L'Afghanistan et les vaccins contre la Covid-19 sont au menu de la première visite en Inde de Blinken

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken (à droite), descend de l'avion qui vient d’atterrir à l'aéroport de New Delhi, le 27 juillet 2021. (Photo, AFP)
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken (à droite), descend de l'avion qui vient d’atterrir à l'aéroport de New Delhi, le 27 juillet 2021. (Photo, AFP)
Un agent médical effectue un test de RT-PCR obligatoire sur une passagère qui vient de sortir d'un train régional, à Bombay. (Photo, AFP)
Un agent médical effectue un test de RT-PCR obligatoire sur une passagère qui vient de sortir d'un train régional, à Bombay. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 juillet 2021

L'Afghanistan et les vaccins contre la Covid-19 sont au menu de la première visite en Inde de Blinken

  • Les analystes voient dans cette visite un moyen de préparer le terrain avant le sommet qui réunira les pays du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité 
  • L'Inde a fait part de sa «volonté d’évoquer» la situation des droits de l'homme sur son territoire si cette question est soulevée par M. Blinken

NEW DELHI: Les experts considèrent que New Delhi compte parmi les priorités des États-Unis et que la première visite en Inde du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, prévue mardi prochain, permettra de renforcer les liens entre les deux pays, d’évoquer la diplomatie des vaccins contre la Covid-19 et de débattre de la crise qui perdure en Afghanistan.

«Cette visite est significative dans le contexte plus général des relations entre les États-Unis et l'Inde dans la mesure où elle témoigne d’un engagement permanent vis-à-vis de l'Inde et montre la priorité qui est accordée à ce pays», a confié à Arab News Harsh V. Pant, directeur du programme d'études stratégiques au sein de l'Observer Research Foundation (ORF).

Mercredi, M. Blinken devrait s'entretenir avec Narendra Modi et Subrahmanyam Jaishankar, respectivement Premier ministre et ministre des Affaires étrangères indiens.

«Les deux parties évoqueront les relations bilatérales solides et diversifiées qui unissent l'Inde et les États-Unis ainsi que les moyens qui peuvent les consolider», a annoncé le 23 juillet dernier le ministère indien des Affaires étrangères dans un communiqué relatif à cette visite de deux jours de M. Blinken.

Selon M. Jaishankar, les discussions porteront sur «les sujets d'intérêt commun au niveau régional et mondial, notamment la reprise post-pandémie, le bassin Indo-Pacifique, l'Afghanistan, ainsi que la coopération dans le cadre des Nations unies».

Les analystes voient dans cette visite un moyen de préparer le terrain avant le sommet qui réunira les pays du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité (Quad), c’est-à-dire l'Inde, le Japon, l'Australie et les États-Unis. Ce sommet devrait se tenir au mois de septembre prochain et son principal objectif est de définir les mesures à prendre pour contrer l'influence montante de la Chine dans le bassin Indo-Pacifique. Ce sommet envoie, selon M. Pant, un «message plus important» sur le rôle que New Delhi est appelé à jouer.

«Le monde a vu le secrétaire américain à la défense se rendre en Inde au début de l'année, le président Joe Biden appeler à un sommet des pays fondateurs du Quad dès son arrivée au pouvoir, et voilà que le secrétaire d'État se rend aujourd'hui en Inde. Je pense que ce sont autant de signes forts au sujet des relations qui unissent l'Inde et les États-Unis, qui montrent également la place importante que l'Amérique accorde à l'Inde en tant que partenaire», affirme-t-il.

Un sommet virtuel du groupe quadrilatéral s'est tenu au mois de mars. Il a abouti à la constitution d'un groupe de travail chargé de livrer le vaccin contre la Covid-19. En sa qualité de fabricant principal de ce vaccin, l'Inde s'est engagée à produire au moins un milliard de doses d'ici à la fin de l’année 2022, principalement destinées aux pays d'Asie du Sud-Est et du Pacifique qui font face à une recrudescence du virus.

La visite de Blinken peut être l’occasion de «renforcer le partenariat stratégique global» entre l'Inde et les États-Unis et de se concentrer sur les moyens dont ces pays disposent pour soutenir l'Afghanistan au moment où les talibans gagnent de plus en plus de terrain en raison du retrait des troupes étrangères dirigées par les États-Unis de ce pays qu’elles occupaient depuis vingt ans.

Par ailleurs, la situation sécuritaire en Afghanistan, de plus en plus précaire, a amené l'Inde à retirer le personnel attaché à ses consulats à Kandahar et à Mazar-e Charif au début du présent mois.

«La situation devient inquiétante en Afghanistan. Il est donc important pour l’Inde de savoir comment les États-Unis comptent agir dans ce pays», indique M. Pant.

De son côté, Pranay Kotasthane, directeur adjoint de l'institution Takshashila, considère que la première préoccupation de l'Inde est de «barrer le chemin aux groupes terroristes soutenus par le Pakistan» en Afghanistan. Selon lui, des discussions seront probablement lancées afin d’atteindre cet objectif.

Lundi dernier, l'Inde a fait part de sa «volonté d’évoquer» la situation des droits de l'homme sur son territoire si cette question est soulevée par M. Blinken au cours des entretiens bilatéraux.

«L'Inde est dotée de traditions pluralistes et d’une société multiculturelle.» Elle est disposée à «discuter de toutes les questions relatives aux droits de l'homme», explique à Arab News une source du gouvernement indien qui s'est exprimée sous le voile de l'anonymat, comme le prévoit la politique du gouvernement.

En effet, Dean Thompson, secrétaire adjoint par intérim pour les affaires d'Asie du Sud et d'Asie centrale, a déclaré vendredi dernier à Washington D.C devant des journalistes que «la question des droits de l'homme et de la démocratie» figurerait au menu des discussions entre les ministres des Affaires étrangères indien et américain.

En outre, depuis son élection, en 2014, Modi a été accusé, tout comme son gouvernement, de réprimer la dissidence, d’entretenir des stratégies de division afin de séduire les électeurs hindous et de faire passer, il y a deux ans, un amendement qui modifie la loi sur la citoyenneté. Cette démarche fut considérée comme discriminatoire par les musulmans.

Les droits de l'homme en Inde ont été mis à mal après le décès en détention d'un prêtre jésuite de 87 ans qui attendait d'être libéré sous caution. Stan Swamy avait été arrêté pour avoir soutenu les ultramaoïstes. M. Pant estime que le fait d'aborder cette question lors des discussions témoigne des «pressions» que subit l'administration de M. Biden de la part de différents groupes d'intérêts américains.

«Je pense que ceux qui entretiennent des relations avec l'Inde et les États-Unis sont conscients du fait que, historiquement, l'Inde se méfie de l'ingérence des étrangers dans ses affaires intérieures», ajoute-t-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.