Les troupes yéménites s'emparent de la zone clé d'Al-Bayda, tandis que les Houthis prennent la fuite

Le gouvernement yéménite a lancé samedi une offensive militaire pour prendre le contrôle d'Al-Bayda après que les médiateurs régionaux et internationaux n'ont pas réussi à convaincre les Houthis d’accepter l’initiative de paix négociée par l’ONU (Photo, AP).
Le gouvernement yéménite a lancé samedi une offensive militaire pour prendre le contrôle d'Al-Bayda après que les médiateurs régionaux et internationaux n'ont pas réussi à convaincre les Houthis d’accepter l’initiative de paix négociée par l’ONU (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Les troupes yéménites s'emparent de la zone clé d'Al-Bayda, tandis que les Houthis prennent la fuite

  • Les acquis militaires dans la province épuiseront les forces des Houthis et remonteront le moral des troupes gouvernementales
  • Pour la première fois depuis des années, différentes unités militaires, dont des séparatistes du sud du Yémen, ont pris part aux opérations militaires dans la province d’Al-Bayda

ALEXANDRIE: Les troupes yéménites et les tribus locales, avec le soutien aérien de la coalition arabe, se sont emparées d'une zone clé de la province centrale d'Al-Bayda, et ont avancé vers la capitale provinciale après la fuite des combattants houthis du champ de bataille, a déclaré mardi un porte-parole de l'armée yéménite.

Le général de division, Abdul Abdullah Majili, a déclaré aux journalistes, dans la ville centrale de Marib, que les Houthis ont subi de lourds revers dans la province d'Al-Bayda et ont été contraints à abonner leurs positions et à se retirer dans les villes voisines de Sanaa et Dhamar.

Majili a déclaré que les troupes gouvernementales ont pris le contrôle du district d'Al-Zaher et des régions avoisinantes, et ont mené une bataille contre les miliciens près de la ville d'Al-Bayda, la capitale de la province.

Des dizaines de Houthis ont été tués et les troupes ont récupéré des chars et des véhicules militaires, a-t-il ajouté.

«L'armée et les forces de la résistance ont réussi à libérer et à prendre le contrôle du centre du district d'Al-Zaher et à le sécuriser, ainsi que les zones d'Al-Khulwa et d'Al-Rawda, et à avancer vers la ville d'Al-Bayda», a déclaré Majili.

Le gouvernement yéménite a lancé samedi une offensive militaire pour prendre le contrôle d'Al-Bayda, après que les médiateurs régionaux et internationaux n'ont pas réussi à convaincre les Houthis d'accepter une initiative de paix négociée par l'ONU.

Avançant depuis les villes voisines de Marib et Abyan, ainsi que des zones de la province contrôlées par le gouvernement, les soldats et les membres des tribus ont libéré, au cours des trois derniers jours, plusieurs villages et divers sites militaires.

Des vidéos amateur circulant sur les réseaux sociaux montrent ce qui semblerait être des combattants et des personnes déplacées tirant joyeusement avec leurs armes après être rentrés chez eux pour la première fois depuis 2015, lorsque la province est tombée aux mains des Houthis au début de leur progression à travers le Yémen.

D’autres vidéos montrent également des combattants locaux conduisant des véhicules armés et récupérant des munitions et des roquettes abandonnées par les Houthis.

Des corps de miliciens tués ont été aperçus sur les champs de bataille.

Pour la première fois depuis des années, différentes unités militaires, dont des séparatistes du sud du Yémen, ont pris part aux opérations militaires dans la province d’Al-Bayda.

La Brigade géante, une unité militaire majeure combattant les Houthis sur la côte ouest du pays, a déclaré lundi qu'elle était venue appuyer les troupes gouvernementales dans la région Al-Bayda, avec des combattants et du matériel militaire.

Des membres de tribus des provinces voisines ont également combattu aux côtés des forces anti-Houthis.

Al-Bayda est proche de Sanaa, Ibb et Thamar, et pourrait permettre aux troupes gouvernementales d'ouvrir un nouveau front dans la province de Sanaa.

«Al-Bayda se trouve au sud-est de la capitale Sanaa; c'est le moyen le plus court et le plus simple d'atteindre la ville», a précisé le colonel Abdul Basit al-Baher, un responsable militaire yéménite.

Les acquis militaires dans la province épuiseront les forces des Houthis et remonteront le moral des troupes gouvernementales, a-t-il ajouté.

Nadwa al-Dawsari, analyste du conflit yéménite et membre non-résidente du Middle East Institute, a affirmé que l'offensive d'Al-Bayda allégera la pression sur les troupes gouvernementales combattant les Houthis à Marib et poussera la milice à accepter les initiatives de paix.

«Cette offensive obligera les Houthis à redéployer une partie de leurs forces pour défendre Al-Bayda. La reprise d’Al-Bayda les affaiblira militairement, ce qui pourrait les obliger à repenser leur position maximaliste dans les négociations», a-t-elle affirmé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".