Le variant Delta entrave les projets de «retour à la normale» du Moyen-Orient

Des gens font la queue devant un centre de vaccination et de test Covid-19 de fortune érigé sur la place des Martyrs, à Tripoli, en Libye, le 24 juillet 2021. (AFP)
Des gens font la queue devant un centre de vaccination et de test Covid-19 de fortune érigé sur la place des Martyrs, à Tripoli, en Libye, le 24 juillet 2021. (AFP)
Le variant Delta de la Covid-19, très contagieux, circule dans plus d'une douzaine de pays du Golfe et de la région de la Méditerranée orientale. (AFP)
Le variant Delta de la Covid-19, très contagieux, circule dans plus d'une douzaine de pays du Golfe et de la région de la Méditerranée orientale. (AFP)
Le variant Delta de la Covid-19, très contagieux, circule dans plus d'une douzaine de pays du Golfe et de la région de la Méditerranée orientale. (AFP)
Le variant Delta de la Covid-19, très contagieux, circule dans plus d'une douzaine de pays du Golfe et de la région de la Méditerranée orientale. (AFP)
Le variant Delta de la Covid-19, très contagieux, circule dans plus d'une douzaine de pays du Golfe et de la région de la Méditerranée orientale. (AFP)
Le variant Delta de la Covid-19, très contagieux, circule dans plus d'une douzaine de pays du Golfe et de la région de la Méditerranée orientale. (AFP)
Le variant Delta de la Covid-19, très contagieux, circule dans plus d'une douzaine de pays du Golfe et de la région de la Méditerranée orientale. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 août 2021

Le variant Delta entrave les projets de «retour à la normale» du Moyen-Orient

  • Plusieurs pays de la région Mena ont connu une explosion des infections liées à cette souche particulièrement contagieuse
  • L'Arabie saoudite a imposé de nouvelles mesures relatives aux restrictions de voyage qui viennent s’ajouter aux interdictions et aux sanctions réservées aux contrevenants

DUBAΪ: Les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) qui possèdent de faibles taux de vaccination contre la Covid-19 ont connu une explosion de nouveaux cas et de décès liés à la propagation du variant Delta, particulièrement contagieux.

Ce variant a été détecté dans au moins cent trente-deux pays et a provoqué de nouvelles vagues d'infection, de nouvelles mesures de restriction de voyage et une inquiétude croissante quant à la disponibilité et à l'efficacité des vaccins.

Dans la région du Golfe et de la Méditerranée orientale, le variant est présent dans plus d'une douzaine de pays, parmi lesquels le Koweït, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Qatar. Bien que l'Arabie saoudite n'ait encore signalé aucun cas, elle a imposé de nouvelles mesures relatives aux restrictions de voyage qui viennent s’ajouter aux interdictions et aux sanctions réservées aux contrevenants.

Également connu sous son nom scientifique «B.1.617.2», le variant Delta du coronavirus a été détecté pour la première fois dans l'État indien du Maharashtra au mois d’octobre dernier, mais n'a été qualifié de «variant préoccupant» par l'OMS que le 11 mai.

Le Dr Abdinasir Abubakar, chef de l'unité de gestion des risques infectieux au bureau régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le Moyen-Orient et la Méditerranée orientale au Caire, déclare à Arab News: «Il est très facile pour le Delta de se propager dans toute la région en raison des nombreux travailleurs migrants d'Asie du Sud qui vivent dans le Golfe et en Afrique du Nord.»

La souche, qui est elle-même le produit de multiples mutations, serait 60% plus infectieuse que le variant Alpha (ou Kent), une mutation antérieure apparue dans le sud de l'Angleterre au mois de novembre et aussi contagieuse que la varicelle.

Selon un document confidentiel des CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) repris par les médias américains à la fin du mois de juillet dernier, le Delta est plus transmissible que le rhume, la grippe espagnole de 1918, la variole, le virus Ebola, le Mers (coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère). Il possède un spectre de transmission plus étendu que la souche d'origine et peut rendre les personnes âgées plus malades, même celles qui sont complètement vaccinées.

Les responsables américains de la santé indiquent que les personnes infectées par le variant Delta pourraient transporter jusqu'à mille fois plus de virus dans leurs voies nasales que celles qui sont touchées par les autres souches, ce qui entraînerait une transmissibilité plus élevée. L'OMS prédit qu'il pourrait y avoir au moins deux cents millions de nouveaux cas dans le monde en quelques semaines.

