La pollution de l'air au cœur d'une exposition à Londres

Un brouillard de pollution sur Londres, le 9 avril 2015. Photo AFP/Archives/Ben FATHERS
Un brouillard de pollution sur Londres, le 9 avril 2015. Photo AFP/Archives/Ben FATHERS
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Publié le Samedi 17 juillet 2021

La pollution de l'air au cœur d'une exposition à Londres

  • L'exposition WHAT ON EARTH, de l'association Koppel Project, allie artistes et scientifiques pour explorer la crise environnementale jusqu'au 24 juillet, avec 26 œuvres
  • «Le but est de répondre aux problèmes sociaux et politiques que nous voyons aux informations, de créer une discussion», souligne la conservatrice Ellen Taylor

LONDRES : Une exposition peu conventionnelle à Londres transforme la pollution atmosphérique en art pour attirer l'attention sur la persistance du problème de la qualité de l'air dans la capitale britannique, responsable de graves problèmes de santé.

L'exposition WHAT ON EARTH, de l'association Koppel Project, allie artistes et scientifiques pour explorer la crise environnementale jusqu'au 24 juillet, avec 26 œuvres. L'une d'elle présente de délicates feuilles de papier bleu foncé éclaboussées de blanc, évoquant un océan. Mais elles montrent en réalité très concrètement la contamination de l'air londonien puisqu'il s'agit d'une "photographie" d'échantillons d'air réels, fournis par des scientifiques de l'Imperial College de Londres. 

L'artiste a pour ce faire utilisé la technique ancienne du cyanotype, qui a permis ici de révéler les particules toxiques grâce à la lumière du soleil. Intitulée "Here Many Worlds Collide", l’œuvre d'Alice Cazenave utilise elle aussi ce procédé du XIXe siècle pour mettre en avant les préoccupations environnementales modernes, sur des plaques de verres ayant récolté pendant des semaines la pollution dans le centre de Londres.

D'autres œuvres exposées évoquent les problèmes de la sécheresse ou présentent des paysages naturels. Le Britain's Crown Estate, qui gère les propriétés de la reine Elizabeth II, a gracieusement mis à disposition de l'association un local commercial inutilisé, dans un quartier prisé de Londres, pour un an. En échange, l'exposition est chargée de susciter des discussions et de créer une communauté artistique, explique la conservatrice Ellen Taylor.

"Le but est de répondre aux problèmes sociaux et politiques que nous voyons aux informations, de créer une discussion", souligne-t-elle.

«Créer une discussion»

Si les confinements liés au coronavirus ont amélioré provisoirement la qualité de l'air, la pollution atmosphérique peut aggraver des maladies cardiovasculaires et l'asthme. Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), elle est à l'origine de sept millions de décès prématurés chaque année dans le monde.

Un rapport publié en juillet a mis en évidence que 25% des écoles britanniques sont situées dans des zones où la pollution dépasse les seuils recommandés par l'OMS. A Londres, les problèmes liés à la pollution ne datent pas d'hier, avec son fameux "fog" qui a donné lieu à une législation sur la qualité de l'air dans les années 1950.

Entre 2014 et 2016, la pollution de l'air a entraîné dans la capitale britannique 1.000 hospitalisations par an pour des maladies graves des poumons ou de l'asthme, selon un rapport publié en 2019. En décembre dernier, une enquête judiciaire a conclu que la pollution atmosphérique avait contribué en 2013 à la mort d'une petite fille de neuf ans, une première dans le pays.

C'est dans ce contexte qu'Alice Cazenave veut diffuser un message anti-gaspillage et mettre l'environnement au premier plan des préoccupations. "Si l'on considère l'Anthropocène (époque où l'incidence de l'activité humaine sur la Terre devient prépondérante NDLR) comme un ensemble de pratiques matérielles", explique l'artiste, "regarder une exposition qui traite de la matérialité nous aidera à réfléchir à ce que nous pouvons faire."

par Imran Marashli


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).