Pourquoi il est nécessaire de continuer à soutenir financièrement le Tribunal spécial pour le Liban

La terrible explosion qui a eu lieu à Beyrouth le 14 février 2005 a été fermement condamnée à l’échelle internationale. (AFP)
La terrible explosion qui a eu lieu à Beyrouth le 14 février 2005 a été fermement condamnée à l’échelle internationale. (AFP)
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Publié le Jeudi 29 juillet 2021

Pourquoi il est nécessaire de continuer à soutenir financièrement le Tribunal spécial pour le Liban

  • Beaucoup considèrent l’enquête du TSL comme un échec, puisqu’elle n’a condamné qu’une seule personne
  • Des experts en justice internationale ayant participé à la réunion en ligne d’Arab News affirment que le tribunal devrait être autorisé à mener à bien son mandat

LONDRES: L’heure de vérité va bientôt sonner. Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL), mis en place pour enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri et traduire les coupables en justice, est à court d’argent. Il devrait définitivement fermer ses portes à la fin du mois de juillet. 

Le Liban est en proie à une crise économique sans précédent. Les autorités du pays ne sont plus en mesure de payer leur part, qui représente 49% d’un budget de 40 millions de dollars (1 dollar = 0,85 euro) par an. Les 51% restants proviennent des contributions de vingt-huit pays donateurs, parmi lesquels les États-Unis et plusieurs nations européennes.

Le TSL a rendu son verdict il y a un an environ. Malgré les appels répétés du gouvernement pour solliciter une aide financière et permettre ainsi au tribunal de s’acquitter pleinement de son mandat, et en dépit du fait que les experts en justice pénale internationale défendent ardemment ses acquis, les pays donateurs semblent satisfaits de mettre fin à sa mission.

 

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(AFP)

Ce tribunal jouit d’un grand soutien au moment de sa mise en place: à l’époque, le Liban est le théâtre de l’une des pires atrocités commises dans le pays depuis la guerre civile. Le jour de la Saint-Valentin, un énorme attentat à la voiture piégée fait vingt-deux morts, parmi lesquels Rafic Hariri, devant l’hôtel Saint-Georges de Beyrouth; deux cent soixante-neuf personnes sont blessées.

La communauté internationale s’empresse de réagir en publiant un certain nombre de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU [l’Organisation des nations unies, NDLR] et en créant une commission d’enquête afin d’aider les autorités libanaises à élucider ce meurtre, ainsi que d’autres crimes politiques.

Quatre ans après l’assassinat, le TSL est instauré après l’adoption de la résolution 1757 du Conseil de sécurité des nations unies. Situé à Leidschendam, aux Pays-Bas, il se donne pour mission d’établir la vérité et de rendre justice aux victimes. Il rend son jugement le 18 août 2020: Salim Ayache, membre présumé du Hezbollah, est reconnu coupable, tandis que les trois autres suspects sont acquittés.

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Des membres du Tribunal spécial pour le Liban participent à une audience sur l’assassinat de Hariri. (AFP)

Après des retards prolongés, des attaques contre les enquêteurs, des tentatives d’intimidation de témoins et des critiques acerbes venues des médias, le verdict du TSL est accueilli par un haussement d’épaules; il intervient quelques jours après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth. Beaucoup considèrent l’enquête comme un échec, puisqu’elle n’a condamné qu’une seule personne.

Si les gens qui défendent l’enquête du TSL admettent les limites de ce tribunal et de son verdict, ils saluent toutefois cet effort multilatéral fructueux qui a pour objectif de réaffirmer l’importance d’un ordre international fondé sur le droit. Ils soutiennent également que sa mission est incomplète et qu’elle s’inscrit dans une courbe d’apprentissage plus large des institutions de la justice pénale internationale.

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La photo de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri est brandie lors d’un rassemblement organisé par ses partisans devant son domicile, à Beyrouth. (AFP)

«Jamais un tribunal pénal international n’a interrompu son travail par manque d’argent. Cela n’aurait jamais dû se produire pour le TSL. Il devrait être autorisé à mener à bien son mandat», déclare Olga Kavran, qui fut chef des programmes de sensibilisation du TSL de 2010 à 2020, lors d’une réunion en ligne organisée lundi dernier par l’Unité de recherche et d’études d’Arab News.