Dans de nombreux pays, dont le Royaume-Uni, le variant Delta est désormais devenu la souche dominante. En Israël, pays qui a un taux de vaccination très élevé, le Delta représente 90% des nouvelles infections.

Le plus alarmant peut-être pour les professionnels de la santé, c'est le nombre de jeunes, parmi lesquels beaucoup ne sont pas vaccinés, qui tombent gravement malades à cause de ce variant.

Les mutations antérieures du virus étaient considérées comme plus nocives pour les personnes âgées et les personnes qui souffraient de problèmes de santé sous-jacents, des groupes que les gouvernements ont tendance à privilégier dans leurs campagnes de vaccination.

Le Delta semble provoquer des symptômes plus graves que ses prédécesseurs; pour autant, nous ne disposons pas d’un nombre suffisant de données à l’heure actuelle pour affirmer qu’il est plus mortel.

Les données sur l'efficacité des vaccins sont plus encourageantes. Une étude de Public Health England révèle que le vaccin Pfizer est efficace à 94% contre l'hospitalisation après une dose et à 96% après deux doses, tandis qu'AstraZeneca s’avère efficace à 71% après une dose et à 92% après deux.

Dimanche, le journal britannique Guardian a rapporté que l’entreprise Pfizer, basée à New York, et BioNTech, située en Allemagne, «ont peaufiné leur vaccin à ARNm [acide ribonucléique messager, NDLR] pour cibler le variant Delta et ils commenceront à le tester sur des humains» à compter du mois en court.

Le marché mondial des vaccins contre la Covid-19, évalué à 70 milliards de dollars (1 dollar = 0,84 euro) cette année, pourrait s'élargir tandis que les scientifiques se penchent sur la possibilité de rappels contre le variant Delta.

Dans une grande partie des pays en développement, la protection des populations contre la Covid-19 est limitée en raison de la lenteur des campagnes de vaccination.

Dans les pays de la région Mena, les épidémies dues au variant Delta augmentent la pression sur les hôpitaux, le matériel de secours et même les morgues.

La Tunisie est en proie à des troubles sociaux liés à la fois à un dysfonctionnement politique, à un système de santé sous pression et à des difficultés économiques croissantes.

EN BREF

  • Le variant Delta a été qualifié de «préoccupant» par l'OMS le 11 mai dernier.
  • La plupart des nouveaux cas en Méditerranée orientale sont imputables au variant Delta.
  • Le variant est particulièrement transmissible parmi les non-vaccinés.
  • Le variant Delta peut être 60% plus infectieux que le variant Alpha.
  • La flambée subite pose un sérieux défi aux systèmes de santé de la région Mena.
  • Deux doses du vaccin constituent la meilleure protection.

En Iran, un pays qui n'a vacciné que 3% de sa population, environ trente-cinq mille nouvelles infections et, le 27 juillet, trois cent cinquante-sept décès ont été enregistrés.

Dans les régions du Moyen-Orient en proie aux conflits, c’est-à-dire en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen, où les taux de vaccination restent faibles, l'augmentation des cas de Delta pose un sérieux défi à des systèmes de santé déjà en souffrance et à des structures gouvernementales fragiles.

Abubakar déclare: «Nous sommes extrêmement préoccupés par ce qui se passera lorsque le variant Delta se répandra dans des pays qui connaissent une situation d'urgence comme la Syrie et le Yémen. Il atteindra tous les pays de la région. L'OMS essaie de travailler avec ces pays pour se préparer au pire, pour qu’ils se dotent de plus de lits de soins intensifs, d'oxygène, de vaccins. C’est dans ce but que nous intensifions notre campagne.»

«Aucun pays n'est à l'abri du Delta. Nous ne pouvons pas nous permettre que d'autres pays de la région vivent ce que la Tunisie traverse actuellement», ajoute-t-il.

Au Liban, par exemple, une augmentation des cas de Covid-19 imposerait un fardeau encore plus lourd à un pays à court d'argent et déjà terriblement affecté par les pénuries d'électricité et de carburant.

Pierre Abi Hanna, chef de la division des maladies infectieuses à l'hôpital universitaire Rafiq-Hariri, déclare à Arab News: «Le nombre [d’infections] augmente de façon exponentielle au Liban et la majorité des cas de coronavirus, d’après les échantillons prélevés, proviennent de la souche Delta.»

«Au cours de ces dernières semaines, nous avons également constaté une augmentation du nombre de patients hospitalisés, tous non vaccinés, ainsi qu'une légère augmentation du nombre de patients placés en soins intensifs et de ceux qui nécessitent une ventilation mécanique», ajoute-t-il.

