PARIS: Les principaux producteurs de pétrole, réunis dimanche en vidéo-conférence, sont convenus de continuer à augmenter modestement leur production à partir du mois d'août, a annoncé l'Opep dans un communiqué, surmontant le blocage d'un accord par les Émirats arabes unis au début du mois. L’Opep prévoit en outre une diminution progressive des réductions jusqu’à leur suppression d’ici septembre 2022.
L'accord prévoit que les 23 membres du groupe Opep+, dont l’Arabie saoudite et la Russie, augmentent leur production de 400.000 barils par jour (bpj) à partir du mois d'août, selon le communiqué, afin de contribuer à alimenter la reprise économique mondiale alors que la pandémie s'atténue. L’accord qui était initialement valable jusque avril prochain, a été prolongé jusqu’à décembre 2022.
Les pays de l’Opep se sont mis d’accord pour passer de 43,8 à 45,5 millions de barils produits par jour à partir de mai 2022. A cette date, l’Arabie saoudite et la Russie passeront de 11 à 11,5 millions de barils par jour tandis que l’Irak et le Koweït produiront 150 000 barils supplémentaires. « Nous espérons une suppression progressive des réductions de production d'ici septembre 2022, si les conditions le permettent », a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie.
« Rôle constructif » de l’Arabie saoudite
De leur côté, les Emirats arabes unis se sont engagés à relever leur production à 3,5 millions de barils par jour et ont « remercié l’Arabie saoudite pour son rôle constructif dans la conclusion de l'accord OPEP + », par la voix du ministre émirati de l’Energie.
A cet égard, le ministre saoudien de l'Énergie a déclaré: « Les liens qui unissent nos pays sont bien plus forts que ce qu’en dit la presse, qui n'a pas su apprécier ce qui nous allie »
Une première réunion était prévue début juillet autour de cet agenda mais avait dû être annulée en raison d'un désaccord intervenu entre les Emirats arabes unis et le reste de l'alliance sur un point technique : son volume de production de référence.
Ce seuil arrêté à la date d'octobre 2018 correspond pour Abou Dhabi à 3,17 millions de barils par jour. Il ne reflète effectivement pas la pleine capacité de production du pays, qui est montée à plus de 3,8 millions de barils par jour en avril 2020, à la veille des coupes drastiques du cartel.
Un marché secoué par la pandémie
Depuis mai, l'Opep+ a timidement rouvert le robinet d'or noir après l'avoir fortement serré au début de la pandémie de Covid-19, avec un certain succès au niveau des prix -du point de vue des producteurs- puisque ceux-ci ont grimpé.
Les prix du pétrole, déjà en recul en raison des inquiétudes concernant l'économie mondiale, s'étaient effondrés en avril 2020 avec la propagation du coronavirus qui a mis à mal les chaînes de consommation, de transport et d'approvisionnement mondiales.
L'Opep+ avait alors décidé de retirer 9,7 millions de bpj du marché et de rétablir progressivement l'approvisionnement d'ici à la fin avril 2022, contribuant à faire rebondir le prix de l'or noir.
L'accord de dimanche était attendu par les analystes car "une rafale de pourparlers a eu lieu samedi pour tenter de combler le désaccord", a tweeté Herman Wang, spécialiste de l'industrie énergétique chez S&P Global Platts.