Afghanistan: les talibans aux portes de Kaboul et du pouvoir

Les insurgés se sont emparés sans résistance dimanche de la ville de Jalalabad (est), quelques heures après avoir pris Mazar-i-Sharif, la quatrième plus grande ville afghane et le principal centre urbain du nord du pays. (Photo, AP)
Les insurgés se sont emparés sans résistance dimanche de la ville de Jalalabad (est), quelques heures après avoir pris Mazar-i-Sharif, la quatrième plus grande ville afghane et le principal centre urbain du nord du pays. (Photo, AP)
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Publié le Dimanche 15 août 2021

Afghanistan: les talibans aux portes de Kaboul et du pouvoir

  • Beaucoup d'Afghans, surtout dans la capitale, et les femmes en particulier, habitués à la liberté qu'ils ont connue ces 20 dernières années, craignent un retour au pouvoir des talibans
  • «Nous nous sommes réveillés ce matin avec les drapeaux blancs des talibans partout en ville. Ils sont dans la ville. Ils sont entrés sans combattre»

KABOUL: Les talibans étaient dimanche sur le point de reprendre le pouvoir en Afghanistan, après être arrivés aux portes de Kaboul, où leurs combattants ont reçu l'ordre de ne pas entrer pendant que le gouvernement promettait une transition pacifique.


"L’Émirat islamique ordonne à toutes ses forces d'attendre aux portes de Kaboul, de ne pas essayer d'entrer dans la ville", a annoncé sur twitter Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans.


Ils ont aussi promis qu'ils ne chercheraient à se venger de personne, y compris des militaires ou fonctionnaires ayant servi pour l'actuel gouvernement.


Appelant les Afghans à "ne pas s'inquiéter", le ministre de l'Intérieur, Abdul Sattar Mirzakwal a assuré qu'un "transfert pacifique du pouvoir" vers un gouvernement de transition allait avoir lieu.


Malgré les promesses des insurgés, des combattants talibans armés ont été aperçus dans une banlieue éloignée de la capitale, encerclée et où la panique était totale, mais sans qu'il y ait d'affrontements.


"Ne paniquez pas, Kaboul est en sécurité", a tenté de rassurer sur Twitter Matin Bek, le chef de cabinet du président Ashraf Ghani.


Les insurgés s'étaient emparés sans résistance dans la matinée de la ville de Jalalabad (est), quelques heures après avoir pris Mazar-i-Sharif, la quatrième plus grande ville afghane et le principal centre urbain du nord du pays.

Le président Ghani demande aux forces de sécurité d'assurer l'ordre public à Kaboul

Le président afghan, Ashraf Ghani, a demandé dimanche aux forces de sécurité de garantir la "sécurité de tous les citoyens" en maintenant l'ordre public à Kaboul, alors que les talibans sont sur le point de prendre le pouvoir en Afghanistan.


"J'ai ordonné aux forces de sécurité (...) de garantir la sécurité de tous nos concitoyens. C'est notre responsabilité et nous le ferons de la meilleure manière possible. Quiconque pense à créer le chaos ou à piller sera traité avec force", a déclaré le chef de l’État dans un message vidéo envoyé à la presse.


En à peine dix jours, les talibans, qui avaient lancé leur offensive en mai à la faveur du début du retrait final des troupes américaines et étrangères, ont pris le contrôle de quasiment tout le pays.


La déroute est totale pour les forces de sécurité afghanes, pourtant financées pendant 20 ans à coups de centaines de milliards de dollars par les États-Unis, et pour le gouvernement du président Ghani, lequel semble désormais acculé à la capitulation et à la démission.


"Il serait presque impossible pour (Ghani) de rallier les forces de sécurité pour défendre Kaboul. Toutes perspectives de combat dans la ville elle-même déclencheraient une catastrophe humanitaire majeure", a déclaré à l'AFP Ibraheem Thurial Bahiss, un consultant de l'International Crisis Group (ICG), estimant que le pression devait monter sur le chef de l’État pour qu'il démissionne.

Des dizaines de soldats afghans fuient en Ouzbékistan face à l'offensive des talibans

Des dizaines de soldats afghans se sont réfugiés en Ouzbékistan voisin pour fuir l'offensive fulgurante des talibans, ont annoncé dimanche les autorités de Tachkent dans un communiqué.


Les troupes ouzbèques à la frontière entre les deux pays ont arrêté 84 soldats afghans et des discussions ont été engagées avec les autorités afghanes pour organiser leur retour dans leur pays, a indiqué le ministère ouzbek des Affaires étrangères dans un communiqué.


L'Ouzbékistan a fourni aux soldats afghans détenus de la nourriture, un logement temporaire et des soins médicaux, a-t-il précisé. 


Tachkent a également noté une grande présence de troupes gouvernementales afghanes étaient du côté afghan de la frontière, au poste-frontière de Termez-Hairatan. "Des mesures sont prises pour fournir une assistance humanitaire à ces personnes", a ajouté le communiqué du ministère sans donner de détails. 


Selon l'agence de presse russe TASS, le porte-parole du ministère ouzbek, Yusup Kabulzhanov, a confirmé que les négociations sur le retour des soldats se déroulaient à la fois avec le gouvernement officiel afgahn et avec les talibans.


Les talibans se sont emparés samedi de Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord de l'Afghanistan, qui se trouve à environ 100 kilomètres de l'Ouzbékistan par la route. Le président afghan Ashraf Ghani s'était rendu dans la ville trois jours auparavant pour mobiliser ses troupes. 


