La Grèce, Chypre et la Jordanie veulent un «règlement juste sur le problème chypriote»

Le 28 juillet 2021, le roi de Jordanie Abdallah II (à gauche) rencontre le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis en marge du 3e sommet trilatéral entre la Grèce, Chypre et la Jordanie, à Athènes. (Photo, AFP)
Le 28 juillet 2021, le roi de Jordanie Abdallah II (à gauche) rencontre le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis en marge du 3e sommet trilatéral entre la Grèce, Chypre et la Jordanie, à Athènes. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 28 juillet 2021

La Grèce, Chypre et la Jordanie veulent un «règlement juste sur le problème chypriote»

  • Cette réunion intervient après l'annonce du président turc et du leader chypriote turc de rouvrir la ville fantôme chypriote de Varosha, en violation de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations unies
  • «Nous sommes des Nations qui partageons la Méditerranée orientale et je crois que nous allons continuer à jouer un rôle vital et à approfondir notre coopération»

ATHENES: Les dirigeants de la Grèce, de Chypre et de la Jordanie, réunis en sommet trilatéral mercredi à Athènes, ont fait le vœu d'un "règlement juste, complet et viable du problème chypriote", après les récentes déclarations controversées de la Turquie.


Le sommet trilatéral a réuni le roi Abdallah II de Jordanie, le président chypriote Nicos Anastasiades et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.


Dans une déclaration commune diffusée après le sommet, les trois dirigeants "insistent sur leur soutien à un règlement juste, complet et viable du problème chypriote, en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et le droit international".


Cette rencontre "reflète l'engagement de nos pays à promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans notre grande région", a déclaré M. Mitsotakis en préambule.


"Nous sommes des Nations qui partageons la Méditerranée orientale et je crois que nous allons continuer à jouer un rôle vital et à approfondir notre coopération", a souligné de son côté le roi Abdallah II de Jordanie.


Cette réunion intervient après l'annonce, la semaine dernière, du président turc Recep Tayyip Erdogan et du leader chypriote turc Ersin Tatar de rouvrir la ville fantôme chypriote de Varosha, en violation de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations unies.


L'ancienne cité balnéaire est abandonnée depuis l'invasion de l'île par la Turquie en 1974.


M. Mitsotakis a qualifié les récents développements à Chypre de "déplorables".


Mardi, l'Union européenne condamnait, dans une déclaration commune, "les mesures unilatérales prises par la Turquie" et ses "annonces inacceptables", en appelant le président Erdogan à revoir ses plans.


La coopération trilatérale entre la Grèce, Chypre et la Jordanie a débuté en 2018.


La Grèce et Chypre ont entrepris ces dernières années de développer leurs alliances de coopération trilatérale et multilatérale dans la région, en gardant un œil sur la Turquie.


Les relations entre la Grèce et la Turquie se sont détériorées l'été dernier après une confrontation au sujet des gisements de pétrole en Méditerranée orientale.


La Grèce a également accusé la Turquie d'orchestrer les tentatives d'entrée en Europe de milliers de demandeurs d'asile en mars 2020.


Les deux rivaux ont tenté d'apaiser leurs relations en juin lors d'une rencontre entre MM. Mitsotakis et Erdogan en juin.


Les deux pays alliés au sein de l'OTAN ont accepté de "laisser derrière eux les tensions de 2020, malgré les profonds désaccords qui existent", ont rapporté alors les autorités grecques.


Mais malgré un calme relatif en Méditerranée durant cette période estivale, un regain de tension est apparu, quand la République turque de Chypre-Nord - autoproclamée en 1983, uniquement reconnue par Ankara - a annoncé le 20 juillet la réouverture de Varosha, ville fantôme symbole de la division de cette île, ce qui constitue une ligne rouge pour le gouvernement chypriote-grec.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".