Liban: l'armée dans les stations-service, la Banque centrale intraitable sur la fin des subventions

Le chef de la Banque centrale, Riad Salameh, prononçant un discours télévisé à Beyrouth.  (Banque centrale du Liban / AFP)
Le chef de la Banque centrale, Riad Salameh, prononçant un discours télévisé à Beyrouth. (Banque centrale du Liban / AFP)
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Publié le Samedi 14 août 2021

Liban: l'armée dans les stations-service, la Banque centrale intraitable sur la fin des subventions

  • Le Liban traverse depuis fin 2019 l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale, et connaît d'importantes pénuries de carburants qui affectent l'approvisionnement en biens de première nécessité
  • L'armée a dit avoir saisi plus de 78.000 litres d'essence stockés dans deux stations-service ainsi que 57.000 litres de diesel dans une troisième dans l'est du pays

BEYROUTH: L'armée s'est déployée samedi dans des stations-service au Liban, en proie à de graves pénuries de carburants, le gouverneur de la Banque centrale refusant de rétablir les subventions alors qu'un des principaux hôpitaux du pays a prévenu qu'il allait devoir fermer ses portes, évoquant un "désastre imminent".

Le Liban traverse depuis fin 2019 l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850, selon la Banque mondiale, et connaît d'importantes pénuries de carburants qui affectent l'approvisionnement en biens de première nécessité.

"Je ne reviendrai pas sur (la décision de) lever des subventions sur les carburants à moins que l'usage des réserves obligatoires (de devises) ne soit légalisé", a déclaré le directeur de la Banque centrale (BDL), Riad Salamé, au micro d'une radio locale.

"Nous disposons encore de 14 milliards de dollars de réserves (obligatoires), en plus de 20 milliards de dollars d'actifs externes", a-t-il précisé. Les réserves en devises de la BDL dépassaient 30 milliards de dollars avant la crise.

La BDL a annoncé mercredi sa décision de n'accorder des lignes de crédits qu'au taux du marché noir pour l'importation de carburants, provoquant colère et panique dans le pays et faisant craindre une énième augmentation des prix et des pénuries, y compris de pain.

Plusieurs établissements ont dû fermer leurs portes, faute de diesel pour alimenter les générateurs privés, tandis que les pannes de courant culminent à plus de 22 heures par jour.

Le American University of Beirut Medical Centre (AUBMC), un des principaux hôpitaux privés du pays, a prévenu samedi d'un "désastre imminent", se disant contraint de cesser ses activités dans les 48 heures s'il n'obtient pas de carburant.

"Quarante malades adultes et 15 enfants, sous respirateurs, mourront dans l'immédiat", s'alarme le AUBMC dans un communiqué. "180 personnes souffrant d'insuffisance rénale mourront intoxiquées après quelques jours (...) Plusieurs centaines de malades de cancer, adultes et enfants, décèderont dans les semaines qui viennent."

Les réserves de la BDL ont fondu tandis que la livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur face au dollar, rendant les coûts d'importation plus onéreux. Le billet vert s'échange aujourd'hui sur le marché noir à plus de 20.000 livres, contre un taux officiel toujours maintenu à 1.507 livres.

Critiqué par plusieurs ténors politiques pour la levée des subventions, Riad Salamé s'est défendu samedi: "Tous (...) étaient au courant de la décision. Qu'ils aillent au Parlement et qu'ils votent la loi au lieu de jouer la comédie", a-t-il répliqué.

Intervention de l'"armée 

Samedi, des files interminables s'allongeaient devant des stations d'essence tandis que des camions de distribution de carburant étaient pris d'assaut par des citoyens en colère, selon des médias locaux. 

Dans un communiqué, l'armée a menacé de "perquisitionner les stations-service fermées, de confisquer toutes les quantités d'essence qui y sont stockées (...) et de les distribuer directement et gratuitement" aux automobilistes.

Les forces de sécurité intérieures (FSI) lui ont emboîté le pas, affirmant qu'elles ne "resteront pas les bras croisés" face au chaos. Certaines stations-service ont fermé pour conserver du stock de carburant en attendant une nouvelle hausse des prix.

