L'équipe Trump défie les limites des réseaux sociaux avant la présidentielle

Le compte Twitter du président américain Donald Trump affiché sur un téléphone portable le 10 août 2020 à Arlington, en Virginie. (Olivier DOULIERY / AFP)
Le compte Twitter du président américain Donald Trump affiché sur un téléphone portable le 10 août 2020 à Arlington, en Virginie. (Olivier DOULIERY / AFP)
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Publié le Dimanche 06 septembre 2020

L'équipe Trump défie les limites des réseaux sociaux avant la présidentielle

  • Facebook, citant les risques de troubles sociaux, a de son côté annoncé jeudi qu'il n'autoriserait pas la publication de nouveaux spots de campagne pendant la semaine précédant le scrutin
  • « Mais l'équipe Trump mène en partie une campagne complètement détachée de la réalité, qui a peu, voire aucun, précédent dans l'histoire politique américaine »

WASHINGTON : Joe Biden proclamant que les Américains ne seront « pas en sécurité » sous sa présidence. Le candidat démocrate à la Maison Blanche « endormi » pendant une interview télévisée. Le septuagénaire, « caché », seul, dans son sous-sol.

Ces trois vidéos ont été postées ces derniers jours sur les réseaux sociaux du président américain ou de son équipe, alors qyue Donald Trump tente de combler l'écart qui le sépare dans les sondages de son rival pour la présidentielle du 3 novembre.

Et chacune a été déclarée « fausse » ou « manipulée » par les grands réseaux sociaux ou des « fact-checkers ».

La chaîne de télévision France 24 vient aussi de demander le retrait immédiat d'images issues d'un de ses reportages, insérées à son insu dans un spot de campagne du président américain. La chaîne d'informations s’« indigne d’autant plus que ses images ont été remontées et détournées de leur sens », a réagi Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde.

Si les spots à charge rythment depuis longtemps les campagnes électorales américaines, l'utilisation non-dissimulée d'images manipulées inquiète les géants de la tech.

Twitter a sévi en supprimant ou signalant plusieurs tweets du président américain. Et Facebook, citant les risques de troubles sociaux, a de son côté annoncé jeudi qu'il n'autoriserait pas la publication de nouveaux spots de campagne pendant la semaine précédant le scrutin. 

Le doute demeure sur l'impact que ces messages, presque impossibles à freiner une fois qu'ils deviennent viraux, ont sur les électeurs. Mais un nouveau seuil a indubitablement été franchi.

« Il existe une longue tradition de politiciens qui détournent les mots ou les principes de leurs opposants. Cela fait partie de la politique », explique à l'AFP Ethan Porter, professeur à l'université George Washington. 

« Mais l'équipe Trump mène en partie une campagne complètement détachée de la réalité, qui a peu, voire aucun, précédent dans l'histoire politique américaine », ajoute-t-il.

L'équipe de campagne de Joe Biden n'a pas, jusqu'ici, reçu ce même type de critiques. 

« L'équipe Trump a surtout utilisé des images manipulées pour tenter d'obtenir des preuves disons plus +palpables+ des accusations qu'elle fait, parce qu'il n'existe pas de véritables preuves », estime Shannon McGregor, professeure à l'école de journalisme Hussman School, de l'université de Caroline du Nord, Chapel Hill.

Malgré les attaques répétées contre l'ancien vice-président démocrate lors de la convention républicaine, la moyenne nationale des sondages établie a à peine évolué, donnant sept points d'avance à Joe Biden. 

Mais l'avantage du démocrate dans les Etats-clés, qui détermineront les élections en basculant pour un candidat ou l'autre, est plus réduit, parfois dans la marge d'erreur.

« Dans la poche » de Biden

L'équipe de campagne de Donald Trump accuse les grands réseaux sociaux de faire deux poids deux mesures.

« Joe Biden a les géants de la tech dans la poche et, quand il s'agit de définir ce que c'est qu'une image manipulée, l'élite progressiste de la Silicon Valley prend partie de façon flagrante », a déclaré à l'AFP Samantha Zager, porte-parole adjointe de l'équipe Trump.

Plutôt que de tenter d'élargir la base d'électeurs, « ce discours est vraiment clivant et vise plutôt la base des partisans de Trump pour tenter de les convaincre de voter », analyse Shannon McGregor. 

Et pour Ethan Porter, l'équipe du président républicain est convaincue que son approche est gagnante: « ils estiment qu'en 2016, leur utilisation des réseaux sociaux et leur stratégie leur ont permis de remporter l'élection ». 

« Je ne veux pas dire qu'il ne va pas gagner » de nouveau, précise le professeur. « Mais que s'il gagne, je ne peux pas concevoir » que leurs vidéos et messages manipulés seront « l'une des principales causes » de sa victoire, explique-t-il, en affirmant que le « fact check » (vérification des faits) des fausses informations a un véritable impact.

Cyrus Krohn, qui était en charge de la campagne numérique du parti républicain 2008, souligne que la course cette année « semble bien se resserrer ».

Et « vous pouvez l'attribuer au "facteur peur" créé sur internet ».

Cela signifie, dit-il, que les images manipulées fonctionnent effectivement pour l'équipe Trump. 

Mais bien que l'équipe Biden ne le fasse pas « aussi ouvertement », selon lui, « il y a des groupes à gauche (...) qui déploient les mêmes tactiques que l'équipe de campagne officielle de Trump ». 


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.