SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY, FRANCE : Cinq ans après l'assassinat du père Jacques Hamel dans son église, un hommage à "l'homme d'Eglise et au citoyen engagé" a été rendu lundi à Saint-Etienne du Rouvray, près de Rouen, en présence de Gérald Darmanin, d'élus et de fidèles.
"Le gouvernement de la République commémore ses martyrs et nul doute que Jacques Hamel en fait partie", a déclaré M. Darmanin, lors d'un hommage républicain à l'issue de la cérémonie religieuse.
"La barbarie islamiste touche tous les symboles qui font l'Occident et la France. La barbarie à laquelle nous sommes confrontés est une barbarie difficile à combattre (...) Nous avons encore à nous battre, fortement et encore longtemps, contre ceux qui utilisent Dieu pour tuer", a ajouté le ministre.
"Jacques Hamel était d'une modestie et d'une simplicité dont il ne se départissait jamais", a souligné Hubert Wulfranc (PCF), maire de la commune au moment du drame. Le maire actuel, Joachim Moyse (PCF) a évoqué l'"homme d’église et citoyen engagé" qui "portait un message de paix et d’espérance".
"Quelle est la grande attente de l’humanité, sinon la paix?", s’était interrogé auparavant, dans son homélie lors de la cérémonie religieuse, l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun.
La cérémonie s'est déroulée en présence des quelques fidèles qui assistaient à la messe célébrée par le père Hamel lors de l'attaque de 2016. Parmi ceux-ci, Guy Coponet, lui-même grièvement blessé, et dont l'épouse, à ses côtés lors de l'attentat, est décédée il y a quelques semaine, a rappelé Mgr Lebrun.
Reprenant la parole lors de l'hommage républicain, le prélat a notamment évoqué la possible béatification du père Hamel, encouragée par le pape François. "L'enquête diocésaine est achevée, déposée à Rome. Nous avons reçu la reconnaissance de la validité de cette enquête. La suite ne nous appartient plus", a-t-il dit.
«Ne jamais oublier»
En ce jour anniversaire, de nombreuses personnalités ont tenu à rendre hommage au prêtre assassiné il y a cinq ans, dont le Premier ministre Jean Castex. "En ce 26 juillet, la Nation se recueille et s’incline respectueusement en mémoire du père Jacques Hamel. (...) Puissent son humanisme et son message de fraternité longtemps nous guider face à la haine et la barbarie", a tweeté M. Castex.
"Assassiné parce que chrétien. Nous ne devons jamais l’oublier. Mes pensées à sa famille et à ses proches", a réagi le Premier ministre de l'époque, Manuel Valls.
"Mes pensées vont aujourd’hui à ses proches et à tous les chrétiens de France qui furent si dignes dans l’épreuve. Nous ne les oublions pas", a tweeté pour sa part Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur entre avril 2014 et décembre 2016.
Christian Estrosi, le maire de Nice, meurtrie par l'attentat du 14 juillet 2016, a salué le père Jacques Hamel "assassiné le 26 juillet 2016 par deux barbares islamistes en l’église #SaintEtienneDuRouvray parce que chrétien, et pensées à Simone, Vincent et Nadine, tués à #Nice06 le 29 octobre 2020 pour la même raison".
Pour le numéro deux du Rassemblement national, Jordan Bardella, "nous avons le devoir de ne jamais oublier ni les noms, ni les visages de ceux des nôtres qui sont tombés sous les assauts du djihadisme (...) Le 26 juillet 2016, dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, l’ennemi assassinait le père Hamel, martyr chrétien, martyr français", a-t-il tweeté.
Agé de 85 ans, le prêtre venait d'achever sa messe matinale quand il a été tué de deux coups de couteaux à la gorge le 26 juillet 2016.
Les assassins, qui se réclamaient de l'organisation État islamique, ont été abattus par les forces de l'ordre à leur sortie de l'église.
Le procès de quatre personnes soupçonnées de responsabilités dans l'assassinat du père Hamel est prévu devant la cour d'assises spéciale de Paris du 14 février au 11 mars 2022.