RIYAD : Une nouvelle typographie inspirée de l’histoire fera partie d’une police numérique appliquée à l’un des projets majeurs d’Arabie Saoudite.
L’Autorité de développement de la Porte de Diriyah (DGDA) présentera cette typographie comme faisant partie d’une nouvelle famille de polices numériques appelées « Polices Diriyah », qui ajouteront une touche authentique et originale aux produits de communication et de marquage.
Talal Kensara, directeur de la gestion stratégique de la DGDA, a expliqué à Arab News que la police Diriyah a été utilisée pour la première fois par le petit-fils du Cheikh Mohammed bin Abdulwahab, et c’est un manuscrit historique qui en a inspiré la conception. Il s’agit d’Almuqana par Ibn Qudamah, comprenant l’écriture du Cheikh Sulayman bin Abdullah bin Abdulwahab, considéré comme l’un des meilleurs travaux calligraphiques de son époque.
« Un manuscrit très connu à Diriyah a été redécouvert et nous avons pensé à une manière d’extraire des documents historiques une police en rapport avec Diriyah », a affirmé Kensara.
La conception de cette typographie est basée sur une école de calligraphie à Diriyah qui a été détruite en 1818.
D’après Kensara, la police « date du premier État saoudien, entre 1744 et 1818. Mais le manuscrit que nous avons utilisé était daté entre 1803 et 1814, époque de l’Imam Saoud bin Abdul Aziz bin Muhammad ».
Ce style, qui a pour objectif de raviver les aspects typographiques particuliers présents dans la calligraphie du manuscrit d’Almuqana, regroupe les caractéristiques du Thuluth et du Naskh. Cela a donné naissance à l’ancienne police Diriyah rendue célèbre par les voyageurs de la Péninsule arabique vers l’ex-capitale de l’Arabie Saoudite, venus y étudier et apprendre.
La DGDA a commencé il y a deux ans à utiliser cette typographie dans les communications internes.
« Le lancement de la police fait partie d’un plan important et nous allons l’utiliser dans plusieurs formats, modes et moyens. Nous travaillons avec le ministère de la Culture pour lancer cette typographie ensemble. Nous avons hâte de la faire le plus tôt possible », poursuit Kensara, qui souligne avoir recouru à l’aide de nombreux calligraphes internationaux, qui ont extrait la police des anciens manuscrits et qui en ont créé une version mise à jour. « Cela a été approuvé scientifiquement… Je n’aurais jamais cru qu’extraire une police serait aussi compliqué », reconnaît-t-il.
Les polices sont disponibles en anglais et en arabe. « Évidemment, cela n’existait pas historiquement, mais les calligraphes ont utilisé le même caractère que celui de la police arabe afin de produire une police anglaise. Nous avons donc réussi à extraire une police anglaise d’une police arabe. Elles partagent le même esprit et le même caractère », déclare-t-il. Et d’ajouter que cette typographie sera destinée à différents usages et fournira des opportunités : « Un livre sur la police et sa valeur sera rédigé et un colloque sera organisé dans les universités, invitant ainsi la communauté scientifique à explorer cette typographie.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com