Russie: un média d'opposition déclaré «agent de l'étranger»

Le site a publié plusieurs enquêtes réalisées en collaboration avec le site d'investigation Bellingcat, sur l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal en 2018. (Photo, AFP)
Le site a publié plusieurs enquêtes réalisées en collaboration avec le site d'investigation Bellingcat, sur l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal en 2018. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Russie: un média d'opposition déclaré «agent de l'étranger»

  • The Insider a été fondé en 2013 par Roman Dobrokhotov, un militant politique de 37 ans qui avait notamment dirigé dans sa jeunesse le mouvement d'opposition «Nous»
  • La Russie est accusée depuis l'arrivée au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine de juguler toute forme de liberté d'expression à la télévision, mais les médias en ligne ont longtemps pu fonctionner relativement librement

MOSCOU : Le site d'information russe The Insider, qui collabore notamment avec le groupe d'investigation Bellingcat à l'origine de plusieurs révélations sur les services secrets russes, a été déclaré vendredi "agent de l'étranger", statut qui pourrait grandement gêner son fonctionnement.

Selon le ministère de la Justice, The Insider a été ajouté à la liste des "agents de l'étranger" car l'organisation est enregistrée en Lettonie. 

En avril et mai, deux médias russes réputés - Meduza et Vtimes - avaient déjà été déclarés agents de l'étranger, plombant leurs recettes publicitaires ce qui a provoqué au bout de quelques semaines la fermeture de Vtimes.

Plusieurs journalistes du média Proekt, déclaré la semaine dernière "indésirable" et de facto interdit par les autorités, ont aussi été ajoutés vendredi à la liste des agents de l'étranger publiée sur le site du ministère de la Justice.

The Insider a été fondé en 2013 par Roman Dobrokhotov, un militant politique de 37 ans qui avait notamment dirigé dans sa jeunesse le mouvement d'opposition "Nous".

Le site a publié plusieurs enquêtes réalisées en collaboration avec le site d'investigation Bellingcat, sur l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal en 2018, l'assassinat à Berlin d'un Géorgien d'origine tchétchène en 2019 ou l'empoisonnement d'Alexeï Navalny en août 2020, accusant à chaque fois les autorités russes.

"La rédaction continuera de travailler avec sa composition actuelle et maintiendra la politique éditoriale", a indiqué The Insider dans un communiqué.

The Insider "fonctionnera comme il fonctionnait", a assuré au média d'opposition MBKh Roman Dobrokhotov, expliquant que le site est basé en Lettonie, n'a pas de bureau en Russie et que "toutes ces lois insensées ne s'appliquent pas à The Insider".

En Russie, les organisations ou individus "agents de l'étranger" doivent, selon une loi de 2012, s'enregistrer auprès des autorités, effectuer de fastidieuses démarches administratives et indiquer clairement ce statut dans leurs publications.

La Russie est accusée depuis l'arrivée au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine de juguler toute forme de liberté d'expression à la télévision, mais les médias en ligne ont longtemps pu fonctionner relativement librement. 

A mesure que leur audience a augmenté, notamment au sein des jeunes générations, ils ont toutefois été visés à leur tour et subissent un tour de vis des autorités depuis le début de l'année, coïncidant avec le retour en Russie de l'opposant Alexeï Navalny, emprisonné depuis.


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.