Tarek Hamedi remporte la médaille d’argent de karaté aux Jeux de Tokyo 2020

Le champion saoudien de karaté Tarek Hamedi est arrivé à Djeddah, auréolé de sa médaille d’argent (Photo, AN).
Le champion saoudien de karaté Tarek Hamedi est arrivé à Djeddah, auréolé de sa médaille d’argent (Photo, AN).
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Publié le Lundi 09 août 2021

Tarek Hamedi remporte la médaille d’argent de karaté aux Jeux de Tokyo 2020

  • À son arrivée, M. Hamedi s’est gardé de se prononcer au sujet de la finale, affirmant qu’il respecte les résultats, même si la décision de l’arbitre est totalement inattendue
  • Selon Mounir Afkir, l’entraîneur de l’équipe de karaté saoudienne, le problème vient du joueur iranien, qui a senti qu’il allait perdre le combat

DJEDDAH: Accompagné du ministre des Sports, le prince Abdelaziz ben Turki al-Faisal, le champion saoudien de karaté Tarek Hamedi est arrivé à Djeddah, auréolé de sa médaille d’argent remportée lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020.

À son arrivée, Hamedi s’est gardé de commenter ce qui s'était passé lors de la finale. Il a affirmé qu'il respectait la décision prise par les officiels, bien qu’elle ait été pour lui un véritable coup de massue: «C’est un véritable choc, mais il faut respecter cette décision. La médaille d’or viendra certainement lors des prochaines compétitions», confie-t-il.

Hamedi a déclaré à Arab News que sa récompense était la première médaille olympique remportée par l’Arabie saoudite depuis celle que Hadi Soua'an avait obtenue lors des Jeux de Sydney 2000 dans l’épreuve de 400 mètres haies. «Cela prouve que les sportifs saoudiens sont capables d'obtenir de bons résultats olympiques. Nous sommes arrivés en finale et nous sommes en mesure de remporter l'or dans les prochaines épreuves. Les Jeux de Paris sont prévus dans deux ans et, si le karaté fait partie les disciplines de ces Jeux, nous espérons décrocher plus d'une médaille», commente-t-il.

Le champion saoudien souligne que beaucoup de temps lui avait été nécessaire pour se préparer aux Jeux de Tokyo 2020: «J'ai dû m'entraîner dur et préparer cette compétition pendant près de deux ans, en faisant preuve de beaucoup d’ambition et de persévérance afin de réaliser une belle performance pour ce pays que j’aime», déclare-t-il.

«Nous avons été pleinement encouragés par le gouvernement des deux Saintes Mosquées, par le prince héritier, par le ministre des Sports et le député du Comité olympique saoudien, qui soutiennent le sport saoudien en général. J'apprécie sincèrement tous leurs efforts», indique l’athlète médaillé d’argent.

«La volonté d'Allah»

«L'or était notre ambition. L'Arabie saoudite le méritait vraiment. J'ai fait de mon mieux… Cependant, c'est la volonté d’Allah et Il fait ce qu'Il veut. Je le remercie pour tout», livre-t-il, indiquant qu'il a dû faire face à une forte pression tout au long de son parcours, en particulier après la défaite 3-2 subie contre l'athlète croate Ivan Kvesic lors du premier combat. Il reconnaît toutefois qu’il s’agissait d’une défaite positive.

«En réalité, cette première défaite était encourageante. Elle m'a poussé à faire ressortir le meilleur de moi-même, et c'est d’ailleurs ce qui s'est passé», raconte-t-il.

«Un modèle»

Le Dr Mushrif al-Shehri, le chef de la Fédération saoudienne de karaté, déclare à Arab News que Hamedi est un exemple à suivre dans le monde entier. «La Fédération mondiale de karaté a été témoin de la performance exceptionnelle de Hamedi, qui est un modèle pour tous les karatékas dans le monde. Il est parvenu à montrer au monde entier les compétences et le talent des sportifs saoudiens», se réjouit Al-Shehri, qui précise qu’une stratégie a été élaborée pour les Jeux olympiques de Tokyo et qu’elle a pleinement porté ses fruits. «Un nouvel axe de travail sera défini afin de préparer nos joueurs aux championnats du monde de karaté, qui se tiendront à Dubaï», ajoute-t-il.

«M. Hamedi et ses collègues réaliseront des performances plus grandes encore et ils obtiendront de meilleurs résultats. L’entraîneur que nous avons recruté est tout à fait compétent et ses efforts ont été couronnés de succès à Tokyo», souligne Al-Shehri.

«Nous disposons également d’un groupe de karatékas saoudiennes et nous sommes à la recherche d’un bon entraîneur pour les préparer efficacement à la compétition. La première participation officielle de l’équipe féminine saoudienne de karaté aura lieu lors du prochain championnat d’Asie», conclut-il.

Par ailleurs, l’entraîneur marocain de l’équipe saoudienne de karaté, Mounir Afkir, déclare à Arab News que la défaite de Hamedi face au Croate Kvesic, champion du monde en 2018, n’a pas posé de problème.

«Oublier cette défaite»

«J’ai demandé à Hamedi d’oublier cette défaite et de se concentrer plutôt sur les combats à venir. Heureusement, j’ai réussi à dissiper sa mauvaise humeur. Il a obtenu de bons résultats lors du match suivant contre le champion américain avant de partager le podium avec l’athlète iranien Sajad Ganjzadeh, champion du monde à cinq reprises», confie Afkir.

«Hamedi était le meilleur karatéka lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020.C’est lui qui devait remporter la médaille d’or. Mais l’arbitre en a décidé autrement, après la réaction exagérée de Ganjzadeh au coup de pied de Hamedi», poursuit Mounir Afkir.

Au sujet de ce fameux coup de pied de Hamedi, qui a fait l’objet de beaucoup de controverses, l’entraîneur affirme que les règles sont claires: «Il est impossible de voir distinctement le coup de pied sur la vidéo. Les règles veulent que, en pareil cas, l’arbitre s’en remette à la décision du médecin. Si ce dernier affirme que le coup de pied est agressif, alors l’arbitre peut disqualifier le karatéka», indique-t-il.

«Lorsque Ganjzadeh a senti que Hamedi allait remporter le combat, il a prétendu qu’il était gravement blessé. Sa réaction n’est pas du tout éthique. Ce qui nous importe, c’est que le monde ait constaté que le comportement de l’athlète iranien n’était pas honnête et que Hamedi méritait de décrocher la médaille d’or», conclut l’entraîneur.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com