TOKYO: Avant de passer le relais à Paris pour les prochains Jeux en 2024, les JO de Tokyo se clôturent dimanche par une dernière journée de compétition durant laquelle un peu plus d'une dizaine de titres restent à décerner.
Comme un symbole, la 16e et dernière journée de ces Jeux atypiques a commencé par un marathon. Et un récital, celui du Kényan Eliud Kipchoge, désormais double champion olympique de cette épreuve mythique après son triomphe à Rio.
Le Kenyan, figure de proue de l'équipementier Nike et seul homme au monde à être descendu sous les deux heures sur les 42,195 km de distance - mais lors d'une tentative commerciale non homologable - aura été l'une des seules stars du sport à assumer son statut au Japon.
Dans quelques heures, la flamme olympique s'éteindra. Après une décennie de préparation, un an de report, des mois d'incertitudes et deux semaines de compétition, les Jeux de la XXXIIe olympiade vont se refermer là où ils ont commencé, le 23 juillet dernier, au stade olympique de Tokyo.
Ils se seront finalement tenus, presque comme si de rien n'était. Une nouvelle fois, l'olympisme et sa tête pensante, le Comité international olympique (CIO), auront réussi leur pari, malgré les réticences - voire même l'opposition - d'une partie de la population japonaise.
Malgré la crainte liée à la pandémie de la Covid-19, dont les variants tiennent toujours la majeure partie de la planète dans l'inquiétude, la compétition majuscule du sport mondial aura, comme à l'accoutumée, accouché de champions (339 titres décernés au total), d'émotions, d'exploits, d'échecs, et d'images - même quasiment sans public dans les tribunes - qui auront permis de satisfaire les diffuseurs télé, autres maîtres d’œuvre du rendez-vous.
0,02% de cas positifs
Le gouvernement et les différentes autorités japonaises craignaient une dégradation de la situation sanitaire dans le pays, et si celle-ci s'est effectivement tendue pendant la quinzaine, les chiffres de contamination observés au sein de la bulle olympique (0,02% de cas positifs en moyenne chaque jour) ont montré que les mesures prises avaient effectivement empêché tout cluster au sein du Village olympique.
Les 68 000 étrangers (sportifs, encadrements, médias) - contre 200 000 en temps normal - venus sur le sol japonais ont donc pu observer deux semaines de compétition quasi-normales, hormis les restrictions de transport et d'échanges mis en place par le CIO.
Au final, les Jeux de Tokyo resteront donc plus dans l'histoire comme les Jeux durant lesquels la question de la santé mentale s'est imposée, que comme ceux de la pandémie.
Simone Biles, l'une des stars attendues de la quinzaine, en aura été bien involontairement l'étendard. En révélant au monde ses tourments, la superstar de la gymnastique a ouvert la discussion, sur toutes les formes de pression mentale que les sportifs subissent, souvent dès leur plus jeune âge. Et même pour des champions aguerris, le succès ne fera pas tout.
«Terrifiant»
"Il y a tellement de pression (...) C'est complètement dingue. Je ne me le disais pas pendant la compétition, mais avec le recul, c'est terrifiant", ainsi confié le nageur américain Caeleb Dressel, cinq médailles d'or à Tokyo.
Mais la pression et la soif de gloire ne sont pas tout à fait terminées. Il reste plus d'une dizaine de titres à attribuer avant la cérémonie de clôture (20h00 locales, 13h00 françaises), et quelques beaux défis à aller relever.
Les États-Unis parviendront-ils à terminer en tête du tableau des médailles, actuellement dominé par la Chine ?
Les basketteuses US peuvent y contribuer, en finale contre les hôtes japonaises, pour gagner le titre comme leurs homologues masculins samedi. Les volleyeuses américaines, aussi, peuvent y contribuer, contre le Brésil.
La France, déjà titrée en hand et volley masculin, espère glaner l'or en handball féminin.
Et en cyclisme sur piste, le keirin se disputera sur le Vélodrome d'Izu avec des parfums de normalité, puisque le public sera autorisé, jusqu'à 1 000 personnes.