La prudence française à l’égard des événements tunisiens

Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 4 août 2021 montre le président Kaïs Saïed (C) posant pour une photo de groupe avec des membres de l'unité spéciale de la Garde nationale tunisienne à Bir Bou Rekba dans l'État de Nabeul, à environ 60 kilomètres au sud de la capitale. TUNISIAN PRESIDENCY / AFP
Une photo fournie par la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 4 août 2021 montre le président Kaïs Saïed (C) posant pour une photo de groupe avec des membres de l'unité spéciale de la Garde nationale tunisienne à Bir Bou Rekba dans l'État de Nabeul, à environ 60 kilomètres au sud de la capitale. TUNISIAN PRESIDENCY / AFP
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Publié le Vendredi 13 août 2021

La prudence française à l’égard des événements tunisiens

  • Paris est plutôt embarrassé: s’il ne tranche pas en faveur du président Kaïs Saïed, il ne plaide non plus pour un prompt retour à l’ordre constitutionnel
  • La diplomatie française se doit de gagner du temps afin d’influencer dans le bon sens les changements outre-Méditerranée

PARIS: Les derniers développements en Tunisie n’ont pas surpris la France ni les autres acteurs extérieurs intéressés ou concernés. Paris est plutôt embarrassé: s’il ne tranche pas en faveur du président Kaïs Saïed, il ne plaide non plus pour un prompt retour à l’ordre constitutionnel.

Pour contourner ce dilemme, Paris opte pour une voie médiane qui consiste à accompagner et à encourager la reprise du dialogue et la fin de l’état d’exception sans espérer pour autant une stabilisation imminente ou un retour classique à l’expérience démocratique. La diplomatie française est condamnée à la prudence et à la vigilance. Elle se doit de gagner du temps afin d’influencer dans le bon sens les changements outre-Méditerranée.

Les signes avant-coureurs

Depuis 2013, les signaux se multiplient. Ils mettent en garde contre le schisme qui est en train de se produire entre les acteurs tunisiens, et plus particulièrement entre le parti islamiste Ennahdha d’une part et «l’État profond» ainsi que les courants nationalistes et démocrates d’autre part. Devant ce danger, la diplomatie française, qui redoute le naufrage de l’expérience tunisienne, n’a pas lésiné sur les moyens pour soutenir le processus en cours, notamment à l’époque de feu le président Béji Caïd Essebsi. L’arrangement entre ce dernier et le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, fut scellé à Paris grâce à une aide française discrète et à la médiation active de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika.

En 2019, avec l’élection du président Kaïs Saïed, on pouvait espérer une normalisation de la situation ainsi qu’une relance politique et économique. Mais, aussitôt, les différends autour des compétences, les ingérences des axes étrangers (la Turquie, entre autres) et le mauvais état des institutions rongées par la corruption ont créé un climat délétère, avec des crises ministérielles à répétition et le blocage créé par le Parlement que présidait Ghannouchi. Ce dernier est alors critiqué pour son style hégémonique. Il est notamment décrié par l’étoile montante de la vie politique tunisienne, la députée Abir Moussi. En observant l’impasse tunisienne, la diplomatie française fait profil bas pour éviter les procès d’ingérence ou pour ne pas heurter les protagonistes.

La secousse du 25 juillet

Dans le sillage de ce climat délétère, et depuis le 25 juillet dernier, la Tunisie en est à un tournant critique. En effet, la «fête de la république» a été l’occasion d’une protestation massive contre l’impasse politique que vit le pays, précédant les mesures exceptionnelles prises par le président Kaïs Saïed, autour desquelles un nouveau paysage politique est en passe de se former. Deux camps se dessinent: celui qui voit ces mesures comme un «coup de force constitutionnel» et celui qui les considère comme un mouvement nécessaire du redressement destiné à sauver l’expérience tunisienne.

