Comment les États arabes accélèrent l'action climatique avant la COP26

L'ONU affirme que les nations doivent faire beaucoup plus si le monde veut atteindre l'objectif de l'Accord de Paris de limiter la hausse des températures mondiales à 2°C (Photo, AFP)
L'ONU affirme que les nations doivent faire beaucoup plus si le monde veut atteindre l'objectif de l'Accord de Paris de limiter la hausse des températures mondiales à 2°C (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Comment les États arabes accélèrent l'action climatique avant la COP26

L'ONU affirme que les nations doivent faire beaucoup plus si le monde veut atteindre l'objectif de l'Accord de Paris de limiter la hausse des températures mondiales à 2°C (Photo, AFP)
  • Les attentes sont élevées avant le sommet de la COP26, avec des États arabes désireux d’apporter leur contribution afin de réduire les émissions
  • Face aux graves problèmes engendrés par le changement climatique, le monde arabe a un rôle essentiel à jouer, selon les experts

DUBAÏ: Alors que les représentants des gouvernements et les autres participants se préparent à se réunir à Glasgow à partir du 31 octobre pour la 26e Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP26), les observateurs espèrent que le sommet pourra apporter un changement significatif. 

La conférence – sous le thème «Unir le monde pour lutter contre le changement climatique» – comprendra les contributions de plus de 30 000 délégués du monde entier, y compris de la région arabe. 

Avec d'autres pays de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Arabie saoudite accélère les mesures visant à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et de la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques. 

Le Royaume a dévoilé un programme national d'énergie renouvelable – grâce auquel il aspire à répondre à 50 % de ses besoins en énergie domestique à partir de sources renouvelables d'ici à 2030 – et a lancé l'Initiative verte saoudienne, un projet visant à planter 10 milliards d'arbres dans le pays afin de réduire ses émissions de CO2.  

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Les énergies renouvelables sont devenues la principale et la plus économique source de production d'électricité au monde (Photo, AFP) 

Le Royaume a également été le pionnier de l'«économie circulaire du carbone», une stratégie intégrée pour lutter contre les émissions tout en permettant la croissance économique, une initiative approuvée par les dirigeants du Groupe des vingt (G20) lors de son sommet, sous la présidence saoudienne, l'année dernière. 

 

La récente annonce du projet solaire de Sakaka constitue un autre signe des ambitions du Royaume dans les énergies renouvelables. L'Arabie saoudite est également à la pointe dans l’utilisation de l'hydrogène, que certains visionnaires de l'énergie considèrent comme le carburant du futur. Saudi Aramco a expédié la toute première cargaison de ce carburant l'été dernier. 

Pour leur part, les Émirats arabes unis (EAU) disposent désormais d'une capacité d'énergie renouvelable installée de plus de 2,4 GW, alors qu’ils prévoient de diversifier leur bouquet énergétique et d'augmenter leur part d'énergies renouvelables à 44 % d'ici au milieu du siècle, dans le cadre de leur plan national de stratégie énergétique 2050.  

«Nous avons tous un rôle important à jouer dans la résolution de ce problème mondial, car il affecte non seulement l'environnement, l'écologie et la biodiversité de notre planète, mais également les ressources naturelles disponibles pour les générations futures», déclare à Arab News le Dr Nawal al-Hosany, représentante permanente des EAU auprès de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). 

«Les pays arabes font partie intégrante de cette action collective pour promouvoir la réalisation des objectifs de la COP26. Ces derniers consistent à garantir l’élimination totale de la pollution mondiale d'ici au milieu du siècle, à maintenir les objectifs de température accessibles, à protéger les communautés et les habitats naturels, à mobiliser des financements et à travailler ensemble pour relever le défi et obtenir des résultats», ajoute-t-elle.  

Bien que des progrès significatifs aient déjà été réalisés, l'Organisation des nations unies (ONU) affirme que les nations doivent faire beaucoup plus si le monde veut atteindre l'objectif de l'Accord de Paris de limiter la hausse des températures mondiales à 2°C – et idéalement 1,5°C – d'ici à la fin du siècle. 

 

Nous espérons voir les dirigeants mondiaux capitaliser sur l'élan autour de la relance verte pour prendre des mesures réelles et significatives contre le changement climatique», déclare à Arab News Mohamed Jameel al-Ramahi, PDG de Masdar, une société d'énergie renouvelable basée à Abu Dhabi. «Le monde arabe fait face à des défis particulièrement importants liés au changement climatique. Les scientifiques préviennent que, sans action climatique immédiate, nous pourrions assister à des vagues de chaleur régulières mettant en danger la vie des habitants dans toute la région.» 

