Comment éviter que l’Afghanistan ne devienne le terrain d’une guerre par procuration

Depuis 2001, plus de 775 000 soldats américains ont été déployés en Afghanistan. Des dizaines de milliers d’Afghans ont été tués pendant une guerre qui a coûté près de 1000 milliards de dollars, soit 852 milliards d’euros. (AFP)
Depuis 2001, plus de 775 000 soldats américains ont été déployés en Afghanistan. Des dizaines de milliers d’Afghans ont été tués pendant une guerre qui a coûté près de 1000 milliards de dollars, soit 852 milliards d’euros. (AFP)
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Publié le Mardi 10 août 2021

Comment éviter que l’Afghanistan ne devienne le terrain d’une guerre par procuration

  • Les forces américaines ont fait preuve d’une compréhension limitée de cette terre longtemps décrite comme le «cimetière des empires»
  • Le départ des troupes américaines est tout aussi chaotique que leur arrivée

ISLAMABAD: L’accord de Doha de 2020 ravive, à bien des égards, le souvenir de l’humiliation militaire américaine au Vietnam il y a un demi-siècle. 

Cet accord conclu avec les talibans est en effet, pour Washington, tout aussi honteux. Il prévoit le retrait de toutes les troupes étrangères d’Afghanistan. S’il ne s’agit pas d’un acte de reddition, c’est loin de représenter une victoire pour l’armée la plus puissante du monde.

Les représentants américains ont négocié un accord de paix avec des dirigeants insurgés qu’ils qualifiaient jadis de «terroristes». En réalité, les membres de l’équipe de négociation des talibans sont en grande partie d’anciens détenus du camp de Guantanamo, à Cuba.

Ironie de l’histoire, c’est une nouvelle superpuissance qui a initié le retrait de ses troupes au moment même où ce pays ravagé par la guerre célébrait le 32e anniversaire du départ des soldats soviétiques. Les Russes ont déserté le pays en 1989 après l’avoir occupé pendant une dizaine d’années. Les Américains, eux, sont restés deux fois plus longtemps. Leur dernier soldat devrait quitter le territoire afghan d’ici à quelques semaines, avant la date symbolique du 11-Septembre.

Plusieurs négociateurs talibans, à Doha, ont combattu les Soviétiques avec le soutien des États-Unis. À l’époque, Washington acclamait ces «guerriers sacrés» qui avaient réussi à chasser l’Armée rouge d’Afghanistan grâce aux armes fournies par les Américains.

Autre ironie du sort: les talibans ont fini par retourner ces mêmes armes contre leurs anciens protecteurs.

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Les forces américaines ont envahi l’Afghanistan au mois d’octobre 2001, après les attentats du 11-Septembre, faisant preuve d’une compréhension limitée de cette terre longtemps décrite comme le «cimetière des empires». Depuis le début, c’était un conflit impossible à gagner; mais Washington a mené une bataille particulièrement farouche pour tenter de justifier sa présence.

En 2015, le lieutenant général Douglas Lute a parfaitement résumé à quel point les Américains n’étaient pas préparés: «Nous n’avions aucune connaissance fondamentale de l’Afghanistan. Nous ne savions pas ce que nous faisions. Qu’essayons-nous de faire ici? Nous n’avions pas la moindre idée de ce que nous étions en train d’entreprendre.»

Il n’est donc guère surprenant que l’Afghanistan se révèle la guerre la plus longue de l’histoire des États-Unis.

La résurgence des talibans est favorisée par une erreur de calcul stratégique de Washington, qui a décidé de donner davantage de pouvoirs aux anciens chefs de guerre. Cela a permis aux vieilles tensions tribales et ethniques de refaire surface. L’une des erreurs les plus flagrantes des États-Unis réside dans le fait qu’ils ne sont pas parvenus à éviter que l’Occident soit considéré comme impliqué dans la guerre civile afghane. 

Malgré le déploiement de dizaines de milliers de soldats, les États-Unis n’ont pas réussi à vaincre les insurgés une fois pour toutes. Cependant, la montée en puissance des talibans n’aurait pas dû constituer une surprise. À vrai dire, le groupe n’a jamais vraiment été anéanti.

Des dizaines de milliers d’Afghans ont été tués pendant cette guerre qui a coûté près de 1 000 milliards de dollars, soit 852 milliards d’euros. Depuis 2001, plus de 775 000 soldats ont été déployés en Afghanistan. Des statistiques faussées ont pu donner l’impression que les États-Unis avaient remporté la bataille, mais il n’en est rien.

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Les forces américaines ont envahi l’Afghanistan au mois d’octobre 2001, après les attentats du 11-Septembre. (AFP)

Au fil des années, les différentes administrations américaines n’étaient pas d’accord sur les objectifs précis des États-Unis en Afghanistan. Alors que certains responsables pensaient construire une démocratie modèle, d’autres ont voulu réinventer de la culture afghane, y compris en ce qui concerne les droits des femmes.