Le 26 juillet dernier, le président Kaïs Saïed a décidé de geler les travaux du Parlement durant un mois, s’appuyant sur une interprétation de la Constitution, et de s’octroyer le pouvoir exécutif. Une décision qui suscita l’enthousiasme des manifestants opposés à Ennahdha, sans pour autant garantir une sortie de crise imminente, estiment les observateurs.

Face à un tel dilemme, la position française se caractérise par son attentisme et sa dualité. Toutefois, en dépit de l’inquiétude générée par le fait que le processus démocratique ne soit pas poursuivi, la diplomatie française joue la carte de la non-ingérence et de la primauté de la stabilité pour gérer la situation tunisienne.

Le 8 août dernier, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, s’est entretenu par téléphone avec Kaïs Saïed, le président de la république tunisienne. Le contenu de leur conversation, qui a été révélé, souligne un soutien français constant à Tunis lié à la promesse du président Saïed, qui s’est engagé à «faire connaître rapidement sa feuille de route pour la période à venir» et a par ailleurs assuré qu’il «continuerait à donner toute sa place à la légitimité populaire». L’Élysée fonde ses calculs en procédant à un état des lieux de l’opinion publique tunisienne.

De manière paradoxale, et alors qu’elles sont globalement perçues en Occident et dans une partie de la classe politique tunisienne comme un «coup de force», les mesures de Saïed se sont révélées très populaires au pays du Jasmin, qui traverse pourtant une importante crise économique depuis de nombreuses années, qui s’est récemment doublée d’une crise sanitaire mal gérée avec la dernière vague de Covid-19.

La perception française de la situation tunisienne

De Paris, la Tunisie est vue comme une petite nation qui a joué un rôle de premier plan dans l'histoire du Maghreb et du Moyen-Orient. Dans ce pays («Ifriqiya», comme on l’appelait jadis), les révolutions du Printemps arabe ont commencé avec le renversement de Zine el-Abidine ben Ali, qui était au pouvoir depuis plus de vingt-trois ans. La contagion a touché d’autres pays, avec Kadhafi en Libye et Moubarak en Égypte. Néanmoins, les autres expériences du Printemps arabe sont perturbées par la réunion de plusieurs facteurs qui ont provoqué une sorte d’un «chaos destructif».

Malgré le mauvais sort réservé au «rêve démocratique» dans la région, la survie de la démocratie tunisienne indique toujours que, si les espoirs suscités par les soulèvements du Printemps arabe vacillent, une lumière persiste en Tunisie.

Ainsi, les milieux français qui s’intéressent au cas tunisien avertissent que «l'effondrement de la démocratie dans ce pays enverrait un message inverse au monde concernant le pari sur la démocratisation». À Paris, des sources indépendantes observent que, si les objectifs de Saïed «ne sont toujours pas clairs, la situation semble plutôt évoluer vers l'autoritarisme».

Même si ce constat incite les décideurs français à réfléchir sur les conséquences d’une telle orientation et ses répercussions sur le déclin de la démocratie outre-Méditerranée ainsi qu’au Moyen-Orient, ces mêmes décideurs conservent un optimisme nuancé. Ils insistent sur le fait que «les germes et les bases de la démocratie sont implantées et posées». Selon eux, il faut jouer sur le moyen et sur le long termes pour faire émerger un modèle démocratique adapté au monde arabe, loin du despotisme, des mythes ou des idéologies religieuses et totalitaires.

Le cas tunisien montre qu’il est indispensable de trouver un équilibre entre le principe démocratique et la souffrance des habitants pris au piège d’États en faillite. Pour le public tunisien, la démocratie est sans nul doute une chose importante. Toutefois, dans l’échelle de ses besoins, elle n’intervient qu’après le besoin de nourriture, de logement et de sécurité. Si les gouvernements élus ne parviennent pas à pourvoir à ces nécessités vitales, les gens seront fortement tentés de s'attacher à un homme fort qui leur promet la stabilité. Le non-attachement à l’exercice démocratique et la nostalgie que peut inspirer l’époque de Bourguiba imposent d’adapter l’expérience tunisienne à la réalité d’aujourd’hui.


