Une fois de plus, le gouvernement a échoué à prouver qu’il constituait une équipe crédible composée de spécialistes indépendants des protagonistes politiques, comme il l’affirme depuis sa formation en janvier.
La pratique du partage d’influence entre les parrains du cabinet l’a ainsi emporté, une nouvelle fois, aux dépens d’autres critères dans les nominations auxquelles le Conseil des ministres a procédé hier à la tête d’Électricité du Liban (EDL). Pour la toute première fois depuis des années, le gouvernement a donc nommé six nouveaux membres du conseil d’administration d’EDL, un organisme à statut d’office autonome. Ce développement survient à un moment où le rationnement du courant électrique dans le pays atteint des niveaux record du fait des dysfonctionnements et de la gabegie régnant à tous les niveaux politiques et administratifs.
Dans des conditions normales et dans bien d’autres pays, une telle démarche est tout à fait ordinaire et passe généralement inaperçue. Au Liban, nommer six administrateurs à EDL apparaît comme un grand accomplissement – que le cabinet Diab ne manquera pas d’ajouter à son actif – du fait des blocages occasionnés par les guéguerres politiciennes. Et s’il y a eu déblocage, c’est bien entendu parce que ce train de nominations met fin – provisoirement – à ces guéguerres en sacrifiant à la pratique du partage du gâteau.