Dix ans après sa mort, la famille d'Amy Winehouse «sur la défensive »

Les fans laissent des baisers et des commentaires de rouge à lèvres à la porte d'entrée de l'ancienne maison de la chanteuse britannique Amy Winehouse dans le nord de Londres, le 23 juillet 2021 pour marquer le 10e anniversaire de sa mort. (Tolga Akmen/AFP)
Les fans laissent des baisers et des commentaires de rouge à lèvres à la porte d'entrée de l'ancienne maison de la chanteuse britannique Amy Winehouse dans le nord de Londres, le 23 juillet 2021 pour marquer le 10e anniversaire de sa mort. (Tolga Akmen/AFP)
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Publié le Vendredi 23 juillet 2021

Dix ans après sa mort, la famille d'Amy Winehouse «sur la défensive »

  • La Britannique à la voix si particulière a toujours mis beaucoup de ses propres expériences dans ses chansons, imprégnées d'influences jazz et soul
  • Les parents de la star, décédée le 23 juillet 2011 par alcoolisation massive, ont participé à la réalisation d'un documentaire de la BBC

LONDRES : Amy Winehouse était connue pour sa voix grave, sa coiffure rétro mais aussi pour ses addictions. Dix ans après la mort de la chanteuse britannique, ses proches appellent à arrêter de la définir par ses luttes contre la drogue et ses relations destructrices.

Les parents de la star, décédée le 23 juillet 2011 par alcoolisation massive, ont participé à la réalisation d'un documentaire de la BBC. Diffusé vendredi pour l'anniversaire de sa mort, "Reclaiming Amy" donne selon son père Mitchell - dit Mitch - une "image plus complète d'Amy".

"They tried to make me go to rehab. But I said no, no, no" ("Ils ont essayé de me mettre en désintox, mais j'ai dit non non non"): la Britannique à la voix si particulière a toujours mis beaucoup de ses propres expériences dans ses chansons, imprégnées d'influences jazz et soul.

Ses problèmes d'addiction finissent cependant par impacter ses performances - de plus en plus irrégulières à cause de sa consommation de drogues et d'alcool - et attirent l'intérêt des paparazzi qui commencent à la poursuivre, espérant saisir une photo d'elle au plus mal, dont raffolent les tabloïds britanniques.

"Vous pensez connaître ma fille - la drogue, la dépendance, les relations destructrices - mais il y avait tellement plus", narre dans le documentaire la voix off de la mère d'Amy, Janis Winehouse-Collins.

"Reclaiming Amy" contient des interviews d'amis de longue date, dont une, Catriona Gourley, qui révèle avoir eu une relation amoureuse avec la chanteuse.

Il cherche aussi à démentir les accusations selon lesquelles sa famille a savouré son succès et n'a pas fait assez pour l'aider à surmonter sa dépendance.

"Vous avez tué votre fille"

C'était le fil conducteur de "Amy", un documentaire britannique oscarisé en 2015 particulièrement accablant à l'égard du père d'Amy Winehouse et de son ex-mari, Blake Fielder-Civil.

"Toujours maintenant, je le comprends comme +Tu étais complice de la mort de ta fille, tu as tué ta propre fille+", confie Mitchell dans le nouveau documentaire.

Mais Catriona Gourley a elle affirmé à la BBC que la réalité était bien différente. "Janis et Mitch étaient là, tout le temps", a-t-elle insisté, énumérant "les innombrables fois où (Amy Winehouse) a été emmenée dans des centres de désintoxication".

Son amie estime aussi qu'aujourd'hui, grâce à la sensibilisation aux problèmes de santé mentale et de dépendance, Amy Winehouse n'aurait pas subi de telles moqueries dans les tabloïds, qui "ne s'en sortiraient pas comme ça".

Le magazine musical NME a qualifié le documentaire de "touchant quoique sur la défensive", affirmant qu'il s'agissait d'un "doux hommage à une fille, une amie et un talent imprévisible".

Mais le Financial Times s'est montré plus sceptique, écrivant que les parents de la chanteuse, et en particulier "son père Mitch, qui aimait les feux de la rampe", "étaient au cœur de sa carrière".

"Elle avait tout"

Si on s'éloigne un peu des désordres de sa vie privée, Amy Winehouse était l'une des "icônes qui ont changé la musique populaire pour toujours", affirme, dithyrambique, le NME, pour qui "peu de gens sont devenus aussi célèbres qu'Amy Winehouse et son incomparable coiffure".

Dans un entretien à la BBC, le chanteur britannique Pete Doherty, lui aussi connu pour ses excès, a affirmé que "comme Billie Holiday ou John Lennon, c'était quelqu'un qui avait tout".

Amy Winehouse "pouvait se produire sur scène avec un aplomb effrayant", tout en étant une "autrice-compositrice incroyable", a déclaré l'ancien chanteur des Babyshambles et de The Libertines, sûr que "dans 100 ans, dans 200 ans, les enfants tomberont toujours amoureux d'elle".

Le pianiste Jools Holland, qui l'a souvent accompagnée en tournée, a lui affirmé à la BBC "que c'est lorsqu'elle se produisait qu'elle était le plus heureuse". Ajoutant: "je ne pense pas qu'elle aurait voulu qu'on se souvienne d'elle comme d'une figure tragique".

 

Les fans d'Amy Winehouse lui rendent hommage

"C'était une femme extraordinaire": comme d'autres Londoniens, Reece Fielding s'est rendu vendredi devant la statue d'Amy Winehouse dans le quartier de Camden rendre hommage à la diva britannique de la soul décédée il y a dix ans.

Les fans de la star connue pour sa voix grave, sa coiffure rétro et son mode de vie rock and roll ont fait le déplacement jusqu'à ce quartier du nord de Londres, où elle a habité des années et est morte le 23 juillet 2011, âgée de 27 ans, d'une alcoolisation massive. 

"Quand je traverse des périodes difficiles, j'aime écouter sa musique, elle m'aide et résume ce que je ressens", explique à l'AFP Reece, pour qui sa musique était "complètement unique". 

En ce triste anniversaire, "c'est une chose importante en tant que fan que de se souvenir d'Amy pour ce qu'elle était", ajoute l'étudiant de 16 ans. "Le public se souvient d'elle comme d'une droguée", regrette-t-il, "mais nous devrions nous souvenir d'elle pour son talent, son style, son attitude que personne d'autre n'osait avoir".

Sa statue métallique, qui arbore aussi sa fameuse coiffure en ruche, est jonchée de roses jaunes, roses ou rouges, clin d’œil à celle qu'elle portait souvent dans les cheveux. 

"Ca fait dix ans qu'Amy est morte, alors je suis venue ici pour embrasser tout ça et ressentir l'atmosphère", confie Grace Newnham. La jeune femme de 21 ans a prévu de se promener dans le marché de Camden et ses boutiques de mode ou de musique "en pensant à Amy", dont elle a toujours admiré la personnalité. 

"Elle faisait ce qu'elle voulait faire - rien ne la dérangeait", détaille-t-elle, "J'aimais la singularité qu'elle apportait - elle me manque beaucoup", confie-t-elle. 

Comme elle, de nombreux fans posent avec la statue de leur chanteuse, afin de repartir avec une photo souvenir de leur pèlerinage.

"Venant de Camden, je me suis toujours senti proche d'elle", confie lui Ravi Vyas, estimant que cette "jazz girl qui a réussi" représentait bien "l'âme et la passion" du quartier. 


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaf, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaf, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaf - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com