PARIS: La France met actuellement "tout en œuvre pour assurer la sécurité des Français" encore en Afghanistan, sa "priorité absolue", et Emmanuel Macron "suit heure par heure la dégradation très préoccupante de la situation", a indiqué dimanche l'Elysée, alors que les talibans sont aux portes de Kaboul.
Emmanuel Macron doit présider lundi à 12H00 en visioconférence un Conseil de défense relatif à la situation.
"La priorité immédiate et absolue dans les prochaines heures est la sécurité des Français, qui ont été appelés à quitter l'Afghanistan, ainsi que des personnels sur place, français et afghans", a indiqué l'Elysée à l'AFP.
"Ces opérations, qui concernent plusieurs centaines de personnes, ont été menées à bien au cours des dernières semaines et se poursuivent", a précisé l'Elysée.
"La France est l'un des rares pays à avoir maintenu sur le terrain les capacités de protéger les Afghans qui ont travaillé pour l'armée française, ainsi que des journalistes, des militants des droits de l'Homme, des artistes et personnalités afghanes particulièrement menacées", ajoute la présidence.
"Les Français présents en Afghanistan ont été invités dès le mois d'avril 2021 à quitter le pays et ont eu la possibilité d'emprunter un vol organisé le 16 juillet dernier par les autorités françaises pour faciliter ce départ", avait précisé le Quai d'Orsay vendredi.
Vendredi, Paris avait par ailleurs promis "un effort exceptionnel" pour accueillir en France des personnalités afghanes menacées pour leur engagement en faveur des droits humains ou de la liberté d'expression - artistes, journalistes et défenseurs des droits. Paris précise avoir organisé depuis le mois de mai l'accueil de 625 Afghans employés dans les structures françaises présentes en Afghanistan et de leur famille.
L'avocat Me Antoine Ory, membre du collectif d'avocats de l'association des interprètes et auxiliaires afghans de l'armée française, a exhorté dimanche la France à accueillir tous "les interprètes et auxiliaires qui ont aidé la France quand elle avait besoin d'eux".
"C'est la dernière chance. Ils sont en danger. Le seul espoir pour eux, c'est une décision politique", a-t-il ajouté, en regrettant que la justice refuse d'accorder un visa aux auxiliaires afghans de l'armée française, estimant non attestées les menaces sur leurs vies.
La France, qui a eu recours ces dernières années à des civils recrutés localement pour aider son personnel sur place, en particulier des interprètes, a déjà organisé l'accueil de 550 personnes avec leur famille entre 2013 et 2015 et de 800 en 2018 et 2019, précise l'Elysée.
Et comme d'autres pays européens, la France a suspendu depuis juillet les expulsions de migrants afghans déboutés de leur demande d'asile.
Les talibans ont lancé début mai une vaste offensive contre les forces afghanes, à la suite des opérations de retrait des forces internationales d'Afghanistan. Ils sont désormais aux portes de Kaboul, après s'être emparés en quelques jours de l'essentiel de la moitié nord du pays.
Leurs combattants ont reçu l'ordre de ne pas entrer dans la capitale, pendant que le gouvernement assure préparer une transition pacifique.