ajoutant qu'un groupe de 782 Afghans sera évacué du pays "dans les prochaines 24 à 36 heures". "Notre objectif est d'atteindre 1.200 à 1.500" personnes évacuées par jour, a-t-il affirmé.


L'Irlande est par ailleurs en contact avec 23 de ses ressortissants, dont 15 "pensent à partir", selon le ministre des Affaires étrangères Simon Coveney. Des visas ont été émis pour 45 Afghans ayant travaillé pour eux, d'autres suivront, a-t-il dit.


Le Canada a annoncé dimanche soir la fermeture provisoire de son ambassade, précisant que le personnel canadien était déjà sur le chemin du retour.


L'évacuation de ressortissants danois et norvégiens était aussi en cours. "Je peux vous informer que dimanche soir, dans des conditions très difficiles, la Défense danoise a réussi à évacuer un groupe de Danois et de Norvégiens d'Afghanistan", a indiqué la ministre des Forces armées danoises Trine Bramsen. Selon Mme Bramsen, un "grand groupe" reste encore à évacuer.

«Les Russes restent»
Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a indiqué lundi que son gouvernement avait émis 45 visas humanitaires pour des Afghans ayant travaillé pour la Pologne ou une délégation européenne à Kaboul, et leur famille.


Trois expatriés suisses ont été évacués de Kaboul et des efforts sont en cours pour faire sortir du pays une quarantaine de leurs collègues afghans et leurs familles, a indiqué lundi le ministre suisse des Affaires étrangères.


Le drapeau américain a été retiré lundi de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul dont "presque tout" le personnel se trouve à l'aéroport dans l'attente d'être évacué, a annoncé le département d'Etat. Le chargé d'affaires américain en Afghanistan Ross Wilson s'y trouve également, a-t-on précisé.


Pour sa part, la Russie ne prévoyait pas d'évacuer son ambassade.


"Aucune évacuation n'est prévue", a affirmé dimanche Zamir Kaboulov, émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, cité par l'agence de presse Interfax.


La Russie fait partie des pays ayant reçu des garanties de la part des talibans quant à la sécurité de leurs ambassades, a expliqué M. Kaboulov.

Craintes migratoires 
Au cours des dernières heures, Emmanuel Macron a été en contact avec des dirigeants de pays partenaires, tout comme Jean-Yves Le Drian qui s'est entretenu dimanche soir avec son homologue américain Antony Blinken.


L'un des objectifs de Paris est de définir une stratégie commune au niveau de l'Union européenne, alors que des divergences sont apparues ces derniers mois sur le dossier des expulsions de migrants afghans vers leur pays d'origine.


Cette question est sensible alors que les Afghans ont constitué en 2020 10,6% des demandeurs d'asile dans l'UE (un peu plus de 44.000 sur quelque 416.600 demandes), le deuxième contingent derrière les Syriens (15,2%), selon l'agence statistique de l'UE Eurostat. 


A l'instar d'autres capitales, Paris a suspendu depuis juillet les expulsions de migrants afghans déboutés de leur demande d'asile.


Une nouvelle vague migratoire est crainte par de nombreux responsables politiques. Elle interviendra "d'abord dans les pays tout autour de l'Afghanistan" puis "dans le monde entier", selon Jean Leonetti (LR) tandis que le numéro deux du RN, Jordan Bardella, a appelé à "un  sursaut international pour protéger la France et l'Europe d'une déferlante migratoire sans précédent que nos dirigeants semblent encore prendre à la légère".


"L'urgence nous impose d'agir", a par ailleurs réagi Xavier Bertrand, président ex-LR des Hauts-de-France et candidat à l’élection présidentielle de 2022, en demandant à Emmanuel Macron "de prendre l'initiative de réunir nos partenaires européens et internationaux pour discuter des mesures régionales de sécurité et des conséquences de la crise afghane".


A la vue des images de dimanche, plusieurs responsables établissent un parallèle entre la chute de Kaboul et celle de Saïgon en 1975, un souvenir douloureux pour les Etats-Unis et les pays occidentaux, qui relance le débat sur le bien-fondé des interventions militaires. "J'ai applaudi la défaite US au Vietnam. Je suis écœuré par leur déroute en Afghanistan. Il est temps de réfléchir avant de s'engager dans des guerres sans issue", a commenté dimanche le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon.


Intervenant aux côtés des Américains, la France a été présente militairement en Afghanistan de 2001 à 2014 et a compté jusqu'à près de 4.000 soldats dans ce pays au plus fort de l'engagement de l'Otan, au prix de 89 morts et 700 blessés.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.