WASHINGTON: Le président américain Joe Biden et le Premier ministre irakien Moustapha Al-Kazimi ont scellé lundi un accord qui met un terme officiel à la mission de combat en Irak d'ici la fin de 2021, plus de dix-huit ans après le début de l’invasion.
En associant ce retrait à celui des dernières forces américaines en Afghanistan fin août, le président démocrate clôt les deux guerres que le président George W. Bush a commencées lors de son mandat.
Biden et Kazimi se sont rencontrés dans le bureau ovale pour leur premier entretien en personne, dans le cadre d'un dialogue stratégique entre les États-Unis et l'Irak.
«Notre rôle en Irak consistera (…) à être disponibles, à continuer à former, à assister, à aider, et faire face à Daech au fur et à mesure qu'il se manifeste. Mais nous n'allons plus être, d'ici la fin de l'année, dans une zone de combat», a déclaré Biden aux journalistes lors de sa rencontre avec Kazimi.
Aujourd’hui, 2 500 soldats américains se trouvent en Irak, et se concentrent sur la lutte contre les restes de Daech. Le rôle des États-Unis en Irak ira entièrement vers la formation et le conseil à l'armée irakienne pour se défendre.
Le changement ne devrait pas avoir d'impact majeur puisque les États-Unis se chargent déjà de la formation des forces irakiennes.
Une coalition dirigée par les États-Unis a envahi l'Irak en mars 2003, supposément car le gouvernement du dirigeant irakien de l’époque, Saddam Hussein, détenait des armes de destruction massive.
Saddam a été chassé du pouvoir, mais de telles armes n'ont jamais été retrouvées.
Ces dernières années, la mission américaine a été dominée par la mise en échec des combattants de Daech en Irak et en Syrie.
«Personne ne va déclarer mission accomplie. L'objectif est de défaire de façon permanente l'État islamique», a déclaré aux journalistes un haut responsable de l'administration, avant la visite de Kazimi.
Le terme est une allusion à la grande bannière «Mission accomplie» sur le porte-avions USS Abraham Lincoln, où Bush a prononcé un discours et la fin des opérations majeures de combat en Irak, le 1er mai 2003.
«Si vous voyez comment nous étions, comment nous avions des hélicoptères Apache au combat, quand nous avions des forces spéciales américaines qui effectuaient des opérations régulières, c'est une évolution significative. Donc, d'ici la fin de l'année, nous pensons que nous serons bien placés pour occuper officiellement un rôle de conseil et de renforcement des capacités», a déclaré le responsable.
Des diplomates et des soldats américains en Irak et en Syrie ont été la cible de trois attaques de roquettes et de drones au début du mois. Les analystes estiment qu’elles font partie d'une campagne menée par des milices soutenues par l'Iran.
Le locataire de la Maison Blanche n'a pas voulu dire combien de soldats américains resteraient sur le terrain en Irak pour les conseils et l’entraînement.
Kazimi est considéré comme un ami des États-Unis, et il a tenté de contrôler le pouvoir des milices alignées sur l'Iran. Mais son gouvernement a condamné un raid aérien américain contre des combattants en ligne avec l'Iran, le long de sa frontière avec la Syrie, fin juin, le qualifiant de violation de la souveraineté irakienne.
La déclaration américano-irakienne devrait donner des précisions sur un certain nombre d'accords non militaires liés à la santé, à l'énergie, ainsi qu’à d'autres questions.
Les États-Unis prévoient de fournir à l'Irak 500 000 doses de vaccin Pfizer/BioNTech contre la Covid-19, dans le cadre du programme mondial de partage de vaccins COVAX. Biden affirment que les doses doivent arriver dans une quinzaine de jours.
Les États-Unis fourniront également 5,2 millions de dollars pour aider à financer une mission de l'ONU qui vise à surveiller les élections au mois d’octobre en Irak.
«Nous avons hâte de voir des élections en octobre», a déclaré Biden.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com