JAPON : L'ascension du Mont Fuji, le toit du Japon, n'est pas forcément une partie de plaisir. Mais assister au spectaculaire lever du soleil à son sommet, au-dessus d'une mer de nuages, est une divine récompense pour les randonneurs méritants.
Les pentes symétriques de ce volcan actif de 3.776 mètres d'altitude étaient fermées au public l'été dernier à cause de la pandémie et leur accès n'a été rouvert que ce mois-ci.
A l'aube d'une récente journée, plus d'une centaine de personnes se sont réunies au sommet, recouvert de neige et de glace la majeure partie de l'année.
Le soleil a fait son apparition peu après 04H30 du matin, au plus grand ravissement des marcheurs qui avaient gravi la montagne de nuit.
"Le Fuji a toujours été vénéré, c'est une montagne qui est l'objet d'un culte, et même si je ne suis pas particulièrement croyant, c'est vrai qu'en venant ici, je me sens en quelque sorte comme purifié", a raconté à l'AFP Takeo Tokunari, un randonneur japonais de 34 ans croisé au sommet.
Le Fuji-san, comme il est appelé au Japon, est le symbole par excellence du pays qui accueille actuellement les Jeux olympiques.
Vendredi, à la cérémonie d'ouverture des JO, une réplique stylisée du Mont Fuji accueillait d'ailleurs la vasque de la flamme olympique, embrasée par la star japonaise du tennis Naomi Osaka.
Des épreuves olympiques de cyclisme se déroulent aussi autour de la montagne, située à environ 2-3 heures de train de Tokyo vers l'ouest.
Montagne mythique
Pouvant être aperçu de très loin par temps clair, cette montagne mythique a inspiré de nombreux artistes japonais, dont le très célèbre Hokusai (1760-1849), qui l'a représentée des centaines de fois dans ses estampes.
"J'ai déjà gravi d'autres montagnes, mais le mont Fuji a quelque chose de particulier. C'est un volcan qui n'est relié à aucune autre chaîne, il se dresse seul majestueusement au milieu du paysage, je le trouve beau", a commenté Haruka Fujimori, une hôtesse de l'air de 23 ans.
"Au quotidien et au travail, il m'est arrivé de vivre des situations pénibles qui m'ont fait perdre confiance en moi, alors je me suis lancé le défi de gravir le mont Fuji pour essayer de retrouver cette confiance", a confié une autre randonneuse de 23 ans, Mizuki Ogawa.
Mais le Fuji-san peut aussi être dangereux. Sa dernière éruption remonte à 1707 et les experts estiment que s'il se réveillait, ses cendres volcaniques pourraient être projetées jusqu'à Tokyo et entraîner l'évacuation de centaines de milliers de personnes.
En attendant, son calme apparent fait le bonheur de randonneurs.
"Il y a quelque chose de frais, de divin, un lever de soleil est un départ, l'occasion de faire le point et de commencer quelque chose de nouveau", a estimé l'une de ces lève-tôt, Chikako Kubo, 29 ans.