QAMISHLI : Les autorités kurdes en Syrie ont critiqué samedi le Conseil de sécurité de l'ONU pour ne pas avoir rouvert un passage d'aide vers le nord-est malgré l'approbation des livraisons à travers la frontière avec la Turquie.
«Nous ne sommes pas opposés aux livraisons d'aide au peuple syrien mais nous sommes opposés aux deux poids, deux mesures», a déclaré l'administration kurde dans un communiqué. «Cette décision aggrave notre tragédie humanitaire en maintenant le siège qui nous est imposé de toutes parts», a-t-il ajouté.
Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé à l'unanimité une extension de l'aide humanitaire à une partie de la Syrie tenue par les rebelles via le terminal de Bab Al-Hawa depuis la Turquie dans le nord-est du pays.
Mais une demande de réouverture pour un an d'un deuxième point de passage à Al-Yarubiyah, qui permet aux fournitures d'atteindre le nord-est de la Syrie depuis l'Irak, a été abandonnée.
Al-Yarubiyah a été fermée l'année dernière après que la Russie et la Chine ont mis leur veto aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU l’autorisant à rester ouvert.
Les autorités kurdes et les organisations humanitaires internationales avaient fait pression pour qu'il soit rouvert, mais leurs appels ont échoué, déclenchant un contrecoup.
«Le Conseil de sécurité n'a une fois de plus pas réussi à relever les défis importants et potentiellement mortels auxquels les populations du nord-est de la Syrie sont confrontées pour accéder à l'aide humanitaire», a affirmé vendredi David Miliband du Comité international de secours, dans un communiqué.
«Les besoins ont augmenté de près de 40 %, tandis que le Comité International de Secours (IRC) et d'autres ONG ont connu des pénuries chroniques de provisions essentielles».
Amnesty International a également qualifié le vote du Conseil de sécurité de «compromis» qui a ignoré la tragédie humanitaire dans le nord-est de la Syrie, qui abrite de vastes camps de déplacés hébergeant des proches de Daech.
«Cette résolution de compromis est une fois de plus un exemple de la Russie qui a ignoré les besoins humanitaires des Syriens», a révélé Sherine Tadros d'Amnesty dans un communiqué.
Pour sa part, le gouvernement syrien a salué le vote du Conseil de sécurité des Nations Unies qui n'a autorisé les livraisons d'aide que pour six mois, contre 12.
Samedi, la télévision d'État syrienne a cité le ministre des Affaires étrangères Faisal Mekdad disant que le vote affirmait l'unité du territoire syrien. «Les points de passage extérieurs ne sont plus le principal outil de livraison de l'aide», a assuré Mekdad. «Les livraisons depuis l'intérieur de la Syrie sont désormais la voie principale», a-t-il ajouté.
L'ambassadeur de Chine à l'ONU, Zhang Jun, a signalé mardi que Pékin souhaitait que le conseil étende non seulement les livraisons d'aide humanitaire à la Syrie en provenance des pays voisins, mais lutter aussi contre l'impact des sanctions occidentales imposées par les États-Unis et l'UE et la nécessité d'étendre les livraisons à travers les lignes de conflit, des questions qu'il a de nouveau soulevées après le vote.
«Il convient de souligner ici que les sanctions unilatérales sont le principal obstacle à l'amélioration de la situation humanitaire dans le pays», a soutenu Zhang.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com