DUBAΪ: Depuis son ouverture, au mois de juillet, l'exposition personnelle de l'artiste yéménite Sara Abdu, intitulée «I Only Meant To Visit» («J’étais juste censée faire un tour»), attire un large public à la galerie Athr de Djeddah, en Arabie saoudite.
Sara Abdu, 28 ans, est née et a grandi à Djeddah. Elle utilise l'art pour plonger dans un drame personnel: la perte son oncle.
Elle confie à Arab News que, après la mort de son oncle, elle rêvait constamment de lui. «Un jour, j'ai arrêté d'avoir ces rêves, alors je lui ai demandé: “Maintenant que je t'ai perdu dans mes rêves, où nous verrons-nous?”»
Cette question est imprimée sur l'une de ses installations, qui porte le même titre. Cette structure solide présente un mur de pains de savon fabriqués à partir d'ingrédients traditionnellement utilisés pour laver le corps.
«Cette exposition est une tentative désespérée de faire ressurgir ces souvenirs… Elle étudie le rapport à la mémoire et son rôle dans la formation des identités et dans la construction de notre réalité intérieure et extérieure», explique Sara Abdu.
Selon cette artiste autodidacte, l’apaisement est l'un des thèmes principaux de son exposition. «L’apaisement nécessite de revisiter certains souvenirs et de les confronter», indique-t-elle.
Le point d'ancrage de son spectacle, qu'elle décrit comme «chargé d'émotions», est le vers suivant, qu'elle a entendu dans son rêve: «Ce qui se décharge n’a pas de rapport avec ce qui ne vient pas de lui.»
«J'ai passé près de deux semaines à écouter ce vers et à méditer sur ce qu'il signifie, alors j'ai écrit un poème à partir de lui», raconte-t-elle.
Sara Abdu a commencé à préparer cette exposition en 2019, mais la pandémie de coronavirus l’a retardée. Une année entière lui a été nécessaire pour en créer les animations, les dessins et les installations.
Elle a présenté sa première exposition personnelle, «The Intangible Bonds in our Existence» («Les obligations immatérielles de notre existence»), à la galerie Athr en 2014.
Après cette première expérience, l'artiste, qui s'intéresse également à la musique, a exposé son travail dans plusieurs galeries saoudiennes et parisiennes.
On peut notamment admirer son travail dans la collection du Green Box Museum of Contemporary Art from Saudi Arabia (un musée consacré aux œuvres d’art contemporaines saoudiennes, NDLR), à Amsterdam.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com