Selon des correspondants de l'AFP, des soldats déployés en masse aux stations d'essence ont imposé en début d'après-midi l'ouverture de plusieurs d'entre elles au nord de Beyrouth et ailleurs.

L'armée a dit avoir saisi plus de 78.000 litres d'essence stockés dans deux stations-service ainsi que 57.000 litres de diesel dans une troisième dans l'est du pays.

Elle a partagé des images sur les réseaux sociaux montrant des soldats dans remplissant eux  mêmes les réservoirs des véhicules dans les stations-service.

Riad Salamé a critiqué samedi les importateurs et distributeurs de carburants, accusés de profiter des subventions et de stocker d'importantes quantités pour les vendre plus cher sur le marché noir ou en Syrie voisine.

"Il est inacceptable que nous importions 820 millions de dollars de carburants et qu'il n'y ait ni diesel, ni essence ni électricité" sur le marché local, a déploré M. Salamé, indiquant que ce montant devait suffire pour trois mois, "pas seulement un mois". 

En poste depuis 1993, M. Salamé est accusé par la rue d'avoir, à l'instar des barons de la politique libanaise, mené le pays à la dérive et transféré d'importantes sommes à l'étranger lors de la contestation populaire d'octobre 2019 et d'avoir imposé des restrictions bancaires draconiennes, toujours en vigueur. 

Il fait l'objet d'enquêtes judiciaires au Liban, en Suisse et en France dans plusieurs affaires, y compris de détournement de fonds publics et d'enrichissement illicite.


Sisi rencontre Burhan au Caire pour discuter du rétablissement de la stabilité au Soudan

 La présidence égyptienne montre le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi (à droite) lors d'une réunion avec le chef de l'armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhan au Caire, le 4 novembre 2024. (File/AFP)
La présidence égyptienne montre le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi (à droite) lors d'une réunion avec le chef de l'armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhan au Caire, le 4 novembre 2024. (File/AFP)
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  • Les 2 dirigeants ont également prévu de se consulter sur le renforcement des liens bilatéraux
  • La visite de M. Al-Burhan intervient dans un contexte de conflit permanent au Soudan, où les combats entre l'armée soudanaise et les forces de soutien rapide ont dévasté le pays

DUBAI : Le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le président du Conseil souverain transitoire du Soudan, le général Abdel Fattah Al-Burhan, se sont rencontrés lundi au Caire pour discuter des moyens de rétablir la stabilité et de promouvoir le développement au Soudan.

Les deux dirigeants ont également prévu de se consulter sur le renforcement des liens bilatéraux et d'aborder diverses questions régionales, a rapporté Ahram Online.

La visite de M. Al-Burhan intervient dans un contexte de conflit permanent au Soudan, où les combats entre l'armée soudanaise et les forces de soutien rapide ont dévasté le pays.

M. Al-Burhan a déclaré Khartoum "libérée" du contrôle des forces de soutien rapide en mars, après une importante poussée militaire.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023 en raison de différends concernant l'intégration des forces de soutien rapide dans l'armée, a fait des dizaines de milliers de morts, les deux parties étant accusées d'avoir commis des atrocités.

Le Soudan reste profondément divisé, l'armée contrôlant le nord et l'est du pays, tandis que les forces de sécurité soudanaises détiennent la majeure partie du Darfour et certaines parties du sud.


Le chef de la lutte antiterroriste irakienne s'entretient avec les émissaires égyptien et jordanien

M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
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  • Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage des perspectives sur les questions de sécurité
  • Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme

DUBAI : Le chef du service irakien de lutte contre le terrorisme, le général de corps d'armée Karim Al-Tamimi, a tenu lundi des réunions séparées avec les envoyés militaires égyptien et jordanien afin de discuter des moyens de renforcer la coopération en matière de sécurité.

Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme.

Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage de perspectives sur les questions de sécurité entre les trois pays.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des négociations entre les États-Unis et l'Iran avec son homologue iranien

 Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique
  • Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman

RIYADH : Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères le 28 avril.

Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman.

Les ministres ont également discuté des liens bilatéraux et des questions d'intérêt commun, a ajouté le communiqué du ministère.