«Cela ne signifie pas qu’il n’aurait pas dû y avoir un examen minutieux de la manière dont le tribunal est géré et des procédures menées. Après tout, la justice pénale internationale est un projet en cours de développement. Tous les tribunaux pénaux internationaux devraient faire l’objet d’un examen approfondi pour que les meilleures pratiques soient mises en œuvre et pour assurer la progression du projet de justice pénale internationale», ajoute Kavran.

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Cette photo, qui date du 19 février 2005, montre trois fils de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri (de gauche à droite: Ayman, Saadeddine et Bahaa) en train de visiter le site où une gigantesque explosion a coûté la vie à leur père, le 14 février 2005. (AFP)

Kavran, qui a fondé Iusticom, la première ONG spécialisée dans la communication de la justice, a coécrit le rapport intitulé «Tribunal spécial pour le Liban: vérité, justice ou responsabilisation?». Ce dernier a récemment été publié par le New York Academic Center de l’Université libano-américaine (LAU), en collaboration avec l’Unité de recherche et d’études d’Arab News.

Ce rapport défend avec acharnement le TSL et met en lumière certaines des raisons pour lesquelles il aurait été mal accueilli.

Le TSL est le premier tribunal international compétent en matière de terrorisme. Il est également pionnier dans la mise en place de procès en l’absence d’accusés et a introduit, fait inédit dans la région, le principe de responsabilisation pour des crimes politiques.

Il est important de noter que le TSL a réussi à établir une grande partie de «la vérité» que le peuple revendiquait après l’assassinat de Hariri.

«La déception vis-à-vis du jugement découle d’une combinaison d’attentes improbables, d’une compréhension limitée des procédures rigoureuses du tribunal et de préoccupations légitimes quant au mandat restreint du tribunal et au temps qu’il a mis à rendre son jugement», souligne le rapport.

«Compte tenu de l’ampleur des souffrances endurées au cours de la guerre civile libanaise – et pour lesquelles personne n’a jamais été tenu responsable – et des dizaines d’assassinats politiques qui ont marqué l’histoire du Liban, il semblait en effet difficile de justifier des coûts aussi élevés et un instrument juridique aussi complexe pour l’assassinat d’un seul homme.»

«Cela n’a fait qu’exacerber les attentes irréalistes selon lesquelles le tribunal traiterait des problèmes à plus grande échelle, notamment en ce qui concerne les États et les groupes qui portent atteinte à l’autorité de la nation libanaise.»

David Schenker, secrétaire d’État adjoint américain aux affaires du Proche-Orient et chercheur principal au Washington Institute, fait partie de ceux qui critiquent le tribunal. Dans une étude publiée par le magazine Foreign Policy le 19 juillet dernier, il est parvenu à la conclusion que l’enquête du TSL «n’a mené à aucune arrestation, ce qui devrait pousser Washington à mettre fin à son travail et à trouver de meilleurs moyens d’aider le peuple libanais».

«La vérité sur les assassins de Hariri a été fermement établie par le tribunal et le verdict devrait être appliqué. Cependant, au Liban, la justice n’évolue pas. Comme pour tant d’autres meurtres politiques, personne n’a été tenu responsable pour l’assassinat de Hariri», écrit-il.

Ayache, le comploteur reconnu coupable, vit toujours dans le pays, sous la protection du Hezbollah. Mais les autorités libanaises n’ont déployé que très peu d’efforts pour procéder à son arrestation.

«Les partisans du TSL soutiennent que ce tribunal continue, à ce jour, à remplir sa fonction, exposant les crimes du Hezbollah et nuisant ainsi à sa réputation. Malheureusement, il existe très peu d’indices qui montrent que les partisans du Hezbollah sont indignés par cela ou par quelque autre meurtre attribué à l’organisation», précise Schenker. 

«En revanche, seize ans après la mort de Hariri, le tribunal – qui a coûté près de 800 millions de dollars [1 dollar = 0,85 euro] aux pays donateurs – ne représente qu’une distraction par rapport à l’échec que le Liban s’est lui-même infligé et à l’emprise croissante du Hezbollah sur l’État.» 

LE FINANCEMENT DU TSL EN BREF

Le tribunal est financé à 51% par les contributions des pays donateurs.

 

Le tribunal est financé à 49% par le gouvernement libanais.

