Paris appelle les Français à quitter l'Afghanistan, en pleine offensive des talibans

Les talibans mènent depuis deux mois une offensive contre les forces afghanes, qui leur a permis de s'emparer de vastes territoires ruraux (Photo, AFP).
Les talibans mènent depuis deux mois une offensive contre les forces afghanes, qui leur a permis de s'emparer de vastes territoires ruraux (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

Paris appelle les Français à quitter l'Afghanistan, en pleine offensive des talibans

  • Un vol spécial du gouvernement français partira de Kaboul le 17 juillet et «aucun vol spécial supplémentaire ne pourra être affrété»
  • La France informe ses ressortissants qui projettent «de rester en Afghanistan après le 17 juillet, qu'elle ne sera plus en mesure d'assurer la sécurité» de leur départ

KABOUL: La France a demandé mardi à tous ses ressortissants de quitter l'Afghanistan, invoquant « l'évolution de la situation sécuritaire » et les « perspectives à court terme », au moment où les talibans, en pleine offensive, appelaient les habitants des grandes villes à se rendre pour éviter des combats urbains.

Un vol spécial du gouvernement français partira de Kaboul le 17 juillet et « aucun vol spécial supplémentaire ne pourra être affrété », a annoncé l'ambassade de France en Afghanistan, recommandant « formellement à tous les Français d'emprunter ce vol spécial ou de quitter le pays immédiatement par leurs propres moyens ».

Elle informe les Français qui projettent « de rester en Afghanistan après le 17 juillet, qu'elle ne sera plus en mesure d'assurer la sécurité » de leur départ.

« Moins d'une centaine de Français » présents en Afghanistan sont enregistrés auprès de l'ambassade.

Le 1er juillet, les ressortissants allemands ont été « priés de quitter l'Afghanistan », tandis que la Chine a récemment « conseillé aux citoyens chinois » de faire de même et a rapatrié 210 d'entre eux.

Dans un discours publié mardi soir, à la veille de la fête nationale du 14 juillet, l'ambassadeur de France David Martinon précise que les personnels afghans de l'ambassade, ceux de l'Institut français et de la délégation archéologique française d'Afghanistan, ainsi que ceux de l'ONG française Amitié franco-afghane (Afrane), ont été évacués ces dernières semaines vers la France, dans le cadre du droit d'asile.

L'ambassadeur a exclu implicitement une fermeture dans l'immédiat de la représentation diplomatique : « Nous poursuivons notre tâche, en maintenant, aujourd’hui plus que jamais, notre soutien à la République islamique d’Afghanistan », a-t-il dit.

« Eviter des dommages »

Les troupes étrangères, présentes depuis 20 ans en Afghanistan dans le cadre d'une coalition menée par les Etats-Unis sous l'égide de l'Otan, ont entamé début mai leur retrait définitif, prévu pour s'achever d'ici la fin août.

A la faveur de ce retrait, les talibans mènent depuis deux mois une offensive contre les forces afghanes, qui leur a permis de s'emparer de vastes territoires ruraux.

Privées du crucial soutien aérien américain, les forces afghanes n'ont opposé qu'une faible résistance et ne contrôlent plus essentiellement que les grands axes et les capitales provinciales, dont certaines sont encerclées.

Les insurgés se sont rendus récemment maîtres de postes-frontière clés avec l'Iran, le Turkménistan ou le Tadjikistan, ainsi que de plusieurs districts de provinces voisines de Kaboul, laissant craindre qu'ils n'attaquent prochainement la capitale et son aéroport, seule voie de sortie de la ville pour les ressortissants étrangers.

« Maintenant que les affrontements (...) ont atteint les portes des villes, les moudjahidines ne veulent pas de combats dans les villes », a lancé mardi un haut responsable des talibans, Amir Khan Muttaqi, appelant les habitants « à entrer en contact » avec eux pour « parvenir à un accord sensé pour éviter des dommages à leurs villes ».

Ministre de l'ex-régime taliban (1996-2001), Amir Khan Muttaqi dirige la « Commission d'invitation et de conseil » du mouvement, à qui doivent s'adresser ceux - militaires, policiers, responsables gouvernementaux, fonctionnaires ou simples civils - qui veulent faire défection ou se rendre aux insurgés.

Les talibans « assurent tous les habitants (...) que l'Afghanistan sera leur patrie à tous et que personne ne cherchera à se venger », poursuit-il dans un message relayé par un porte-parole du mouvement.

Cet appel rappelle la stratégie utilisée durant leur conquête du pouvoir au milieu des années 1990 : assiéger les localités et contraindre les chefs traditionnels à négocier une reddition.

Avertissement à la Turquie

Mardi, les talibans ont aussi fermement averti la Turquie contre le maintien annoncé de ses troupes en Afghanistan, pour protéger l'aéroport de Kaboul après la fin du retrait des forces étrangères.

« La décision des dirigeants turcs (...) viole notre souveraineté et notre intégrité territoriale », estiment les talibans, quelques jours après l'annonce par Ankara d'un accord avec Washington sur les « modalités » d'une future prise en charge de cet aéroport par les forces turques.

« Nous considérons le maintien de forces étrangères dans notre patrie, par quelque pays que ce soit et quel que soit le prétexte, comme de l'occupation et les envahisseurs seront traités comme tels », ont averti les insurgés : « Si les autorités turques ne reconsidèrent pas leur décision de continuer à occuper notre pays », les talibans « leur résisteront, comme ils ont résisté à 20 ans d'occupation » étrangère.

Ces dernières années, les talibans n'ont jamais réussi à contrôler durablement de grandes villes. Ils se sont brièvement emparés en 2015 et 2016 de la ville septentrionale de Kunduz et en 2018 de celle stratégique de Ghazni, à 150 km au sud-ouest de Kaboul, avant d'en être chassés.

En juillet, ils ont attaqué, pour la première fois depuis le début de leur actuelle offensive, une capitale provinciale, Qala-i-Naw (nord-ouest). Mardi, le ministère afghan de la Défense a annoncé que les forces afghanes avaient totalement nettoyé la ville, capitale de la province de Badghis, après plusieurs jours de combats.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.