PARIS: Un homme de 31 ans doit être présenté dimanche à la justice en vue d'une mise en examen pour le meurtre de Kelyan Nsan-Nwet, jeune autiste de 22 ans retrouvé mort à Paris dans la nuit du 8 au 9 juillet, a-t-on appris auprès du parquet et de source proche du dossier.
Selon ses proches, le jeune homme, qui était sous tutelle et avait disparu depuis le 4 juillet, avait été retrouvé sans vie dans une tente installée sous le métro Jaurès, dans le 19e arrondissement, où sont regroupés des marginaux toxicomanes.
Les investigations avaient initialement été ouvertes pour "recherches des causes de la mort", le corps du jeune homme, qui vivait dans le quartier avec sa famille, ne présentant pas de signes manifestes d'un possible homicide, selon une source proche du dossier.
Des témoignages du voisinage, notamment parmi les personnes toxicomanes évoluant dans le quartier, ont ensuite conduit à l'interpellation d'un suspect vendredi.
En parallèle, des expertises toxicologiques et anatomopathologiques ont été ordonnées pour déterminer la cause du décès, encore non dévoilée.
La police judiciaire parisienne a été chargée de l'enquête.
Le parquet de Paris a indiqué dimanche avoir ouvert une information judiciaire pour "homicide volontaire" à l'issue de la garde à vue du suspect. Le ministère public a requis sa mise en examen du suspect et son placement en détention provisoire.
Environ 200 personnes, dont des habitants du quartier, ont pris part dimanche en début d'après-midi à une marche blanche en hommage à la victime, de la mairie d'arrondissement à l'église dont le jeune homme était un fidèle, a constaté une journaliste de l'AFP.
La famille du jeune homme a déploré le manque de réactivité de la police après le signalement de sa disparition.
Les recherches avaient été menées par ses proches et des bénévoles d'associations.
Organisatrice de la marche, l'association All inclusive, qui favorise l'inclusion des personnes autistes en milieu ordinaire, a appelé à "une modification de la loi" pour permettre à la police de rechercher des majeurs vulnérables avant les 72h légales.
L'association a également lancé une pétition pour demander la création d'un "GPS spécifique pour les personnes vulnérables", a indiqué sa présidente Lynda Fekiri.
"On a cherché (Kelyan) partout. On a vraiment tourné en rond, mais c'est comme chercher une aiguille dans un botte de foin", a expliqué Mme Fekiri.