«Même si le gouvernement libanais et les Nations unies tentent de sauver le tribunal, l’administration Biden devrait mettre fin à son travail. Le tribunal ne pourra appliquer son verdict et, compte tenu de la situation économique qui se détériore de jour en jour au Liban, continuer de financer le tribunal représenterait une très mauvaise allocation des ressources», ajoute Schenker. 

Quel que soit le résultat, le tribunal a considérablement enrichi le dossier historique. Les 2 641 pages du jugement ainsi que les preuves qui y sont exposées sont particulièrement importantes dans un pays où la culture du «on passe à autre chose» et le concept profondément ancré qui consiste à laisser le passé derrière au nom de la «stabilité» ont longtemps prévalu. 

Lors de la réunion en ligne de lundi dernier, Nadim Chehadi, coauteur du rapport, directeur exécutif du New York Academic Center de la LAU et chercheur associé à la Chatham House de Londres, s’exprime en ces termes: «En 2005, les Libanais ont exigé la vérité.»

«Cependant, s’ils ont revendiqué la mise en place d’un tribunal international, ce n’est pas uniquement pour qu’il rétablisse la vérité, mais aussi pour que la communauté internationale la connaisse. En effet, les Libanais se sont sentis abandonnés au cours des dix à quinze dernières années. Si la communauté internationale découvrait la vérité, la protection serait rétablie», indique-t-il.

«Le tribunal est ignoré à l’échelle locale – pas seulement parce les gens en ont assez ou parce que le verdict a pris beaucoup de temps – et le processus vivement critiqué. Je crois qu’ils ne peuvent pas faire face à la réalité», ajoute Chehadi.

Plus que tout, le rapport stipule que le fait de ne pas avoir donné suite aux conclusions du cas Hariri et d’avoir mis un terme à l’affaire des trois attentats terroristes qui visaient les hommes politiques Marwan Hamadé, George Hawi et Elias Murr, montre que l’impunité règne au Moyen-Orient.

Nidal Jurdi, avocat libano-canadien, envoyé par intérim du Haut-Commissariat des nations unies aux droits de l'homme en Tunisie et représentant légal principal des victimes auprès du TSL, a également participé à la réunion en ligne.

Il explique que la déception provient en grande partie de la décision prise par le tribunal de condamner une seule personne plutôt que de poursuivre les gens qui ont commandé l’attaque ou participé au complot.

L’inaptitude du tribunal à appliquer le verdict le fait passer pour une entité inutile, poursuit-il. En outre, Jurdi n’est pas surpris de voir le TSL tant critiqué compte tenu de la lenteur de l’enquête et de la mauvaise gestion apparente des ressources. 

«La mise en place du TSL était nécessaire, mais il convient de le réformer de manière à mettre en lumière la situation au Liban dans le contexte des crimes organisés», renchérit-il.

Il estime que la fermeture du tribunal constituerait un nouveau coup plus violent porté aux victimes et à leurs familles que s’il n’avait jamais été instauré.

«Les victimes sont terriblement abattues. Vous me demandez si c’est mieux de ne condamner personne ou de condamner quelqu’un puis de mettre un terme à tout ça? Avec la seconde option, plus personne n’aurait foi dans la justice internationale au Moyen-Orient ou au Liban», conclut-il.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël retire ses condoléances après le décès du pape François

Dans son dernier message de Pâques, le pape avait réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qualifiant la situation humanitaire de «dramatique et déplorable». (AFP)
Dans son dernier message de Pâques, le pape avait réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qualifiant la situation humanitaire de «dramatique et déplorable». (AFP)
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  •  Le ministère israélien des AE a ordonné la suppression de l'article quelques heures après sa publication, invoquant une «erreur»
  • Cette décision semble être liée à une critique virulente des actions d'Israël à Gaza et en Cisjordanie

LONDRES: Le ministère israélien des Affaires étrangères est revenu sur un message de condoléances diffusé sur les réseaux sociaux à la suite du décès du pape François, supprimant le message quelques heures seulement après sa publication.

Le message, apparu sur les comptes officiels X de plusieurs ambassades israéliennes dans le monde, se lisait comme suit: «Repose en paix, Pape François. Que sa mémoire soit une bénédiction.» Il était accompagné d'une image du pontife au Mur occidental de Jérusalem, le site le plus sacré pour le peuple juif.