Deux chefs de guerre, le maréchal Abdul Rashid Dostom, ancien vice-président afghan, et Atta Mohammad Noor, ex-gouverneur de Balkh, qui avaient pris la tête de forces locales de résistance aux talibans à Mazar-i-Sharif, ont eux aussi trouvé refuge en Ouzbékistan, dénonçant une trahison de l'armée afghane.


"J'ai beaucoup d'histoires non dites que je partagerai en temps voulu", a affirmé Atta Mohammad Noor sur Twitter, précisant se trouver à présent dans un "endroit sûr". 


Après la prise de Jalalabad (est) dimanche matin, la capitale afghane, Kaboul, est désormais la seule grande ville encore aux mains du gouvernement afghan.


Privées du crucial soutien américain, démoralisées, des troupes afghanes ont tenté à plusieurs reprises de fuir vers les pays voisins d'Asie centrale depuis que les talibans ont lancé leur offensive, profitant du retrait des forces américaines et de l'Otan du pays en mai. 


En juillet, un millier de soldats afghans ont ainsi traversé la frontière vers le Tadjikistan après des combats avec les talibans.

Peur et colère 
Face à l'effondrement de l'armée afghane, le président américain, Joe Biden, a porté à 5.000 soldats le déploiement militaire à l'aéroport de Kaboul pour évacuer les diplomates américains et des civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis qui craignent pour leur vie.


Le Pentagone évalue à quelque 30.000 le nombre de personnes à évacuer au total. Comme la veille, les hélicoptères américains continuaient dimanche leurs rotations incessantes entre l'aéroport et l'ambassade américaine, un gigantesque complexe situé dans la "zone verte" ultra-fortifiée, au centre de la capitale.


L'ambassade américaine a ordonné à son personnel de détruire les documents sensibles et symboles américains qui pourraient être utilisés par les talibans "à des fins de propagande".


Londres a parallèlement annoncé le redéploiement de 600 militaires pour aider les ressortissants britanniques à partir. Plusieurs pays occidentaux vont réduire au strict minimum leur présence, voire fermer provisoirement leur ambassade. Mais la Russie a indiqué dimanche ne pas prévoir d'évacuer son ambassade et indiqué oeuvre pour la tenue d'une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU.


Le président américain a menacé les talibans d'une réponse "rapide et forte" en cas d'attaque qui mettrait en danger des ressortissants américains lors de l'opération d'évacuation. 


Mais il a aussi défendu sa décision de mettre fin à 20 ans de guerre, la plus longue qu'ait connue l'Amérique, lancée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, pour renverser les talibans en raison de leur de refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.


"Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n'aurait fait aucune différence, quand l'armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays", a-t-il affirmé.


Au fil de la journée, la panique s'est emparée de la capitale. Les magasins ont fermé, des embouteillages monstres sont apparus, des policiers ont été vus troquant leur uniforme pour des vêtements civils. 


Une énorme cohue était visible auprès de la plupart des banques, les gens cherchant à retirer leur argent tant qu'il était encore temps. Les rues étaient aussi remplies de véhicules chargés à ras bord tentant de quitter la ville, ou de se réfugier dans un quartier que les gens estiment plus sûr.

Afghanistan: le pape exprime son «inquiétude» et prône «le dialogue»

Le pape François a exprimé dimanche son "inquiétude" concernant la situation en Afghanistan, où les talibans sont aux portes de Kaboul, et appelé au "dialogue" pour résoudre le conflit en cours. 


"Je m'unis à l'inquiétude unanime concernant la situation en Afghanistan", a déclaré le pape lors de sa traditionnelle prière de l'Angélus en public place Saint-Pierre, appelant à prier "pour que cesse le fracas des armes et que des solutions puissent être trouvées à la table du dialogue".


"C'est seulement de cette manière que les membres de la population martyrisée dans ce pays - hommes, femmes, enfants et personnes âgées - pourront rentrer chez eux, vivre en paix et en sécurité, dans le plein respect réciproque", a-t-il ajouté.


Ces déclarations sont intervenues alors que les talibans sont sur le point de reprendre le pouvoir en Afghanistan, après être arrivés aux portes de Kaboul, où leurs combattants ont reçu l'ordre de ne pas entrer pendant que le gouvernement promettait une transition pacifique.              

Les 'valeurs islamiques' 
Dans le quartier de Taimani, au centre de la capitale, la peur, l'incertitude et l'incompréhension pouvaient se lire sur le visage des gens.


"Nous apprécions le retour des talibans en Afghanistan, mais nous espérons que leur arrivée mènera à la paix et non à un bain de sang. Je me rappelle, quand j'étais enfant, très jeune, les atrocités commises par les talibans", a déclaré à l'AFP Tariq Nezami, un commerçant de 30 ans.


"J'espère juste que leur retour mène à la paix, c'est tout ce que je veux", a-t-il insisté. "Vous voyez, beaucoup d'Afghans fuient chaque jour Kaboul, ça veut dire qu'ils ont de mauvais souvenirs des talibans, ils les fuient."


Beaucoup d'Afghans, surtout dans la capitale, et les femmes en particulier, habitués à la liberté qu'ils ont connue ces 20 dernières années, craignent un retour au pouvoir des talibans.


Lorsqu'ils dirigeaient le pays, entre 1996 et 2001, ces derniers avaient imposé leur version ultra-rigoriste de la loi islamique.


Les talibans, qui veillent à afficher aujourd'hui une image plus modérée, ont maintes fois promis que s'ils revenaient au pouvoir, ils respecteraient les droits humains, en particulier ceux des femmes, en accord avec les "valeurs islamiques". 


Mais dans les zones nouvellement conquises, ils ont déjà été accusés de nombreuses atrocités: meurtres de civils, décapitations, enlèvements d'adolescentes pour les marier de force, notamment.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.