Les députés ne voleront pas au secours de Le Pen, qui devra s'en remettre à la justice

(Photo AFP)
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  • Les députés ne voleront pas au secours de Marine Le Pen.
  • aucun groupe, hors extrême droite, ne devrait voter la proposition de Ciotti visant à supprimer l'inéligibilité immédiate, ne laissant à la cheffe de file du RN d'autre choix que de saisir les tribunaux.

PARIS : Les députés ne voleront pas au secours de Marine Le Pen : aucun groupe, hors extrême droite, ne devrait voter la proposition de Ciotti visant à supprimer l'inéligibilité immédiate, ne laissant à la cheffe de file du RN d'autre choix que de saisir les tribunaux pour pouvoir participer à l'élection présidentielle.

Mardi, le député des Alpes-Maritimes a reconnu, à demi-mot, que sa proposition de loi visant à « supprimer l’application immédiate de l’inéligibilité », qui serait débattue lors de la journée réservée à son groupe (UDR) le 26 juin, n'avait plus guère de chances de succès après les dernières prises de position des uns et des autres.

« On voit bien les yoyos politiques », a-t-il déploré, alors que « la semaine dernière, tout le monde semblait adhérer à ce qui relève d'un principe de bon sens ».

Un peu plus tôt, le porte-parole des députés LR, Vincent Jeanbrun, avait exclu de faire « une loi pour Marine Le Pen ».

Dans la foulée du jugement, la proposition d'Éric Ciotti n'avait pourtant pas été écartée d'un revers de main.

Le président du groupe LR, Laurent Wauquiez, avait déclaré vouloir attendre de connaître le contenu du texte. « Les autres pays européens font-ils ça ? Non (...) Donc oui, il y a débat et ce débat doit être ouvert », avait-il jugé.

François Bayrou avait laissé la porte ouverte en estimant que « la réflexion doit être conduite » par les parlementaires à propos de l'exécution provisoire qui « fait que des décisions lourdes et graves ne sont pas susceptibles de recours ».

Jean-Luc Mélenchon avait quant à lui semé le doute en clamant son opposition aux mesures exécutoires et en estimant que « la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple ». 

Mais lundi, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a clarifié la position de son groupe, excluant de voter « une loi de confort pour Marine Le Pen », qui n'a « plus de raison de se plaindre » après avoir obtenu la possibilité d'être jugée rapidement en appel.

Aucun suspense non plus du côté des macronistes. « Si tu voles, tu payes, surtout quand on est un responsable politique. Alors non, nous ne voterons pas la proposition de loi de M. Ciotti », a lancé dimanche Gabriel Attal, cherchant à se positionner comme le principal opposant au RN.

Selon un sondage Ifop publié vendredi, 64 % des Français s’opposent à une modification de la loi pour supprimer l'exécution provisoire.

La justice semble donc bien être la seule voie de sortie pour Marine Le Pen, en dépit de l'avalanche de critiques contre l'institution qui secoue son camp depuis une semaine (« tyrannie des juges », « quarteron de magistrats », « juges rouges », etc.).

La cour d'appel de Paris a annoncé qu'elle rendrait sa décision à l'été 2026.

Si Marine Le Pen n'est pas relaxée en appel, alors tout dépendra de la durée de la peine d'inéligibilité qu'elle encourra et de son exécution provisoire ou non.

Si cette inégibilité n'est pas d'application immédiate, alors la députée a déjà indiqué qu'elle irait en cassation. Un tel pourvoi est a priori suspensif, ce qui lui permettrait de se présenter en 2027, vu les délais moyens devant la Cour de cassation.

Toutefois, il y a débat chez les juristes pour savoir si cette suspension s'appliquerait également à l'exécution provisoire.
 


