Selon une étude, les plates-formes des réseaux sociaux «ne parviennent pas à supprimer 80% du contenu antisémite»

Plus de 80% des posts antisémites sur les plates-formes des réseaux sociaux restent en ligne malgré leur signalement, selon un rapport. (Photo, AFP)
Plus de 80% des posts antisémites sur les plates-formes des réseaux sociaux restent en ligne malgré leur signalement, selon un rapport. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 03 août 2021

Selon une étude, les plates-formes des réseaux sociaux «ne parviennent pas à supprimer 80% du contenu antisémite»

  • Les hashtags de Twitter qui n’ont pas été supprimés allaient de «#holocanular» à «#tuezlesjuifs»
  • La législation obligera les sociétés de réseaux sociaux à protéger les utilisateurs contre les nuisances, notamment la désinformation, les insultes et la haine

LONDRES: Plus de 80% des posts antisémites sur les plates-formes des réseaux sociaux restent en ligne malgré leur signalement, a révélé une étude à grande échelle du Center for Countering Digital Hate (Centre contre la haine en ligne – CCDH).

Les posts signalés sur les réseaux sociaux comprenaient du contenu de négation de l'holocauste, de l'incitation à la violence contre les juifs et autres théories du complot. Bien qu'ils aient été signalés aux modérateurs de contenu, la grande majorité des messages sont restés en ligne.

Publiée le 1er août, l'étude s'est étalée sur une période allant du 28 mai au 29 juin de cette année.

Elle a identifié 714 posts antisémites sur les principales plates-formes, notamment Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et TikTok, et en a ensuite signalé le contenu aux sites respectifs. Ces 714 posts ont été vus au moins 7,3 millions de fois.

Six semaines plus tard, l'étude a révélé que plus de 80% des posts signalés étaient toujours sur les plates-formes. Sur Facebook et Twitter, 90% des messages antisémites n'ont pas été supprimés.

La conclusion la plus importante de l'étude est que les plates-formes n'ont pas réussi à supprimer 89% des propos antisémites, sachant que 5% seulement des messages qui tiennent les juifs responsables de la pandémie du coronavirus ont été supprimés par les modérateurs.

Les hashtags de Twitter qui n’ont pas été supprimés allaient de «#holocanular» à «#tuezlesjuifs», tandis que TikTok continuait d’autoriser les hashtags qui organisaient et promouvaient des complots, tels que «#synagoguedesatan», «#famillerothschild» et «#soros». Ces posts ont totalisé 25,1 millions de vues sur la plate-forme.

Le PDG du CCDH, Imran Ahmed, a déclaré que les résultats de l'étude prouvent que les réseaux sociaux, «en normalisant les complots et les discours haineux, offrent aux racistes un espace sûr où ils n’ont pas à craindre les conséquences de leurs propos».

Les résultats surviennent à la lumière du projet de loi sur la sécurité en ligne Online Safety Bill du gouvernement britannique, qui vise à réglementer les réseaux sociaux. La législation obligera les sociétés de réseaux sociaux à protéger les utilisateurs contre les nuisances, notamment la désinformation, les insultes et la haine.

Le projet de loi obligera également les géants de la technologie à imposer des contrôles d'âge pour empêcher les enfants mineurs d'accéder à leurs services.

«Ces rapports ne tiennent pas compte du fait que nous avons pris 15 fois plus de mesures contre les discours de haine depuis 2017», a déclaré un porte-parole de Facebook. «La fréquence des discours de haine est en baisse sur notre plate-forme et, parmi les discours de haine que nous avons supprimés, 97% ont été repérés avant que quelqu'un ne les signale.»

Par ailleurs, Twitter était plus disposé à assumer ses responsabilités et a reconnu qu'il y avait encore du travail à faire. «Nous condamnons fermement l'antisémitisme», a déclaré un porte-parole de Twitter. «Nous travaillons à faire de Twitter un site plus sûr, et l'amélioration de la rapidité et de l'importance de l'application de nos règles reste une priorité absolue», a-t-il ajouté.

TikTok a publié une déclaration similaire et a condamné l'antisémitisme.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com