CANNES: La lauréate de la Palme d'or de la 74ᵉ édition du Festival de Cannes, Julia Ducournau, a chaleureusement remercié le jury d'avoir "reconnu le besoin avide et viscéral que nous avons d'un monde plus fluide et plus inclusif".
"Merci au jury d'appeler à plus de diversité dans nos expériences au cinéma et dans nos vies et merci aussi au jury de laisser rentrer les monstres", a ajouté la réalisatrice française de 37 ans et grande fan de films d'horreur, en larmes sur scène.
Bouleversée en recevant le trophée des mains de l'actrice américaine Sharon Stone, elle a raconté qu'enfant, "c'était un rituel de regarder la cérémonie de clôture à la télévision".
"À l'époque, j'étais sûre que tous les films primés devaient être parfaits parce qu'ils avaient l'honneur d'être sur cette scène. Ce soir, je suis sur scène mais mon film n'est pas parfait. Aucun film n'est parfait aux yeux de celui qui l'a fait, on dit même du mien qu'il est monstrueux", a-t-elle poursuivi, avant de théoriser son parti pris.
"La perfection est une impasse et la monstruosité qui fait peur à certains et traverse mon travail, c'est une arme et une force pour repousser les murs de la normativité qui nous enferment et nous séparent", a-t-elle plaidé.
"Il y a tant de beauté, d'émotion et de liberté à trouver dans ce qu'on ne peut pas mettre dans une case", a-t-elle ajouté.
Le jury cette année était composé d'une majorité de femmes. La réalisatrice autrichienne Jessica Hausner a assuré que le genre n'avait pas été un critère de choix pour la palme d'or: "On a apprécié le film, et en plus c'est une femme".
"Je suis particulièrement heureuse que 'Titane' soit couronné", a ajouté la chanteuse Mylène Farmer, issue de la scène pop française, car, a-t-elle dit, "les films de genre sont un tout petit peu mésestimés".