Les négociations sur le nucléaire iranien pourraient reprendre début septembre

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Publié le Samedi 07 août 2021

Les négociations sur le nucléaire iranien pourraient reprendre début septembre

  • L'Iran est prêt à poursuivre les négociations sur l'accord nucléaire et les discussions pourraient reprendre à Vienne au début du mois de septembre, a confié samedi un haut fonctionnaire de l'UE
  • Le négociateur de l'Union européenne chargé du dossier nucléaire iranien, l'Espagnol Enrique Mora, a assisté jeudi à Téhéran à l'investiture du nouveau président iranien, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi

BRUXELLES : L'Iran est prêt à poursuivre les négociations sur l'accord nucléaire et les discussions pourraient reprendre à Vienne au début du mois de septembre, a confié samedi un haut fonctionnaire de l'UE.

Le négociateur de l'Union européenne chargé du dossier nucléaire iranien, l'Espagnol Enrique Mora, a assisté jeudi à Téhéran à l'investiture du nouveau président iranien, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi. "Enrique Mora s'est rendu à Téhéran en sa qualité de représentant de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne et coordinateur du comité conjoint du JCPOA, l'accord conclu en 2015 avec Téhéran sur ses activités nucléaires", a indiqué le haut fonctionnaire.

"Il a demandé à parler du JCPOA et son interlocuteur désigné a été Hossein Amir Abdollahian", qui pourrait devenir le nouveau chef de la diplomatie iranienne, a-t-il raconté. "Ses entretiens ont été très utiles, car il lui ont permis de faire passer des messages, notamment la préoccupation suscitée par les activités nucléaires iraniennes au cours des dernières semaines". 

"Les Iraniens lui ont fait part de leur volonté de reprendre les discussions à Vienne le plus tôt possible et sur la base du texte qui était sur la table lors de leur suspension le 30 juin", a précisé le haut fonctionnaire européen. "Les Iraniens lui ont dit être prêts à retourner à Vienne, mais ils ne veulent pas discuter pour discuter. Ils veulent un accord, ils veulent un succès".

M. Mora a informé les Etats-Unis de la teneur de ses entretiens juste après son départ de Téhéran. "Les Iraniens doivent d'abord former un gouvernement, nommer un nouveau ministre des Affaires étrangères et ensuite désigner l'équipe de négociateurs pour Vienne", a expliqué le haut fonctionnaire. "Les négociations pourraient reprendre début septembre", a-t-il estimé.

"Les Iraniens n'ont mentionné aucun changement dans leur position. Leurs préoccupations restent celles qui étaient soulevées par leurs négociateurs. Il faudra voir", a-t-il encore dit. "L'UE souhaite le gel des activités nucléaires menées par l'Iran, mais ce point n'a pas été évoqué, car M. Mora exposait aussi la position des autres parties aux négociations et ce point n'était pas dans ses éléments de langage", selon la même source.

Le déplacement de M. Mora a Téhéran a été très critiqué après l'attaque, imputée à l'Iran, d'un pétrolier géré par un milliardaire israélien en mer d'Oman. "L'UE a condamné cette attaque et une déclaration de Josep Borrell au nom des 27 membres de l'UE est en discussion", a précisé le haut fonctionnaire.

"La priorité est la fin des activités nucléaires iraniennes. Une fois ce problème réglé, les autres problèmes posés par l'Iran seront traités", a-t-il ajouté. Le nouveau président iranien a affirmé être ouvert à "tout plan diplomatique" pour une levée des sanctions minant l'économie de son pays, mais il a prévenu que l'Iran ne cèderait pas devant la "pression et les sanctions".

Le président américain Joe Biden s'est dit prêt à revenir dans l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, dont son prédécesseur Donald Trump (2017-2021) avait retiré les Etats-Unis, à condition que l'Iran respecte à nouveau les restrictions à son programme nucléaire.

Pour sauver ce texte, Washington devra de son côté lever les sanctions contre l'Iran, suspendues en 2015 mais rétablies sous l'ère Trump.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".