BEYROUTH: Les pharmacies au Liban ont lancé vendredi une grève très suivie à travers le pays, dénonçant les pénuries de médicaments auxquelles elles sont confrontées depuis plusieurs semaines sur fond de crise monétaire dans un pays en plein effondrement économique.
A court de devises étrangères, le Liban cherche à revoir son système de subventions qui permettait de juguler le prix des importations, le pays traversant selon la Banque mondiale une des pires crises économiques au monde depuis 1850.
Les importations de médicaments sont quasiment à l'arrêt depuis plus d'un mois, en raison de l'absence de nouvelles lignes de crédit autorisées par la Banque du Liban (BDL) et des impayés aux fournisseurs étrangers. Dans les pharmacies, il est pratiquement impossible de trouver de simples analgésiques, de la formule pour bébé, mais aussi des traitements pour maladies chroniques.
Une association de pharmaciens avait annoncé jeudi une grève générale dans tout le Liban. "Près de 80% des pharmacies ont respecté la grève à Beyrouth et dans les grandes villes", a précisé vendredi un responsable de l'association, Ali Safa.
"Dans les villages et les campagnes, c'est 50%", a-t-il ajouté, rappelant que le syndicat des pharmaciens était contre l'initiative.
Tout le long de la côte entre Jounieh et Byblos, zone densément urbanisée au nord de Beyrouth, les pharmacies étaient fermées, a constaté un photographe de l'AFP. Tout comme un grand nombre d'établissements à Beyrouth et dans sa banlieue.
Depuis des mois, les internautes recherchent des médicaments sur les réseaux sociaux. Les voyageurs arrivent de l'étranger avec dans leurs valises des médicaments demandés par la famille et les amis.
Dimanche, le syndicat des importateurs de médicaments a tiré la sonnette d'alarme sur des ruptures de stock touchant des "centaines" de produits.