Nouveau cri d'alarme sur l'aide sociale à l'enfance

La députée française et rapporteur de la Commission d'enquête parlementaire sur la protection de l'enfance, Isabelle Santiago (G), aux côtés de la députée française Laure Miller, s'exprime lors de la présentation du rapport de la commission sur la protection de l'enfance, à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 avril 2025. (Photo JULIEN DE ROSA / AFP)
La députée française et rapporteur de la Commission d'enquête parlementaire sur la protection de l'enfance, Isabelle Santiago (G), aux côtés de la députée française Laure Miller, s'exprime lors de la présentation du rapport de la commission sur la protection de l'enfance, à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 avril 2025. (Photo JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Dans son rapport final publié mardi, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale alerte sur la situation de la protection de l'enfance : « Hier à bout de souffle, elle est aujourd’hui dans le gouffre ».
  • les mesures de protection sont en hausse de 44 % depuis 1998, alors que le nombre de personnel sur le terrain est lui en « baisse constante » sur la dernière décennie. 

PARIS : Dans un « cri d'alarme » face à un système « qui craque de toutes parts », une commission d'enquête parlementaire exhorte à « agir vite » pour refonder l'aide sociale à l'enfance, prônant notamment l'adoption d'une loi de programmation et un renforcement des contrôles.

Dans son rapport final publié mardi, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale alerte sur la situation de la protection de l'enfance : « Hier à bout de souffle, elle est aujourd’hui dans le gouffre ». Cette commission avait été lancée au printemps 2024, quelques mois après le suicide de Lily, une adolescente de 15 ans placée dans un hôtel.

« Il ne s'agit plus seulement de constater, mais d’agir vite », ajoute-t-elle.

Selon le dernier bilan officiel, 396 900 jeunes sont suivis par la protection de l'enfance en France, compétence des départements depuis les années 1980. Mais sur le terrain, la dynamique s'enraye : les mesures de protection sont en hausse de 44 % depuis 1998, alors que le nombre de personnel sur le terrain est lui en « baisse constante » sur la dernière décennie. 

Résultat : les enfants sont accueillis en « sureffectif », les mesures de placement ne sont pas exécutées faute de place suffisante et les professionnels sont « en perte de sens ».

Pour « sortir de la crise », la commission préconise d'adopter une loi de programmation et de mettre en place un « nouveau fonds de financement » de la protection de l’enfance.

Face à des demandes de placement en déshérence, la commission recommande également d'augmenter le nombre de juges et de greffiers afin de permettre un suivi efficace.

Elle appelle par ailleurs à créer une commission de réparation pour les enfants placés ayant été victimes de maltraitance dans les institutions, et à renforcer les contrôles, avec « au moins une inspection tous les deux ans » pour les établissements et les assistants familiaux.

Écartant l'option d'une recentralisation, elle recommande plutôt la mise en place sans délai d'un comité de pilotage réunissant l'État, les départements et des associations, afin de relancer une stratégie ministérielle. 

« Scandale d'État »

« Les rapports ne peuvent plus se permettre de prendre la poussière, on est face à une urgence absolue », déclare à l'AFP la rapporteure de la commission, la députée socialiste Isabelle Santiago.

« Nous sommes face à un enjeu de santé publique, notre action aura un impact sur le devenir de centaines de milliers d'enfants », ajoute-t-elle, évoquant les conséquences « dramatiques » de la situation sur la santé physique et mentale des jeunes ainsi que sur leur parcours scolaire. « C'est un scandale d'État, il faut passer à l'action maintenant. »

S'exprimant avant la publication du rapport, la ministre des Familles, Catherine Vautrin, a présenté dimanche des pistes pour améliorer la protection de l'enfance (prévention, réflexion sur l'adoption, santé, etc.), mais sans s'avancer sur les moyens financiers, admettant une situation budgétaire « difficile ». 

Elle a notamment évoqué des mesures visant à mieux prévenir le placement des enfants, à aider les assistants familiaux ou à mieux suivre leur santé.