Le ministère des Affaires étrangères a ensuite ordonné que le message soit retiré et a demandé aux ambassadeurs de ne pas signer les livres de condoléances dans les missions du Vatican à travers le monde, selon les médias israéliens.

Ce revirement aurait suscité la frustration des diplomates, en particulier dans les pays majoritairement catholiques, et provoqué des critiques internes à l'encontre de la direction du ministère.

Raphael Schutz, ancien ambassadeur d'Israël au Vatican, a déclaré: «Je pense que cette décision est une erreur. Nous ne devrions pas juger ainsi après la mort d'une personne.»

M. Schutz et d'autres diplomates ont fait valoir que la rétractation des condoléances risquait de nuire à l'image d'Israël auprès des 1,3 milliard de catholiques que compte la planète.

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que le message original avait été publié «par erreur», mais la décision de le retirer semble liée aux récentes critiques du pape François à l'égard des actions d'Israël à Gaza et en Cisjordanie.

Le pape, qui est décédé lundi à l'âge de 88 ans à la suite d'un accident vasculaire cérébral et d'une insuffisance cardiaque, s'était imposé comme l'un des critiques les plus virulents de la campagne militaire israélienne à Gaza.

Dans son dernier message de Pâques, il avait réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qualifié la situation humanitaire de «dramatique et déplorable».

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a déclaré que le défunt pape «était très proche de la communauté de Gaza, de la paroisse de Gaza3.

Le pape François a déclaré à propos des actions d'Israël à Gaza en novembre 2023: «Ce n'est pas une guerre, c'est du terrorisme.» Ses propos ont suscité de vives critiques de la part de responsables et de médias israéliens, dont un éditorial du Jerusalem Post l'accusant d'offrir un «soutien inconditionnel au Hamas».

Hormis un message de condoléances du président Isaac Herzog, qui a exprimé l'espoir que la mémoire du pape «inspire des actes de bonté et d'espoir pour l'humanité», les dirigeants israéliens ont, pour la majorité, gardé le silence. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa'ar n'ont fait aucune déclaration publique et n'ont publié aucun message sur les réseaux sociaux.

La décision de ne pas s'engager a suscité des critiques de la part de commentateurs israéliens et de membres du public, qui ont fait valoir qu'elle ne reflétait pas l'opinion de la plupart des Israéliens.

Des dirigeants politiques et religieux du monde entier ont exprimé leurs condoléances. Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite ont envoyé des messages officiels déplorant la mort du chef de l'État de la Cité du Vatican.

Le pape François, qui a dirigé l'Église catholique pendant 12 ans, sera inhumé à Rome samedi. Des dirigeants du monde entier, y compris de la région arabe, devraient y assister. On ne sait pas encore si Israël enverra une délégation officielle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'envoyé spécial de l'ONU au Yémen rencontre des responsables houthis à Oman

L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014. (AFP)
L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014. (AFP)
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  • Les discussions étaient centrées "sur la nécessité de stabiliser la situation au Yémen pour permettre à tous les Yéménites de vivre dans la dignité et la prospérité, et répondre aux inquiétudes légitimes de toutes les parties"
  • Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis - qui font partie de "l'axe de résistance" contre Israël piloté par Téhéran - ont multiplié les attaques de missiles contre Israël

MASCATE: L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014.

Dans un communiqué sur X, les services de M. Grundberg ont indiqué qu'il "avait rencontré ce jour (jeudi) à Mascate des haut responsables omanais, des membres de la direction d'Ansar Allah (nom officiel des Houthis, NDLR) et des représentants de la communauté diplomatique".

Les discussions étaient centrées "sur la nécessité de stabiliser la situation au Yémen pour permettre à tous les Yéménites de vivre dans la dignité et la prospérité, et répondre aux inquiétudes légitimes de toutes les parties, dont la région et la communauté internationale", indique le communiqué.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis - qui font partie de "l'axe de résistance" contre Israël piloté par Téhéran - ont multiplié les attaques de missiles contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils mènent aussi des attaques contre des navires accusés de liens avec Israël en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, perturbant le trafic international en mer.

Depuis le 15 mars, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont lancé contre eux une campagne de bombardements, avec des raids quasi quotidiens, au lourd bilan humain selon les Houthis.

