CASABLANCA: Si nous voulions évaluer le bilan des vingt-deux ans de règne du roi du Maroc, Mohammed VI, nous pourrions ne considérer que l’année 2020, année emblématique d’une politique et d’une approche royales qui ont métamorphosé le Maroc en près de deux décennies. En termes de gestion de crise, de diplomatie, d’aide apportée à l’économie et à la population, de réformes et de chantiers structurants, 2020 a bel et bien été une période charnière pour le roi Mohammed VI. Elle a synthétisé un règne dont les mots d’ordre sont le bien-être des Marocains et le rayonnement du Royaume à l’international.
Fonds spécial
Dès le début de l’explosion de la pandémie de Covid-19 au Maroc, au mois de mars 2020, le roi Mohammed VI a multiplié les initiatives pour lutter contre la propagation du virus et limiter l’impact de la crise sanitaire sur l’économie marocaine et les populations les plus vulnérables. L’une des premières décisions royales a résidé dans la mise en place d’un fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie de coronavirus, dans lequel le monarque a injecté quelque 2 milliards de dirhams (plus de 189 millions d’euros, NDLR), ce qui a généré un élan de solidarité exemplaire des entreprises et des particuliers.
Le fonds a finalement réuni plus de 34 milliards de dirhams (soit 3,22 millions d’euros) en quelques semaines. Le Maroc a donc su se préparer à la crise sociale liée à un confinement qui a lourdement affecté l’économie nationale et les couches les plus défavorisées; en outre, il a évité une catastrophe sanitaire en investissant dans le matériel, l’équipement et les infrastructures de santé.
Pour préparer la reprise économique, le roi a ensuite lancé le Fonds Mohammed VI pour l'investissement qui, doté d'un montant initial de 45 milliards de dirhams (4,26 milliards d’euros), vise à contribuer au financement des grands projets d'investissement afin de relancer la machine économique.
Réactivité et anticipation
Mais ce qui a permis au pays d’éviter le pire est incontestablement la réactivité et l’anticipation dont a fait preuve le roi du Maroc en initiant, dès les premiers mois de la pandémie, des négociations avec les principaux producteurs de vaccins anti-Covid-19, à un moment où les laboratoires étaient encore en train de les développer. Aujourd’hui, cette politique s’est révélée convaincante: le Maroc figure parmi les pays les plus avancés du monde en matière de campagne de vaccination et plus de 30% de sa population a été vaccinée.
Par ailleurs, lors de cette période de crise de la Covid-19, le roi a multiplié les initiatives au profit de la communauté marocaine établie à l’étranger. Il a donné ses instructions pour le rapatriement des Marocains bloqués à Wuhan, en Chine, au début de la pandémie, et celui des milliers de leurs concitoyens bloqués partout dans le monde après la fermeture des frontières marocaines. Dans le même esprit, le roi Mohammed VI a ordonné à toutes les parties prenantes de l’opération «Marhaba 2021» de faciliter les conditions de transit de la communauté marocaine résidant à l'étranger. Des billets d’avion ont ainsi été proposés à des prix extrêmement bas.
Coopération Sud-Sud
La coopération Sud-Sud, notamment avec les pays africains amis du Maroc, l’un des axes prioritaires de la politique étrangère du Royaume, a également été mise en évidence lors de la crise de la Covid-19. Le roi a donné l’ordre qu’on envoie des aides médicales à une quinzaine de pays subsahariens dans le but de les aider à surmonter les effets de la pandémie et de développer le partage d’expériences et de savoir-faire au bénéfice des gouvernements africains. Dans la même optique, une bonne partie de la production de la prochaine usine marocaine de fabrication de vaccins anti-Covid-19 sera destinée au continent africain.
Changement de paradigmes
Sur le plan diplomatique, l’année 2020 a vu le Maroc remporter un beau succès dans le dossier du Sahara. Au mois de décembre, l’ex-président américain Donald Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur les provinces du Sud, ce qui a marqué un tournant majeur dans ce conflit qui oppose le Royaume au Front Polisario depuis 1975. Cette victoire est à l’image du changement de paradigmes dans les relations internationales du Royaume, dont le pragmatisme et la défense des intérêts suprêmes de la nation sont la priorité. La crise avec le voisin ibérique en est un excellent exemple – une crise dont le Maroc est sorti sans fracas et dans laquelle le gouvernement espagnol a laissé quelques plumes.
Entre 2020 et 2021, le Maroc a multiplié les réussites en termes de diplomatie, d’économie, de société, de politique et de géopolitique. Le roi Mohammed VI a affirmé son leadership africain dans plusieurs domaines et il a pleinement justifié son surnom de «Roi réformateur» et de «Roi bâtisseur». Depuis son accession au trône, le 30 juillet 1999, le Maroc a réalisé un bond spectaculaire, notamment sur le plan infrastructurel, social et diplomatique. Et la crise de la Covid-19 est venue rappeler la conception éclairée et clairvoyante d’un roi qui a su faire de cette crise une véritable opportunité. Le Maroc comptera prochainement parmi les rares producteurs de vaccins dans le monde.