DUBAÏ : Les prix mondiaux du pétrole ont fluctué mercredi au milieu d’informations selon lesquelles un accord aurait été conclu entre les Émirats arabes unis et l'OPEP+, l'alliance des producteurs de pétrole dirigée par l'Arabie saoudite et la Russie, pour assurer l'approvisionnement en brut afin de répondre à la demande croissante prévue cette année.
Cependant, le ministère de l'Énergie des Émirats arabes unis a signalé que les pourparlers avec l'OPEP+ se poursuivent. «Les délibérations entre les parties concernées sont toujours en cours et un accord n'a pas été conclu», selon lui.
Le Brent, la référence mondiale en termes de qualité et de prix, a terminé la journée avec une baisse de 2%, à $ 74,86 le baril. Le creux dans les cours suit un pic porté par les spéculations selon lesquelles les Émirats arabes unis pourraient augmenter leur production quotidienne à partir de la fin de ce mois.
Les pourparlers à l'OPEP+ ont échoué il y a un peu plus d'une semaine quand les Émirats arabes unis ont refusé d'accepter les termes d'une proposition de l'Arabie saoudite et de la Russie. Ils ont convenu avec les autres membres du groupe OPEP+ d'augmenter la production à partir du 1er août.
Les Émirats arabes unis ont annoncé leur souhait d’augmenter la base de référence de 3,1 millions de barils, utilisée pour mesurer les augmentations dans l'accord conclu en avril 2020. Cette entente a stabilisé les marchés pétroliers après le krach causé par la pandémie du coronavirus.
Si aucun accord n'est conclu, une forte augmentation du prix du pétrole se fera sentir en août. Les experts prévoient une forte reprise de la demande, quand l'activité économique reprendra au second semestre. Les réserves mondiales de pétrole approchent de leur plus bas niveau en cinq ans.
L'expert pétrolier Robin Mills, directeur général du cabinet de conseil Qamar Energy estime qu’il n'y a aucune garantie, qu’il faudra «attendre pour voir si une telle entente ».
«Je m'attends à un compromis semblable à celui-ci, mais pas aussi vite. Une augmentation substantielle de la ligne de base des Émirats arabes unis semble être un bon résultat», poursuit-il.
Mais l'intransigeance d’Abou Dhabi au sujet des bases de référence a semé le doute dans les marchés pétroliers. Certains analystes prévoient l’avènement d’une loi de la jungle au sein de l'OPEP+ en conséquence, et que d'autres parmi les 23 membres de l'alliance chercheraient à renégocier leurs propres quotas.
Plusieurs membres ne seront même pas en mesure de produire suffisamment de pétrole pour respecter les limites convenues, un avantage pour les grands producteurs tels que l'Arabie saoudite.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com