LONDRES: Les responsables politiques britanniques ont qualifié la décision du bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCO) du Royaume-Uni d’«immorale.» En effet, celle-ci consiste à retirer des bourses universitaires aux étudiants afghans, en raison de la crise qui frappe le pays.
Environ 35 personnes, dont moins de la moitié sont des femmes, n’auront plus de visas approuvés pour le programme de bourses d’études Chevening, cette année. Le FCO exige que les bourses soient reportées d’un an, dans l’espoir de «rétablir le programme le plus tôt possible.»
David Liddington, principal allié de l’ancienne Première ministre Theresa May, ainsi que Rory Stewart, ancien secrétaire au développement international, ont tous les deux condamné cette décision et ont incité le Premier ministre Boris Johnson et le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab à intervenir au nom des étudiants. Liddington a qualifié cet acte de «moralement répréhensible», alors que Stewart a trouvé que c’était «très décevant.»
Liddington a également dit que les étudiants concernés seraient «particulièrement menacés par les talibans» puisqu’ils désirent poursuivre leur éducation au Royaume-Uni.
Le groupe militant s’est emparé d’une grande partie du pays au cours des dernières semaines, ne laissant que la capitale Kaboul entre les mains du gouvernement.
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont envoyé en Afghanistan des troupes et un appui aérien dans le but d’évacuer les civils et le personnel de l’ambassade avant que Kaboul ne tombe aux mains des militants.
Dans une lettre envoyée aux potentiels boursiers afghans du programme Chevening, le FCO a dit: «La situation actuelle rend l’ambassade britannique à Kaboul incapable d’assurer les parties du programme qui doivent être menées à Kaboul afin que les étudiants commencent leurs cours à temps cette année.»
Bien que la date de reprise ait été fixée pour l’automne 2022, il n’est pas encore sûr que les boursiers puissent garder leurs places, si jamais le pays est soumis au contrôle des talibans.
Le gouvernement britannique est également sous le feu des critiques parce que de nombreux Afghans qui ont travaillé auprès de l’armée britannique, du Conseil britannique ou de toute autre instance gouvernementale n’ont pas eu accès au visa d’urgence pour fuir le pays en guerre.
La plupart craignent des représailles de la part des talibans pour avoir travaillé auprès d’un gouvernement étranger. Au début du mois, Raab avait accepté d’autoriser les Afghans qui ont travaillé auprès de médias britanniques à s’inscrire au programme d’urgence de visas, mais les critiques jugent que le système du Royaume-Uni est plus faible que celui de'autres pays occidentaux, à l'instar l’instar des Etats-Unis, quand il s’agit d’offrir un refuge à ceux qui y ont droit.