Les patients sont hospitalisés parce qu'ils ne peuvent pas disposer d’oxygène à domicile en raison des pénuries d'électricité au Liban. Ils sont plus jeunes qu’auparavant et, pour la plupart, ne sont pas vaccinés.

«Certains d'entre eux n'ont reçu qu'une dose, mais la majorité n'en a reçu aucune. Nous voyons désormais un nombre plus élevé de cas dans la population plus jeune, âgée de 20 à 49 ans. Au cours des trois derniers jours, nous avons constaté une augmentation du nombre de personnes qui ont besoin de lits en soins intensifs», précise Pierre Abi Hanna.

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Les pays du CCG ont bien géré la vague Delta, en grande partie grâce aux taux élevés de vaccination et de conformité aux mesures de santé publique. (AFP)

Les pays du Conseils de coopération du Golfe (CCG) ont bien géré la vague Delta, en grande partie grâce à des taux élevés de vaccination et de conformité aux mesures de santé publique, auxquels s’ajoutent des mesures de restriction de voyage judicieuses.

À la fin du mois de juin, les Émirats arabes unis (EAU) ont annoncé qu'ils suspendaient les vols en provenance de l’Inde après avoir observé leurs premiers cas de variant Delta. Les autorités émiraties indiquent que la souche représente désormais environ un tiers de toutes les nouvelles infections dans le pays.

Bien qu'elle n'ait enregistré aucun cas, l'Arabie saoudite a révélé une série de nouvelles mesures le 3 juillet dernier, parmi lesquelles l’interdiction de voyager à destination et en provenance des EAU, première plaque tournante du transport international du monde.

Les citoyens saoudiens qui se rendent dans des pays figurant sur sa liste rouge – les EAU, l'Afghanistan, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Inde, le Liban et la Turquie – sont maintenant soumis à une interdiction de voyager de trois ans, directement ou indirectement, dans les États de la liste verte.

Si le Royaume exhorte ses citoyens à continuer à porter des masques et à maintenir une distanciation sociale appropriée dans les lieux publics, il souligne que la meilleure protection contre le variant Delta demeure les deux doses de vaccin.

Le Dr Wail Bajhmoum, consultant en maladies infectieuses et chef du service de médecine interne de l'hôpital du roi Fahd de Djeddah, déclare à Arab News: «Les citoyens vont bientôt accéder gratuitement aux vaccins fournis par le gouvernement et par le ministère de la Santé. Ils devraient être disponibles pour tous dans plus de cinq cent quatre-vingt-sept centres à travers le Royaume.»

«Les chercheurs ont prouvé que deux doses du vaccin fournissent une très bonne immunité contre tous les variants du coronavirus, y compris Delta», ajoute-t-il.

Les EAU, qui ont mis en œuvre l'une des campagnes de vaccination les plus rapides du monde, proposent un test PCR à détection Delta pour aider à freiner la nouvelle épidémie. À la fin du mois de juin, les cas ont augmenté à plus de deux mille par jour, contribuant à une moyenne quotidienne de dix décès. C’est le bilan le plus élevé du pays en une seule journée depuis mars, selon le traceur Covid-19 de Reuter.

L'Autorité nationale de gestion des crises et des catastrophes des EAU déclare que l'augmentation du nombre de décès est due à la propagation des variants Alpha, Bêta et Delta. Depuis, les cas ont diminué, avec mille cinq cent trente-six infections et deux décès au 27 juillet.

«Certains pays sont mieux préparés que d'autres. Delta a été confirmé plus tôt dans les pays du Golfe, mais ils possèdent un meilleur système en place pour gérer le variant. Cela a permis de limiter sa propagation, étant donné que le taux de vaccination est par ailleurs élevé dans les pays du Golfe», explique Abubakar.

«Nous avons constaté que l'impact du Delta sur les pays du Golfe est réduit par rapport aux pays qui connaissent un faible taux de vaccination, notamment la Tunisie, l'Afghanistan, l'Iran et l'Irak», ajoute le médecin.

La variant Delta n'est que l'une de ses nombreuses mutations depuis que le coronavirus est apparu dans la ville chinoise de Wuhan, à la fin de l’année 2019 – et il ne sera pas la dernière.

«Ce n'est pas la dernière mutation que nous aurons. Nous devons également nous préparer à de nouveaux variants», conclut Abubakar.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".