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La mise en place des cadres politiques, réglementaires, techniques et économiques permettant aux États de développer les énergies renouvelables sera indispensable à la réussite collective mondiale (Photo, AFP) 

Pourtant, le changement climatique ne reçoit pas toujours l'attention qu'il mérite au Moyen-Orient, note Jameel al-Ramahi. Pour remédier à cette situation, il estime que les jeunes de la région – le groupe démographique le plus important du monde arabe – auront un rôle vital à jouer dans la diffusion du message et les actions à entreprendre. 

Selon Daniel Gribbin, responsable du développement durable chez WSP Middle East, les récentes activités menées contre les grands acteurs pétroliers par des investisseurs et des organisations non gouvernementales (ONG) auront probablement attiré l'attention des décideurs du CCG. L'élan mondial vers l'intégration de mesures environnementales, sociales et de gouvernance ainsi que la transition vers des économies sobres en carbone s'accélère. 

«Nous pouvons nous attendre à voir ces tendances mises en évidence lors des futurs sommets de la COP, alors que les dirigeants mondiaux accordent une plus grande attention aux gouvernements, aux entreprises et aux organisations qui ne font pas assez pour mener une action climatique adéquate», souligne Daniel Gribbin à Arab News

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Dr Nawal al-Hosany, représentante permanente des EAU auprès de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) (Photo fournie) 

«Les futurs sommets de la COP exerceront également une pression accrue sur les gouvernements, les entreprises et les organisations dont les stratégies, les niveaux de divulgation et de transparence font actuellement défaut en ce qui concerne les risques, les opportunités et les objectifs liés au climat.» 

L'accent mis sur le pétrole et sur la manière dont le Moyen-Orient facilite la transition vers des économies à faible émission de carbone figure en bonne place à l'ordre du jour, en particulier avec le lancement par les EAU d'une candidature pour que la COP28 se déroule à Abu Dhabi en 2023. 

«On s'attend à ce que les pays du Moyen-Orient deviennent plus transparents sur la façon dont ils gèrent l'action climatique accélérée conformément à leurs ambitions de transition, au-delà des modèles économiques traditionnellement dépendants des combustibles fossiles», ajoute M. Gribbin. 

Le Moyen-Orient, peut-être plus que la plupart des pays, ressent les effets du changement climatique, avec des températures record, une biodiversité en déclin et une pénurie de ressources en eau. 

«Certains écosystèmes spécifiques de cette région sont déjà très vulnérables, comme le Golfe arabique hypersalin», explique à Arab News Tatiana Antonelli Abella, fondatrice de l'entreprise sociale verte Goumbook basée aux EAU. 

Mme Abella appelle à une action collective afin de réduire l'empreinte carbone, œuvrer pour une transition énergétique axée sur les énergies renouvelables et lutter contre les perturbations sociales et économiques dans la région – aggravées par la pandémie de la Covid-19 – au moyen de plans de relance économique inclusifs. 

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Le changement climatique ne reçoit pas toujours l'attention qu'il mérite au Moyen-Orient (Photo, AFP) 

 

«Nous devons réduire la pollution plastique, préserver les écosystèmes, en particulier le carbone bleu, et favoriser la circularité et les modèles de croissance économique durable», déclare-t-elle. «Une collaboration régionale est également nécessaire pour faire face aux impacts transfrontaliers.» 

Le changement climatique a déjà un impact dévastateur sur les écosystèmes, les économies et les communautés du monde entier en raison de la hausse des températures, de la désertification, des sécheresses et des inondations. Afin d’enrayer cette tendance, la COP26 exhorte tous les pays à se fixer des objectifs ambitieux pour 2030, dans le but d'atteindre des émissions nettes de carbone nulles d'ici au milieu du siècle. 

«Nombre de ces défis peuvent être des opportunités pour faire de cette décennie celle de la transformation énergétique et de politiques durables qui augmenteront encore les investissements et feront progresser l'innovation dans les énergies renouvelables, afin d’aider à réduire le changement climatique», conclut le Dr Nawal al-Hosany pour Arab News

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le ministre des Affaires étrangères aborde des questions régionales et internationales avec son homologue français

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah et le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot en visite à Riyad. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. (SPA)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi son homologue français, M. Jean-Noël Barrot

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan bin Abdullah, a reçu Vendredi le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot.

