La position de la Turquie sur Chypre suscite les condamnations internationales

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'endort lors d'un défilé dans la partie nord de la capitale divisée de Chypre, Nicosie, dans la République turque autoproclamée de Chypre du Nord, le 20 juillet 2021. (Photo, AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'endort lors d'un défilé dans la partie nord de la capitale divisée de Chypre, Nicosie, dans la République turque autoproclamée de Chypre du Nord, le 20 juillet 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 22 juillet 2021

La position de la Turquie sur Chypre suscite les condamnations internationales

  • Les négociations entre les deux parties de l'île sont au point mort depuis 2017
  • La numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, s'est inquiétée mercredi des conséquences des propos turcs

WASHINGTON: La volonté de la Turquie de pousser une solution à deux États pour Chypre et de rouvrir la ville fantôme de Varosha a continué de susciter mercredi une levée de boucliers internationaux, les États-Unis plaidant pour une "réponse ferme" de l'ONU.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé mardi lors d'une visite à Chypre-Nord que les efforts des Nations unies pour trouver une solution à la division de l'île méditerranéenne avaient échoué, et qu'il devait y avoir "deux peuples et deux États".

Depuis son invasion par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'État de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce, l'île est divisée entre la République de Chypre – membre de l'Union européenne – qui exerce son autorité au sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983, uniquement reconnue par Ankara.

Les négociations sont au point mort depuis 2017. En avril, une tentative de relance des pourparlers organisée par l'ONU, qui surveille une zone tampon entre les deux parties de l'île, s'est soldée par un échec.

La numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, s'est inquiétée mercredi des conséquences des propos turcs sur la diplomatie onusienne.

Priée de dire, lors d'une audition parlementaire, si le gouvernement américain rejetait sans ambiguïtés une telle option à deux États, elle a répondu: "oui, absolument". "Nous pensons que seul un processus mené par les Chypriotes, bizonal et bicommunautaire, peut apporter la paix et la stabilité à Chypre", a-t-elle insisté.

Le "président" de Chypre-Nord, Ersin Tatar, a lui annoncé mardi avec le soutien appuyé de Recep Tayyip Erdogan le début de "la seconde phase" de son plan pour rouvrir Varosha, ancienne station balnéaire huppée fuie par ses habitants en 1974 et bouclée depuis par l'armée turque.

Après avoir condamné fermement, dès mardi soir, cette décision "provocatrice, inacceptable et incompatible" avec les engagements passés des Chypriotes-Turcs "à prendre part de manière constructive dans des pourparlers de paix", le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé mercredi sur Twitter s'être entretenu avec son homologue de la République de Chypre Nikos Christodulides pour réaffirmer cette position.

"Nous faisons pression pour une réponse ferme du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il assuré, estimant qu'une réouverture de Varosha était contraire aux résolutions de cette instance.

Victoria Nuland a dit pour sa part avoir parlé mercredi matin avec des responsables turcs pour exiger qu'ils reviennent sur leur décision concernant Varosha.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s'est également dit "profondément préoccupé" à ce sujet. Il a appelé "toutes les parties à s'abstenir de tout acte unilatéral qui provoque des tensions et risque de compromettre" les efforts diplomatiques, a rapporté son porte-parole dans un communiqué.

Ces critiques s'ajoutent à celles de l'Union européenne, de la France et de la Russie.

La Grèce a elle estimé mercredi que le comportement de la Turquie devait susciter une réaction.

Également en visite à Nicosie, le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias a estimé que le projet concernant Varosha confirmait l'intention d'Ankara "d'étendre son occupation de Chypre et établir un pouvoir néo-Ottoman dans la région de la Méditerranée orientale".

"Il ne peut y avoir d'amélioration dans les relations entre la Turquie et la Grèce" et "avec l'Union européenne tant que la Turquie à agir de manière illégale au sujet de Chypre", a-t-il prévenu.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.