Les tentatives américaines pour réduire la corruption galopante, pour mettre en place une armée et une force de police afghanes compétentes et pour limiter le commerce florissant d’opium en Afghanistan ont échoué. L’aide financière américaine a en grande partie été détournée par les responsables et par d’anciens chefs de guerre afghans et le pays est devenu un narco-État en raison de certaines politiques très défectueuses.

Malgré les milliards d’euros dépensés pour la mise en place ainsi que la formation de l’armée nationale afghane et d’autres organes chargés de la sécurité, les forces locales se sont montrées incapables de vaincre les talibans sans le soutien américain.

Après la signature de l’accord de Doha, c’est désormais aux talibans et au gouvernement afghan de négocier la future configuration politique du pays. Espérer que les deux camps parviennent à un accord susceptible de satisfaire toutes les factions afghanes – une polarisation qui s’est intensifiée au cours des deux dernières décennies de guerre et d’occupation étrangère – représente un défi de taille.

En outre, le départ des troupes américaines est tout aussi chaotique que leur arrivée. Le retrait précipité des troupes laisse un très grand vide au niveau du pouvoir. 

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Depuis le début, c’était un conflit impossible à gagner; mais Washington a mené une bataille particulièrement farouche pour tenter de justifier sa présence. (AFP)

Les talibans ont tiré parti de l’accord de paix avec les États-Unis, tandis qu’une reconnaissance internationale accrue est en train de donner aux insurgés une plus grande confiance encore.

Pour de nombreux Afghans, la perspective d’un retour au pouvoir des talibans est extrêmement troublante. Malgré des engagements officiels, les membres du mouvement fondamentaliste ont fait preuve d’une ambiguïté volontaire sur leur programme politique, ce qui renforce la confusion. 

Certains éléments portent à croire que les talibans ultraconservateurs pourraient être disposés à coopérer au sein d’un système politique pluraliste. Pourtant, on ne sait pas si le groupe est prêt à travailler dans un cadre constitutionnel et politique démocratique. 

Si le leadership politique des talibans semble plus modéré et flexible, aucun indice ne montre cependant que les dirigeants du mouvement sont susceptibles de changer.

Lorsque les talibans étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, ils ont privé les femmes du droit à l’éducation et au travail. Les dirigeants actuels se sont engagés à reconnaître les droits des femmes et à ne pas s’opposer à leur éducation, mais de nombreuses personnes demeurent méfiantes quant au plan d’action des talibans une fois que le retrait des troupes étrangères sera achevé.

Des décennies de conflit ont eu de graves répercussions sur la vie de millions d’Afghans et elles ont entraîné des destructions irréversibles. Le pays est plus divisé que jamais. Grâce à des victoires sur les champs de bataille et à la consolidation de leur emprise territoriale, les talibans ont réussi à se placer en position de force et à créer une sorte d’asymétrie du pouvoir. Beaucoup redoutent que l’expansion de l’influence des talibans mène à une recrudescence de leur régime tyrannique.

Indépendamment de l’identité de l’adversaire, il existe deux générations d’Afghans qui n’ont connu que la guerre. Il semble que la fin de leurs souffrances ne soit pas à l’ordre du jour.

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Lashkar Gah, capitale de la province de Helmand, était autrefois la résidence d’hiver des sultans d’illustres dynasties islamiques. Les ruines de cette ville royale millénaire située dans le sud de l’Afghanistan abritent des centaines de personnes qui ont fui les affrontements avec les talibans. (AFP)

Le retrait des forces américaines d’Afghanistan aura inévitablement une grande incidence sur la géopolitique régionale. Historiquement, l’emplacement stratégique du pays l’a rendu vulnérable aux ingérences des puissances étrangères et aux guerres par procuration.

Une guerre civile à grande échelle pourrait inciter le Pakistan, l’Inde, la Russie et l’Iran à soutenir différentes factions et à s’impliquer davantage dans le conflit. Les retombées de cette instabilité et du conflit que connaît l’Afghanistan pourraient s’avérer désastreuses.

Si les puissances voisines ne signent pas un accord durable pour garantir la sécurité et la neutralité de l’Afghanistan, le pays pourrait devenir le centre d’une guerre par procuration extrêmement coûteuse, qui verrait plusieurs puissances régionales soutenir des factions rivales sur la base de principes ethniques ou sectaires.

Un tel accord est également indispensable pour empêcher l’Afghanistan de redevenir un carrefour du terrorisme mondial. Le seul dénouement souhaitable repose sur la négociation d’un règlement politique étroitement lié à une stratégie régionale.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.