Au cours de la réunion, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et ont engagé des discussions sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, en particulier la situation actuelle dans la bande de Gaza et les initiatives prises pour la prochaine conférence visant à résoudre la question palestinienne et à faire progresser la solution des deux États, prévue en juin prochain sous la présidence conjointe de l'Arabie saoudite et de la France.

 


Le chef de la diplomatie syrienne hisse le nouveau drapeau de son pays devant l'ONU

Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
Le ministre syrien des affaires étrangères, Asaad Al-Shibani, tient le drapeau syrien lors d'une cérémonie visant à l'ajouter aux 100 drapeaux alignés au siège des Nations unies à New York, vendredi. (AP)
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  • Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU
  • M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent

DAMAS: Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à New York, a hissé vendredi le nouveau drapeau de la Syrie post-Assad devant le siège de l'ONU, affirmant qu'il s'agissait d'un moment "historique" et réclamant la levée des sanctions contre son pays.

"Le ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani hisse le nouveau drapeau syrien devant le siège de l'ONU à New York", a annoncé l'agence officielle syrienne Sana.

Le chef de la diplomatie des nouvelles autorités, qui ont pris le pouvoir le 8 décembre à Damas et évincé l'ex-président Bachar al-Assad, doit participer à une réunion du Conseil de sécurité vendredi.

Dans une déclaration à la chaîne al-Jazeera après avoir hissé le drapeau à trois étoiles, symbole du soulèvement contre le pouvoir de Bachar al-Assad, le ministre a affirmé qu'il s'agissait d'un moment "historique" qui "consacre la victoire du peuple syrien".

"La nouvelle administration (..) tend la main à la communauté internationale et attend que cette dernière fasse de même en retour", a-t-il dit.

M. Chaibani a de nouveau appelé à la levée des sanctions imposées sous le pouvoir précédent. "Le peuple syrien a besoin en premier lieu d'une levée des sanctions", a déclaré le ministre à la chaîne al-Jazeera.

"Les sanctions entravent le retour des réfugiés, la stabilité, les investissements, la reconstruction des infrastructures détruites par le régime d'Assad", a-t-il souligné.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie syrienne, exsangue après 14 années de guerre civile.

Les sanctions économiques impactent lourdement le pays, où selon l'ONU, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.

Parallèlement à la visite du ministre des Affaires étrangères à New York, le ministre syrien des Finances et le gouverneur de la Banque centrale ont participé aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale cette semaine, pour la première fois depuis plus de 20 ans.


Nucléaire: le chef de la diplomatie iranienne à Oman pour de nouvelles discussions avec Washington

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  • L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate
  • M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère

TEHERAN: Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas  est arrivé vendredi à Oman pour une troisième session de discussions sur le nucléaire avec les Etats-Unis prévue samedi, Téhéran augurant de "possibles progrès" si Washington fait preuve de "bonne volonté, sérieux et réalisme".

L'agence de presse iranienne Mehr a diffusé une courte vidéo montrant M. Araghchi descendre d'un appareil officiel iranien à l'aéroport de Mascate.

M. Araghchi se rendra à Mascate "à la tête d'une délégation composée de diplomates et d'experts techniques" pour mener ces discussions indirectes avec les Etats-Unis, avait auparavant indiqué le porte-parole de son ministère, Esmaïl Baghaï.

Le département d'Etat américain a annoncé que l'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participerait bien à ces pourparlers, dans la foulée des deux précédents rendez-vous à Mascate le 12 avril et Rome le 19, salués comme de bonnes discussions par Téhéran et Washington.

Ce troisième cycle prévoit une session de pourparlers techniques entre experts sur le programme nucléaire iranien, en complément de la négociation diplomatique principale.

Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat américain, dirigera les travaux techniques du côté américain.

L'agence de presse iranienne Tasnim a de son côté rapporté que les discussions techniques seront menées côté iranien par les vice-ministres des Affaires étrangères Kazem Gharibabadi et Majid Takht-Ravanchi.

Vendredi, M. Baghaï a déclaré que "pour que les négociations progressent, il faut une démonstration de bonne volonté, de sérieux et de réalisme de la part de l'autre partie".

Dans une interview jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran "aborderait les négociations de samedi avec sérieux, et que si l'autre partie fait également preuve de sérieux, des progrès sont possibles".

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de "pression maximale" contre l'Iran, avec qui les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980. Il a initié des négociations avec Téhéran, tout en menaçant de bombarder l'Iran en cas d'échec.