Les entretiens de l'envoyé spécial à Mascate interviennent deux jours avant un troisième cycle de pourparlers indirects entre les Etats-Unis et l'Iran sur le nucléaire iranien.

M. Grundberg a également réitéré la demande de l'ONU d'"une libération immédiate et sans condition des personnels diplomatiques ou appartenant aux Nations unies, à des ONG et à la société civile détenus au Yémen".

Au moins de juin 2024, les Houthis détenaient 13 employés de l'ONU, dont six du bureau des droits de l'Homme, plus de 50 membres d'ONG et un employé d'une ambassade.

Les rebelles les ont accusés de faire partie d'"un réseau d'espions américano-israéliens" opérant sous couvert d'action humanitaire, des allégations rejetées par le Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU.


Gaza: 55 morts dans des frappes, Israël menace d'une offensive «plus vaste»

Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes". (AFP)
Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes". (AFP)
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  • Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante"
  • La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de leur côté de 55 morts depuis le début de la journée

GAZA: Israël a menacé jeudi de lancer une offensive "plus vaste" à Gaza si les otages n'étaient pas libérés du territoire palestinien, où au moins 55 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans des bombardements israéliens, selon des sources palestiniennes.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

"Si nous ne constatons pas de progrès dans le retour des otages dans un avenir proche, nous étendrons nos activités à une opération plus vaste", a dit le lieutenant général Eyal Zamir lors d'une visite aux troupes israéliennes dans le territoire assiégé.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas en Israël, lors de laquelle plus de 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza.

Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes".

La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de leur côté de 55 morts depuis le début de la journée.

L'hôpital indonésien à Jabalia a dit avoir reçu les corps de neuf victimes après une frappe sur un commissariat de police de cette ville du nord.

"Chaque jour, la mort" 

L'armée israélienne a confirmé avoir frappé dans le secteur, précisant qu'elle ciblait "des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique", un groupe allié.

"Le bombardement était extrêmement intense et a secoué toute la zone", a expliqué un témoin, Abdel Qader Sabah, à l'AFP. "Tout le monde s'est mis à courir et à crier".

Un autre bombardement sur une maison du nord de la ville de Gaza (nord) a tué une famille de six personnes, un couple et ses quatre enfants, a indiqué la Défense civile.

"La destruction n'épargne personne", s'est lamenté le cousin du père de famille, Nidal al-Sarafiti, auprès de l'AFP.

Plusieurs autres frappes ont tué au moins 40 personnes ailleurs, dont 12 dans une maison familiale à Jabalia.

Des images de l'AFP tournées dans une maison touchée à Khan Younès (sud) montrent des personnes éteignant les flammes et d'autres inspectant des décombres à la lumière de torches.

"On était assis en paix quand le missile est tombé", a déclaré un témoin, Mohammed Faris.

Des corps gisaient au sol, dont une jeune femme et un garçon, dans des housses mortuaires, entourés de proches en pleurs, embrassant et caressant leurs visages.

"Ses enfants et elle ont été tués et réduits en morceaux", se lamente Rania al-Jumla, en évoquant sa soeur tuée dans le bombardement. "On n'en peut plus. Chaque jour, c'est la mort".

"Excuses officielles" 

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de l'offensive israélienne lancée en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Jeudi, l'armée israélienne a annoncé qu'un employé --bulgare-- de l'ONU tué le mois dernier dans le territoire palestinien avait été victime d'un tir d'un de ses chars, selon des conclusions provisoires d'une enquête interne.

Elle a dit "regretter cet incident grave".

"Le bâtiment a été visé en raison d'une présence ennemie présumée et n'a pas été identifié par les forces comme une installation de l'ONU", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La Bulgarie a dit avoir "reçu des excuses officielles" d'Israël.

Le 19 mars, l'ONU avait annoncé la mort d'un employé dans une explosion d'un bâtiment du Bureau de l'ONU pour les services d'appui au projet (Unops) à Deir el-Balah (centre).

L'armée israélienne avait initialement rejeté toute responsabilité.

La situation humanitaire est particulièrement dramatique à Gaza depuis qu'Israël a fermé le 2 mars les points de passage pour l'aide humanitaire, accusant le Hamas de la détourner.

Sur les marchés improvisés, les Gazaouis ne trouvent plus beaucoup de nourriture, les stocks de farine s'épuisent, alors que les organisations humanitaires opérant dans le territoire manquent de tout.