Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, mission impossible?

Un message sur un tapis d'herbe vive flotte sur la Tamise dans le centre de Londres le 25 juin 2021. Il invite les gouvernements à agir rapidement, dans la perspective de la COP26. (Daniel Leal-Olivas/AFP)
Un message sur un tapis d'herbe vive flotte sur la Tamise dans le centre de Londres le 25 juin 2021. Il invite les gouvernements à agir rapidement, dans la perspective de la COP26. (Daniel Leal-Olivas/AFP)
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Publié le Vendredi 06 août 2021

Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, mission impossible?

  • Des événements climatiques extrêmes se produisent alors que la hausse de la température à l'échelle de la planète n'est "que" de 1,1°C par rapport à la période pré-industrielle
  • La température mondiale atteindrait 1,5 ou 1,6°C autour de 2030, une décennie plus tôt qu'estimé par le Giec il y a seulement trois ans

PARIS : L'humanité peut-elle encore réduire suffisamment les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C? 195 pays examinent les prévisions des experts climat de l'ONU, le Giec, attendues lundi avec cette question cruciale en toile de fond.

Ce nouveau rapport - les dernières prévisions datent de 2014 - est attendu au moment où se multiplient les catastrophes, illustrations concrètes du changement climatique: incendies spectaculaires en Grèce et en Turquie, feux de forêt en Sibérie et en Californie, famine à Madagascar, inondations exceptionnelles en Chine et en Allemagne etc.

Ces événements climatiques extrêmes se produisent alors que la hausse de la température à l'échelle de la planète n'est "que" de 1,1°C par rapport à la période pré-industrielle.

En 2015, l'Accord de Paris prévoyait de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2°C, à +1,5°C de préférence.

"1,5°C était ambitieux", raconte à l'AFP le climatologue Peter Thorne, l'un des auteurs du rapport du Giec en cours de discussion. Mais un rapport spécial du Giec en 2018 montrait des impacts bien plus graves avec un réchauffement à +2°C qu'avec +1,5°C. Cela "a complètement changé la donne", poursuit-il.

Il faut s'"assurer que nous maintenions à notre portée le 1,5 degré", indiquait ainsi en mars dernier à l'AFP le Britannique Alok Sharma, président de la COP26 qui doit se tenir à Glasgow en novembre.

Aujourd'hui, la question est de savoir si cet objectif est encore atteignable.

Le Giec travaillait cette semaine sur cinq scénarios différents, du plus optimiste au plus sombre, selon le projet de rapport. Dans les cinq cas, la température mondiale atteindrait 1,5 ou 1,6°C autour de 2030, une décennie plus tôt qu'estimé par le Giec il y a seulement trois ans.

D'ici à 2050, le seuil de 1,5°C serait dépassé d'un dixième de degré dans le scénario le plus optimiste de réduction des gaz à effet de serre, mais de presque un degré dans le scénario du pire.

Reste un espoir: dans le meilleur des scénarios, la hausse de la température serait ramenée à +1,4°C d'ici à 2100.

- "Chemin étroit" -

La communauté scientifique se divise sur cet objectif de 1,5°C. "Les scientifiques ne sont pas du même avis", relève Tim Lenton, de l'université d'Exeter.

Un débat annexe l'agite: comment communiquer auprès de l'opinion publique sans la faire sombrer dans le désespoir?

Il y a quelques mois, l'Académie australienne des sciences publiait un livre blanc sur les risques d'un monde à 3°C, signé par des climatologues reconnus dont des membres du Giec. Le livre affirmait que "limiter le changement climatique à 1,5°C est à présent virtuellement impossible" et ajoutait même que limiter le réchauffement à 2°C nécessiterait des efforts herculéens.

La réaction ne s'est pas fait attendre: "Scientifiquement parlant, l'humanité peut toujours limiter le réchauffement mondial à 1,5°C au cours du siècle", ont rétorqué d'autres scientifiques, soulignant l'enjeu crucial de l'action politique.

De nombreux chercheurs soulignent que l'évolution du climat est mesurée sur des périodes longues et que dépasser une température donnée, brièvement, ne veut pas dire que l'objectif soit raté.

"Le chemin vers un monde stabilisé à 1,5°C est très, très étroit et exigeant", relève Alden Meyer qui suit depuis des années les négociations climatiques. "Cela ne signifie pas qu'il faut arrêter de se battre. Chaque dixième de degré compte en terme d'impacts".

"La question du 1,5°C est délicate, c'est un objectif géopolitique repris par de nombreux gouvernements", complète Peter Thorne. "Savoir s'il est atteignable est une question très différente".

"Si nous dépassons 1,5°C pour arriver à 1,7°C, c'est infiniment mieux que de franchir 1,5°C, renoncer à agir et finir à 2,5°C", dit-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.