TUNIS: La Tunisie, qui est confrontée depuis plusieurs mois à une grave crise sanitaire, mène dimanche une intense campagne de vaccination contre le Covid-19 lors d'une journée "portes ouvertes", après avoir obtenu plus de six millions de doses en provenance de pays arabes et occidentaux.
Plus de 300 centres au total devaient accueillir les citoyens de plus de 40 ans pour cette journée décidée par le président Kais Saied, et l’affluence était forte en milieu de journée, selon des correspondants de l'AFP.
A 13H00 locales (11H00 GMT), ils étaient ainsi 302.751 à avoir reçu une dose de vaccin, selon la cellule de suivi du ministère de la santé.
Le président Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs le 25 juillet à la faveur d'un ras-le-bol exacerbé par un pic épidémique meurtrier, qui a provoqué la colère des Tunisiens contre "l'incompétence" de l'ancien gouvernement et d'une Assemblée accaparée par ses luttes internes.
Depuis, il a créé une cellule de crise pour gérer la crise sanitaire, supervisée par un haut gradé militaire.
"Durant 15 jours, plus de six millions de doses ont été fournies et dans les prochains jours, plus de deux millions de doses sont attendues puis encore quatre millions supplémentaires", a déclaré jeudi M. Saied, selon une vidéo publiée par la présidence.
Le chef de l'Etat a exhorté les Tunisiens à participer massivement à la campagne de vaccination. "N'hésitez pas un instant", a-t-il dit.
En retard dans sa campagne de vaccination, la Tunisie a été frappée de plein fouet par le variant Delta: depuis mars, le nombre de morts du nouveau coronavirus a plus que doublé, et le bilan dépasse désormais les 20.000 décès.
Officiellement, ce pays de 11 millions d'habitants enregistre aujourd'hui l'un des pires taux de mortalité au monde liée à la pandémie.
Avec les millions de dons de vaccins qui ont afflué ces dernières semaines, la Tunisie espère vacciner environ 50% de sa population d'ici à la mi-octobre, selon les autorités.
Une première journée "portes ouvertes" organisée à la dernière minute fin juillet s'était soldée par une ruée désordonnée sur les vaccins. Elle avait coûté son poste au ministre de la Santé de l'époque, mettant en lumière le manque de stratégie du gouvernement face au Covid.
Environ deux millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin depuis le début de la campagne en mars.