PARIS: Plusieurs centaines de manifestants étaient massés jeudi en début de soirée devant le Conseil d’Etat à Paris, en réaction à la décision du Conseil constitutionnel de valider l'extension du pass sanitaire dans les cafés-restaurants et certains centres commerciaux, et la vaccination obligatoire pour les soignants.
Ils scandaient face aux CRS les slogans "liberté, liberté", ou "Macron, ton pass on n’en veut pas", a constaté un journaliste de l'AFP.
Parmi eux figurent de nombreux gilets jaunes, tel Jérôme Rodrigues, figure du mouvement, éborgné par un tir de grenade lors d’une manifestation en 2019.
Marie José Libeiro, 48 ans, refusant de dire quel métier elle exerce à Paris, a déclaré à l'AFP: "Pour moi, tout ça porte atteinte aux libertés fondamentales et à la liberté d'aller et venir. La liberté, c'est d'abord le choix de se faire vacciner ou non. On est en train de basculer dans un Etat autoritaire". "S'il faut présenter un papier pour être libre, je considère que ce n'est pas ça la liberté", a-t-elle ajouté, critiquant aussi le dispositif comme "quelque chose qui oppose les gens, les uns contre les autres".
Le nombre de manifestants a grossi quand un cortège a rejoint, d'abord devant le Conseil constitutionnel, au Palais-Royal à Paris, la centaine de manifestants qui avait attendu toute la journée la décision des Sages.
Ils avaient accueilli par des huées la validation de l'essentiel de la loi sur le pass sanitaire.
Mesure emblématique et controversée du projet de loi visant à contrer la flambée de l'épidémie de Covid-19, le pass sanitaire (vaccination totale, test Covid-19 négatif ou certificat de rétablissement) va être étendu, a priori dès lundi, aux cafés, restaurants, avions, trains, autocars pour les longs trajets, foires, séminaires et aux salons professionnels.
"Fabius en prison !", avait scandé dans l'après-midi un petit groupe devant les grilles du Palais Royal, à l'attention du président du Conseil constitutionnel.
"Et les hôpitaux ? On peut aller se faire soigner ou on nous laisse crever sur la porte ?", avait hurlé une mère au foyer au manifestant qui lisait le communiqué de l'institution, micro à la main.
L'obligation vaccinale pour les soignants et d'autres professions en contact avec des publics fragiles a été validée par les Sages jugeant que sa mise en œuvre était bel et bien "progressive".
"Je suis dépitée. On a le droit de choisir ce qui est bon pour notre santé : c'est notre corps ! Pour moi on est rentré en dictature. Faut pas croire que ça va s'arrêter aux soignants", a lancé une manifestante interrogée par l'AFP, Nathalie, 48 ans, agente administrative hospitalière refusant de donner son nom.