À Cannes, Ithra annonce la production de deux nouveaux films, dont un avec le cinéaste égyptien, Mohammed Hefzy

Mohammed Hefzy (à droite), assis à côté de Majed Z. Samman, a répondu aux questions d'Arab News en français (Photo, ANFR).
Mohammed Hefzy (à droite), assis à côté de Majed Z. Samman, a répondu aux questions d'Arab News en français (Photo, ANFR).
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Publié le Mardi 13 juillet 2021

À Cannes, Ithra annonce la production de deux nouveaux films, dont un avec le cinéaste égyptien, Mohammed Hefzy

  • Produits par Ithra Film Productions, Sea of Sands et Valley Road devraient sortir en 2023, et être tournés dans plusieurs endroits en Arabie saoudite
  • Mohammed Hefzy a écrit, produit et coproduit près de 40 longs-métrages en Égypte, aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans le monde arabe. À Cannes, on ne le présente plus

CANNES: «Il y a cinq ans, je ne pensais pas que ce projet pourrait aboutir un jour, et voilà qu’il se concrétise». Majed Z. Samman ne cache pas son émotion, et encore moins sa fierté. Responsable des arts, du cinéma et des spectacles au Centre du roi Abdelaziz pour les cultures du monde (Ithra), ce passionné de cinéma a acté dimanche, au pavillon saoudien du festival de Cannes, la collaboration entre le centre (comme producteur de films indépendants), et deux cinéastes, dont le célèbre producteur et scénariste égyptien, Mohammed Hefzy.

Produits par Ithra Film Productions, les deux films Sea of Sands et Valley Road devraient sortir en 2023, et être tournés dans plusieurs endroits en Arabie saoudite.


Valley Road, du jeune réalisateur saoudien Khalid Fahad, nous plonge dans l'odyssée d'Ali, un jeune autiste qui se perd en allant voir un médecin dans un village voisin. Ali se retrouve seul au milieu de nulle part, où une série d'obstacles et de défis ne l'empêchent pourtant pas de découvrir le monde qui l'attend.

L’histoire de Sea of Sands (titre provisoire) est celle d’un jeune bédouin orphelin et d’un chameau qui se lient d’amitié et décident de se lancer dans un voyage à travers le royaume saoudien. «Les acteurs et les équipes des deux films comprendront des talents saoudiens émergents, mais pas uniquement puisque nous avons aussi fait appel à des compétences d’autres pays arabes. Nous avons sollicité les meilleurs!», se félicite Majed Z. Samman.


Ce n’est donc pas un hasard si Mohammed Hefzy a été choisi pour faire partie du projet. «Il nous est très vite apparu comme le choix idéal: c’est l’un des producteurs les plus créatifs du monde arabe», affirme Majed Z. Samman. Figure de proue du cinéma au Moyen-Orient et en Afrique, Mohammed Hefzy a écrit, produit et coproduit près de 40 longs-métrages en Égypte, aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans le monde arabe. À Cannes, on ne le présente plus. Il a à son actif trois films en sélection officielle au festival, et plus récemment un quatrième long-métrage présenté à la Semaine de la critique.


«C’est un projet important pour moi et vraiment intéressant… L’Arabie saoudite m’est inconnue. Ce film est aussi une occasion d’explorer la région», explique Mohammed Hefzy. «L’année dernière était très difficile pour le monde du septième art, pas seulement pour le cinéma arabe. Le secteur avait besoin d’une nouvelle force, pas seulement financière, mais aussi à même de stimuler le marché, afin d’encourager les producteurs à faire plus de projets arabes… C’était vraiment nécessaire. La situation du cinéma arabe reste très fragile, et elle l’était bien avant la pandémie, en raison des guerres civiles et de l’instabilité sociale et politique dans la région. Nous avions besoin de ce genre de bonnes nouvelles!», se réjouit Mohammed Hefzy, également directeur du festival du film du Caire.


Ces deux nouveaux projets s’inscrivent dans la dynamique que connaît actuellement le secteur culturel en Arabie saoudite, et plus précisément le cinéma. «Depuis que nous avons ouvert nos portes au public, en 2018, nous avons produit plus de vingt films, précise Majed Z. Samman. Certains sont disponibles sur Netflix, MBC Shahid et Saudia Airlines. Notre objectif principal est de créer des films de qualité, et nous disposons de la plate-forme qu’il faut pour cela. Nous souhaitons vraiment offrir aux réalisateurs saoudiens l’opportunité de produire leurs propres films, et de participer à plusieurs festivals à travers le monde. Nous présentons au public des films saoudiens, ce qui est une première.»

Outre les films produits par Ithra, le Centre est également le catalyseur de plusieurs initiatives soutenant l'industrie cinématographique du Royaume. Le cinéma Ithra, l'un des rares cinémas d'art et d'essai de la région, offre un espace privilégié aux cinéastes pour perfectionner et/ou présenter leur travail.  Ithra propose également des formations permettant aux passionnés de cinéma de faire carrière dans le secteur. De quoi offrir au monde du cinéma arabe de nouveaux talents et de prometteuses perspectives.


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.