TEHERAN : Les négociations à Vienne pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ne reprendront pas avant l'entrée en fonctions du nouveau gouvernement à Téhéran en août, a confirmé samedi un haut responsable iranien.
"Nous sommes dans une période de transition (...) Par conséquent, les discussions de Vienne doivent évidemment attendre notre nouveau gouvernement", écrit sur Twitter Abbas Araghchi, vice-ministre des Affaires étrangères et chef de l'équipe des négociateurs iraniens.
La sixième session de ces pourparlers s'est achevée fin juin et la date de la septième session n'a pas encore été fixée.
Vainqueur de l'élection présidentielle de juin, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi doit prêter serment devant le Parlement le 5 août pour succéder au modéré Hassan Rohani, dont l'élection en 2013 avait permis la conclusion deux ans plus tard d'un accord avec la communauté internationale après douze années de crise autour de la question nucléaire iranienne.
Conclu à Vienne, ce pacte offre à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l'arme atomique, et d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le programme d'inspection le plus strict jamais mis sur pied par l'AIEA.
Mais l'accord a été torpillé en 2018 par la décision de l'ex-président des Etats-Unis Donald Trump de s'en retirer et de rétablir les sanctions américaines que le texte avait permis de lever.
En riposte, l'Iran a renoncé progressivement depuis 2019 à la plupart de ses engagements restreignant ses activités nucléaires controversées.
Rendues possibles par l'accession de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier, les discussions de Vienne visent à réintégrer les Etats-Unis à l'accord.
La solution envisagée passe par la suspension des sanctions américaines dont Téhéran demande la levée, en échange d'un retour de l'Iran au respect strict de ses engagements.
Rohani, qui a promis plusieurs fois aux Iraniens d'obtenir la levée de ces sanctions avant la fin de son mandat, a laissé entendre mercredi qu'il n'y arriverait pas et que les négociations ne seraient pas conclues avant la fin de son mandat.
Il a également insinué que son gouvernement ne disposait pas de toute la latitude nécessaire pour mener ces discussions à leur terme.
Les prérogatives du président sont limitées en Iran, l'essentiel du pouvoir étant aux mains du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, ultime décideur sur la plupart des dossiers régaliens, dont la question nucléaire.