LONDRES : La Banque centrale du Liban a annoncé lundi qu'elle compte poursuivre la subvention des importations de médicaments essentiels et de farine à hauteur de $400 millions.
Les importateurs ont affirmé dimanche que des centaines de médicaments essentiels sont en rupture de stock. Ils ont mis en garde contre de nouvelles pénuries, alors que la crise financière du pays frappe le secteur de la santé de plein fouet.
Le gouverneur Riad Salamé a déclaré que la Banque «va s’acquitter des crédits et des factures» de médicaments envoyés par les banques, particulièrement ceux des «maladies chroniques ou incurables».
Le haut responsable ajoute dans un communiqué que les paiements seraient effectués «conformément aux priorités déterminées par le ministère de la Santé publique à la suite de la décision du gouvernement en date du vendredi 2 juillet 2021, sans que le montant ne dépasse les 400 millions de dollars».
Le communiqué indique que le paiement concerne également «d'autres importations, comme la farine, afin de garantir le respect du ratio d'investissement obligatoire».
Les Libanais sont aux prises avec une multitudes de pénuries qui incluent l’essence entre autres. Le gouvernement intérimaire envisage la suppression de subventions qu'il ne peut plus se permettre, dans un contexte de crise financière que la Banque mondiale décrit comme l’une des pires au monde depuis 1850.
La monnaie locale a perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché noir. Mais la Banque centrale fournit toujours des dollars aux importateurs à un taux officiel nettement plus avantageux, afin de couvrir une grande partie du coût des médicaments importés.
«Les importations de médicaments se sont quasiment arrêtées au cours du dernier mois», a déclaré l'Association des importateurs de produits pharmaceutiques dans un communiqué dimanche.
Le groupe explique que la banque centrale n'avait pas débloqué les dollars promis pour payer les fournisseurs à l'étranger, et auxquels ils doivent plus de 600 millions de dollars depuis décembre. Les importateurs ne peuvent pas obtenir de nouvelles lignes de crédit, selon eux.
«Les stocks des sociétés importatrices en centaines de médicaments consacrés aux maladies chroniques et incurables sont épuisés», a-t-il averti.
«Et des centaines d'autres s'épuiseront d’ici la fin du mois de juillet si nous ne pouvons reprendre les importations dès que possible».
Jeudi, le président Michel Aoun a annoncé un accord avec les ministres et le gouverneur de la Banque centrale pour «continuer de subventionner les médicaments et le matériel médical» déterminés par le ministère de la Santé comme prioritaires.
(Avec AFP et Reuters)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com