Si ces mesures constituent « des premiers pas », Isabelle Santiago a déploré, mardi lors d'une conférence de presse, qu'on ne dise pas « comment, où et avec quel budget ».

Avant la commission d'enquête, des dizaines de rapports (Cour des comptes, Conseil économique, social et environnemental, Défenseure des droits, etc.) et d'alertes (Unicef, syndicat de magistrats, associations, etc.) se sont succédé ces dernières années.

Tout en reconnaissant les défaillances du système actuel, le gouvernement et les départements se renvoient régulièrement la balle, les seconds estimant ne plus être en mesure d'assurer leur mission en raison des coupes budgétaires et de la hausse du nombre de mineurs étrangers non accompagnés. 

Mardi, une dizaine d'anciens enfants placés ont brandi des pancartes et organisé une manifestation près de l'Assemblée nationale afin d'appeler l'État à reconnaître « ses défaillances » et à agir sans délai.

« L'urgence est d'apporter une bonne fois pour toutes du crédit aux rapports », estime Deborah, ancienne enfant de l'Ase et travailleuse sociale. « On se contente de répéter des constats accablants, et pendant ce temps-là, quel avenir pour ces enfants ? »

Face aux « promesses non tenues », un appel à la mobilisation nationale a par ailleurs été lancé par le « collectif des 400 000 », qui réunit une soixantaine d'associations et de fédérations.


Face aux taxes douanières de Trump, l'industrie française se concerte ce mardi

vue extérieure du ministère de l'Economie et des Finances, le 05 avril 2000, rue de Bercy à Paris. (Photo by LAURENT HUET / AFP)
vue extérieure du ministère de l'Economie et des Finances, le 05 avril 2000, rue de Bercy à Paris. (Photo by LAURENT HUET / AFP)
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  • Les industriels français se réunissent ce mardi à Bercy autour du ministre Marc Ferracci, afin d'élaborer une position commune dans la riposte européenne à la crise commerciale mondiale
  • l'Union européenne a proposé lundi aux États-Unis une exemption totale de droits de douane pour les produits industriels

PARIS : Les industriels français se réunissent ce mardi à Bercy autour du ministre Marc Ferracci, afin d'élaborer une position commune dans la riposte européenne à la crise commerciale mondiale déclenchée par la hausse des droits de douane américains.

Alors que l'Union européenne a proposé lundi aux États-Unis une exemption totale de droits de douane pour les produits industriels dans le but de tenter d'éviter une guerre commerciale dévastatrice, le ministre va consulter « l'ensemble des filières et les représentants des employeurs et des salariés » français sur la réponse à apporter.

Les marchés ont plongé pour le troisième jour consécutif lundi, suite à l'offensive protectionniste américaine sans équivalent depuis les années 1930, avec l'annonce par le président américain Donald Trump, mercredi, d'une série de droits de douane supplémentaires à hauteur de 20 % sur les produits en provenance de l'Union européenne. 

La Bourse de Paris, qui n'avait pas connu une chute pareille depuis mars 2022, a dévissé de 4,78 % lundi. La Bourse de New York est parvenue pour sa part à limiter ses pertes.

En France, le président Emmanuel Macron avait appelé la semaine dernière les industriels français à suspendre leurs investissements aux États-Unis, dans le cadre d'une riposte européenne qu'il souhaite « proportionnée » afin de laisser sa chance à la négociation avec les Américains.

Dans cette période de turbulences, il est important « d'éviter l'escalade », avait ajouté vendredi Marc Ferracci à Toulouse.

« Nous allons procéder à une analyse extrêmement fine. Nous attendons que toutes les filières industrielles nous fassent remonter leurs analyses sur le niveau de réponse approprié. Le mot d'ordre, c'est l'unité et le travail collectif pour établir le diagnostic », a-t-il ajouté. 

Le 10 avril, le commissaire européen à l'Industrie, Stéphane Séjourné, doit également rencontrer les principales filières industrielles européennes afin de trouver le bon dosage de réponse à Washington.