WASHINGTON: Le secrétaire d'État Antony Blinken a offert son soutien lundi à une journaliste irano-américaine cible, selon des procureurs, d'un projet d'enlèvement organisé par Téhéran sur le sol américain.
Un responsable du département d'État a confirmé que M. Blinken s'était entretenu avec Masih Alinejad, journaliste et militante anti-voile, critique envers le pouvoir iranien.
Dans la soirée, Antony Blinken a salué sur Twitter "l'immense courage" de Masih Alinejad, disant avoir affirmé que les États-Unis "soutiendraient toujours le travail indispensable des journalistes indépendants à travers le monde".
"Nous ne tolérerons pas les tentatives visant à les intimider ou à les réduire au silence", a-t-il ajouté.
Selon la journaliste, qui s'est elle aussi exprimée sur Twitter, M. Blinken lui a assuré que les États-Unis "poursuivraient la procédure dans cette affaire d'enlèvement d'un citoyen sur le sol américain".
Masih Alinejad a dit avoir remercié le chef de la diplomatie américaine pour son appel, et l'avoir exhorté à agir en faveur des ressortissants occidentaux emprisonnés en Iran.
Les États-Unis devraient "s'unir à l'Europe et prendre des mesures sérieuses contre un régime qui kidnappe et qui tue", a-t-elle écrit.
Elle a aussi encouragé M. Blinken à "entendre les voix des différents groupes politiques" en Iran, au moment où l'administration de Joe Biden mène des négociations indirectes avec l'Iran pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire de 2015.
Le département d'État a déclaré faire pression pour la libération de tous les Américains, et chercher à relancer l'accord, quitté avec fracas par l'ancien président Donald Trump en 2018, en vertu duquel Téhéran avait considérablement réduit ses travaux nucléaires en échange de promesses d'allègement des sanctions.
La semaine dernière, la justice américaine avait annoncé l'inculpation de quatre "agents du renseignement iranien", accusés d'avoir préparé l'enlèvement de Masih Alinejad en 2018 en essayant de forcer des proches iraniens de la journaliste à l'attirer dans un pays tiers, afin qu'elle soit arrêtée, emmenée en Iran et emprisonnée.
Ce plan ayant échoué, les agents avaient engagé des détectives privés pour la surveiller au cours des deux dernières années.
La Maison Blanche a "condamné catégoriquement" cette tentative d'enlèvement présumée, mais l'Iran l'a niée, affirmant que Washington créait des "scénarios hollywoodiens".