LA MECQUE : Les parents d’un enfant enlevé en 1996 par une Saoudienne, surnommée « la Kidnappeuse de Dammam », lui ont demandé, dans un message émouvant, qu'elle révèle où se trouvait leur fils, après qu'un tribunal l'a condamnée à mort.
Noori Habtoor, le père du garçon disparu, Nassim Habtoor, explique qu’il craint de ne jamais savoir ce qui est arrivé à son fils, une fois exécutée la décision de la cour pénale qui a statué sur l’enlèvement de trois enfants.
La ravisseuse, qui était également jugée pour l’enlèvement de deux autres garçons, a refusé de révéler où se trouvait Nassim, qui aurait maintenant 20 ans. L’audience au procès, qui se tient à Dammam, une province à l’est du Royaume, a de même condamné à vingt-cinq ans de prison un Yéménite qui l’avait aidée.
Habtoor a confié à Arab News qu’il voulait que « la ravisseuse révèle les informations qu’elle possède. Si seulement la mère de Nassim et moi pouvions lui parler en tête-à-tête, pour qu’elle nous dise où se trouve notre fils, avant qu’il ne soit trop tard. »
Selon lui, Youssef al-Amari, un des trois enfants enlevés par cette femme à Dammam, a été kidnappé le 9 septembre 1996. Dix jours plus tard, son fils Nassim était enlevé au même endroit.
Elle a avoué avoir enlevé un enfant sur la corniche de Dammam, à peu près au moment où Nassim a disparu. Les autres enfants ont été kidnappés dans un hôpital de la ville.
« La ravisseuse n'a pas admis avoir enlevé les autres bébés, ni Nassim. Les preuves sont concluantes dans l’enquête qui a été menée, mais elle refuse de dire où il se trouve. Pourtant, elle est au courant des recherches et de notre chagrin », ajoute Habtoor.
Moussa al-Khanizi est un des trois enfants disparus. Son père, Ali al-Khanizi, a expliqué à Arab News que le procès est équitable et impartial. La famille est « satisfaite » du verdict après de longues années passées à l’attendre dans la douleur et les insomnies.
Il raconte que la mère de Moussa a beaucoup souffert quand son fils a soudain disparu, juste après sa naissance. Selon lui, la ravisseuse doit maintenant donner le nom de ses complices et dire où se trouve Nassim.
« Nous sommes tous conscients que la kidnappeuse sait où se trouve Nassim Habtoor et qu’elle refuse de le dire. On ne peut qu’inciter son fils, son avocat, ses frères, et sa famille à nous aider et à la faire avouer si elle a kidnappé d’autres bébés. »
« Cela nous conduirait à la soutenir et à exiger une réduction de la peine. Sinon, elle risque la peine de mort », a ajouté Al-Khanizi.
L’avocat Hisham al-Faraj assure que le verdict des juges reflète la gravité du crime et espère que la peine de mort aura un effet dissuasif pour les autres.
« Le droit judiciaire est garanti même pour les personnes reconnues coupables, selon le système en vigueur dans le pays. Même pour les personnes reconnues coupables de tels crimes et condamnées à mort, la vérification de la Cour d'appel est obligatoire, ce qui signifie que l'affaire sera renvoyée au tribunal de première instance et à la Cour d'appel pour s'assurer que l’accusée mérite la peine de mort. »
« Même après l'enquête de la Cour d'appel, formée par des juges qui ont des dizaines d’années d'expérience, la décision n'est pas définitive. Afin de garantir les droits des personnes, il revient à la Cour suprême – qui dispose de juges de plus de quarante ans d'expérience – de décider si la peine de mort sera maintenue », a ajouté Al-Faraj.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com