Le Parlement belge condamne le «génocide» des Yézidis par l’EI

Lauréate du prix Nobel de la paix, la yézidie irakienne Nadia Mourad s'entretient avec un religieux yézidi âgé, le 15 mars 2019, lors de l'exhumation d'une fosse commune où des centaines de yézidis tués par des militants du groupe État islamique ont été jetés. Rescapée des massacres après avoir subi les pires atrocités, Nadia Mourad consacre sa vie pour sensibiliser le monde sur la tragédie de son peuple, une minorité religieuse isolée au nord de l’Irak. (Photo, AFP)
Lauréate du prix Nobel de la paix, la yézidie irakienne Nadia Mourad s'entretient avec un religieux yézidi âgé, le 15 mars 2019, lors de l'exhumation d'une fosse commune où des centaines de yézidis tués par des militants du groupe État islamique ont été jetés. Rescapée des massacres après avoir subi les pires atrocités, Nadia Mourad consacre sa vie pour sensibiliser le monde sur la tragédie de son peuple, une minorité religieuse isolée au nord de l’Irak. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 16 juillet 2021

Le Parlement belge condamne le «génocide» des Yézidis par l’EI

  • Les députés ont aussi invité à « militer activement » à l'ONU pour l'adoption d'une résolution prévoyant le renvoi de ces crimes devant un tribunal international
  • Des milliers de femmes et adolescentes de cette minorité religieuse ont subi de terribles exactions, telles que des viols et des traitements inhumains, dont l'esclavage

BRUXELLES : Les députés belges ont voté jeudi soir à l'unanimité une résolution condamnant le "crime de génocide" perpétré contre la minorité yézidie par l'organisation jihadiste Etat islamique, notamment en Irak.

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L'avocate des droits de l'homme Amal Clooney et la militante irakienne des droits de l'homme Nadia Mourad assistent à une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au siège des Nations Unies, le 23 avril 2019 à New York. Les pays membres du Conseil de sécurité envisageaient une résolution concernant les violences sexuelles dans les conflits, qui classerait le viol comme arme de guerre. (Photo, AFP)

Il s'agit d'une résolution non contraignante, qui demande au gouvernement fédéral de "poursuivre et sanctionner" ces crimes et d'appuyer toute initiative en ce sens de la communauté internationale.

Le texte, adopté par 139 voix pour sur 139 votants, "reconnaît et condamne le crime de génocide perpétré par le groupe terroriste EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant, ancien nom de l'EI, ndlr) en Irak et en Syrie à l'égard des Yézidis à partir de 2014", selon une copie transmise à l'AFP.

La "volonté de destruction systématique des Yézidis" a été étayée par des témoignages faisant état, non seulement de "meurtres" et "transferts d'enfants", mais aussi de "destruction du bétail et des récoltes" ainsi que de "minage des champs", a relevé le député Georges Dallemagne (centriste), un des initiateurs du texte.

Opposition et majorité réunies, la résolution a été soutenue par la totalité des dix groupes politiques de la Chambre, ce qui est rare.

La Belgique rejoint ainsi une poignée de Parlements (Canada, Arménie, celui de l'UE à Strasbourg) ayant déjà qualifié de "génocide" les crimes de l'EI contre les Yézidis, dans le sillage d'un rapport de l'ONU qui en évoquait le risque dès 2015.

En 2017, l'administration américaine sous la présidence de Donald Trump avait aussi accusé l'EI d'être "clairement responsable de génocide à l'encontre des Yézidis, des chrétiens et des musulmans chiites" dans les zones alors sous contrôle jihadiste.

"J'appelle tous les pays du monde à reconnaître le génocide des Yézidis", a déclaré leur leader spirituel Baba Cheikh Ali Elias, interrogé par l'AFP dans son village de Sheikhka, à une cinquantaine de km de Mossoul (nord de l'Irak).

"Nous demandons au monde de faire pression sur le gouvernement irakien pour qu'il reconnaisse les droits de mon peuple", a-t-il poursuivi, soulignant que des milliers de Yézidis étaient toujours disparus.

Les Yézidis, minorité religieuse présente surtout dans le nord de l'Irak et de la Syrie, ont fui en masse notamment le district de Sinjar (nord irakien) après avoir été persécutés lors de l'invasion de la région par les jihadistes de l'EI.

Plusieurs milliers d'entre eux ont été massacrés par les jihadistes et d'autres emmenés en captivité. Des milliers de femmes et adolescentes ont subi de terribles exactions, telles que des viols, des enlèvements et des traitements inhumains, dont l'esclavage, selon l'ONU.

La plupart des captifs n'ont été libérés qu'après la chute des bastions de l'EI entre 2016 et 2019.

Le texte des députés belges contient une série de demandes à leur exécutif dont celle de soutenir, dans un cadre multilatéral, "les efforts pour libérer les femmes yézidies et leurs enfants toujours détenus" par l'EI.

Le gouvernement belge est aussi invité à "militer activement" à l'ONU pour l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution prévoyant le renvoi de ces crimes devant un tribunal international, ainsi qu'à "encourager le gouvernement irakien à adhérer à la CPI" (Cour pénale internationale, établie à La Haye).


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.