«Silence, on bombarde au Kurdistan»: manifestation à Paris contre l' «invasion turque» dans le nord de l'Irak

Manifestation de membres de la communauté kurde en France contre l’emprisonnement du leader du PKK, fin 2019 (Photo, AFP).
Manifestation de membres de la communauté kurde en France contre l’emprisonnement du leader du PKK, fin 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

«Silence, on bombarde au Kurdistan»: manifestation à Paris contre l' «invasion turque» dans le nord de l'Irak

  • La marche de protestation a débuté sous une pluie battante gare du Nord, pour rejoindre d'autres manifestants de la diaspora kurde rassemblés pour un meeting place de la République
  • La Turquie mène depuis fin avril dans le nord de l'Irak une nouvelle campagne militaire contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe rebelle kurde de Turquie

PARIS: « A bas le régime fasciste en Turquie ! »: plusieurs centaines de manifestants ont défilé dimanche à Paris pour dénoncer « l'invasion turque » dans le nord de l'Irak et le « silence assourdissant » de la communauté internationale vis-à-vis de cette nouvelle campagne militaire.

« Macron apaise ses relations avec le leader de l'islamo-fascisme », « Silence, on bombarde au Kurdistan », « Allié incontournable de l'Occident, la Turquie est aussi l'allié incontournable de Daech », pouvait-on lire sur certaines pancartes brandies par les manifestants. 

La marche de protestation a débuté sous une pluie battante gare du Nord, pour rejoindre d'autres manifestants de la diaspora kurde rassemblés pour un meeting place de la République, où ont eu lieu des prises de parole, avant un concert d'artistes kurde et arménien en fin d'après-midi. 

« L'expansionnisme turc sous le régime d'Erdogan avance à grande allure et c'est une menace : on l'a vu en Syrie, on l'a vu dans le Haut-Karabakh, on l'a vu dans la Méditerranée orientale, on l'a vu en Libye ; la menace ne vient pas des Kurdes », a lancé Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), qui dit fédérer 26 associations de la diaspora kurde en France.

« Cela fait maintenant 72 jours que cette opération a débuté, et il y a un silence assourdissant de la communauté internationale », a-t-il déploré. 

« Nous alertons la France mais aussi l'ONU : l'intégrité territoriale de l'Irak est violée par la Turquie sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, la Turquie essaie de se justifier sous cet argument là. Il faut que la France rompe ce silence qu'elle a vis-à-vis de la Turquie », a-t-il dit.

La Turquie mène depuis fin avril dans le nord de l'Irak une nouvelle campagne militaire contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe rebelle kurde de Turquie qu'elle qualifie de « terroriste », comme ses alliés occidentaux.

Le CDK-F, qui se présente comme un « organe indépendant et associatif », plaide pour le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l'UE.

La Turquie accuse l'Irak d'inaction et assure n'avoir d'autre choix que de mener elle-même sa guerre - sur le sol irakien - contre le PKK.

De son côté, le PKK estime que la Turquie veut réitérer en Irak le scénario de la Syrie. Dans ce pays, Ankara a mené depuis 2016 trois offensives militaires pour contrôler un territoire de plus de 2 000 km2 dans le nord.

« L'Europe doit se réveiller »

Pour Berivan Tekiner, une manifestante de 30 ans, « l'Europe doit se réveiller » car « l'expansionnisme, l'interventionnisme et le fascisme de l'Etat turc ne cessent d'augmenter ».

Des manifestants issus de la communauté arménienne ont également participé à ce rassemblement, en « solidarité avec le peuple kurde » et pour dénoncer l' « agressivité du panturquisme ». 

« Il y a un vrai problème car (le président turc Recep Tayyip) Erdogan vient faire la danse du ventre devant les Européens pour essayer de faire oublier qu'il joue la danse du sabre contre les peuples, les minorités, les individus et les libertés », a déclaré Ara Toranian, co-président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF). 

L'Arménie et l'Azerbaïdjan sont en lutte depuis les années 1990 pour le Nagorny Karabakh, république auto-proclamée et de facto indépendante soutenue par Erevan. A l'automne 2020, une guerre a brusquement éclaté, faisant plus de 6 500 morts et se soldant par la victoire de Bakou qui a regagné de nombreux territoires perdus. 

Lors de ce conflit, la Turquie a soutenu l'Azerbaïdjan en lui fournissant notamment des drones. Plusieurs pays ont accusé Ankara d'avoir envoyé des combattants syriens pour soutenir Bakou.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.