Premier album posthume de Prince, plongée prophétique dans les tensions américaines

Les albums de Prince, exposés devant son ancienne maison du Minnesota.  AFP
Les albums de Prince, exposés devant son ancienne maison du Minnesota. AFP
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Publié le Dimanche 25 juillet 2021

Premier album posthume de Prince, plongée prophétique dans les tensions américaines

  • Les héritiers de Prince s'apprêtent à sortir un album posthume du chanteur et musicien phare de la fin du 20e siècle, le premier opus inédit depuis sa mort, qui s'avère prophétique sur les tensions des Etats-Unis aujourd'hui
  • Racisme, divisions politiques, technologie, désinformation: «Welcome 2 America», un album de 12 chansons achevé en 2010 mais conservé pour des raisons inconnues, près de Minneapolis, semble augurer des crispations sociales actuelles aux Etats-Unis

NEW YORK : Les héritiers de Prince s'apprêtent à sortir un album posthume du chanteur et musicien phare de la fin du 20e siècle, le premier opus inédit depuis sa mort, qui s'avère prophétique sur les tensions des Etats-Unis aujourd'hui.

Racisme, divisions politiques, technologie, désinformation: "Welcome 2 America", un album de 12 chansons achevé en 2010 mais conservé pour des raisons inconnues dans la célèbre chambre forte du chanteur à Paisley Park, près de Minneapolis, semble augurer des crispations sociales actuelles aux Etats-Unis.

Alliant lyrisme et funk langoureux, Prince y décrit sa terre comme le "pays de la liberté" tout autant que celui des "esclaves". L'artiste, mort à 57 ans le 21 avril 2016 après une overdose accidentelle de fentanyl, ignorait que quatre ans plus tard, sa ville serait secouée par la colère et les manifestations après la mort de George Floyd.

Mais il n'en était pas moins un activiste, militant pour l'émancipation des personnes noires dans l'industrie du disque et au-delà. Dans cet album qui sort le 30 juillet, Prince "s'attaque directement à la condition de l'Amérique", explique Morris Hayes, qui a longtemps été son claviériste et son directeur musical.

«Liberté et justice»

"Ce qui se passe avec les réseaux sociaux, les injustices et la conscience sociale... c'est un effort concerté pour vraiment parler de ces questions", ajoute Hayes, qui a coproduit l'album. "J'ai vraiment aimé le côté brut de l'album et, en ce qui concerne ma production, j'ai juste voulu que ça reste brut, je ne voulais pas encombrer ce qu'il essaie de dire."

Hayes compare l'artiste, "très en avance sur son temps", à un "sage assis quelque part dans l'Himalaya". "Il voulait, je crois, un pays qui défende réellement ce qu'il dit défendre: la liberté et la justice pour tous", explique-t-il à l'AFP. "Et nous avons douleureusement conscience que ce n'est pas le cas."

Pour Prince, être libre, c'était d'abord avoir le droit de disposer de ses biens. Il était connu pour ses critiques contre l'industrie musicale, lui qui avait griffonné le mot "slave" ("esclave") sur sa joue et qui avait changé son nom en un "symbole d'amour" ("love symbol") imprononçable dans les années 1990, pour protester contre la tentative de Warner de freiner sa prolifique production musicale.

Mais le musicien, qui n'avait pas de téléphone portable, parlait aussi de liberté du point de vue technologique, en comparant les appareils électroniques, de plus en plus répandus, à des "menottes", confie aussi Morris Hayes.

Si l'album aborde des sujets résolument graves, comme le racisme dans "Running Game (Son of a Slave Master) ou les conflits religieux dans "Same Page, Different Book", il comprend aussi des morceaux plus légers et dansants, comme "Hot summer" ou "Dirty Mind".

«Du sol au plafond»

Un nombre incalculable de chansons -- plus de 8.000, selon la légende -- vivaient dans le coffre-fort de Paisley Park, même si une partie du contenu a été déménagé dans un centre de stockage mieux climatisé à Los Angeles. "C'était fou", dit son claviériste, "toute cette musique, du sol au plafond". Dans les années 1990, Prince lui avait confié qu'il venait de faire une pause pour la première fois. "Il m'avait dit: +Jamais, dans ma carrière, il n'y a eu une semaine où je n'ai pas écrit une chanson ou pris ma guitare+."

Le sort de l'immense quantité de musique laissée par Prince est un sujet sensible, tant il contrôlait son travail, son image et sa personnalité énigmatique, soigneusement entretenues. Jusqu'à présent, sa succession -- gérée par sa soeur et ses cinq demi-frères et soeurs -- a réédité des versions enrichies de ces albums marquants, ainsi que des démos de chansons.

Prince n'avait jamais été clair sur ses intentions concernant ses oeuvres inédites mais il avait pris des mesures pour préserver ses archives et son domaine de Paisley Park, ce que ses héritiers ont interprété comme une volonté de les partager. En 2014, il s'était montré sibyllin, quand le magazine Rolling Stone lui avait demandé ce qu'il voulait que son oeuvre devienne, une fois disparu. "Je ne pense pas disparaître", avait-il dit.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).