ALGER: Près de 200 personnes ont été prises de malaise après s'être baignées dimanche à Ténès, sur la côte nord-ouest de l'Algérie, et ont dû recevoir des soins hospitaliers à la suite d'une possible pollution marine, selon les autorités locales et médicales.
Trois plages ont été fermées, ainsi qu'une station de dessalement locale, et une enquête a été ouverte par le procureur général du tribunal de Chlef, la wilaya (préfecture) dont dépend Ténès.
Les victimes ont souffert de nausées, de fièvre et de rougeurs aux yeux, selon Lakhdar Seddas, le wali (préfet) de Chlef.
Elles ont toutes pu quitter l'hôpital.
« Les victimes, des personnes qui se baignaient à la plage centrale de Ténès, auraient inhalé un gaz qui s’est vite propagé à la faveur du vent ayant soufflé durant tout l’après-midi du dimanche », a expliqué le directeur de la santé de la préfecture, le docteur Nasreddine Benkartalia, cité par l'agence officielle APS.
De son côté, le préfet n'a exclu aucune hypothèse. « Mais la plus plausible est celle se rapportant au déversement d’un bateau se trouvant au large de Ténès », a déclaré Seddas à une radio locale.
Selon le site d'information privé Ennahar Online, il s'agit d'un cargo battant pavillon tanzanien, le Barhom II, qui avait appareillé du port de Sète (sud de la France).
Autre hypothèse : une algue toxique microscopique, selon le professeur Réda Djebar, de la faculté des sciences biologiques de l'Université de Bab Ezzouar à Alger.
Dans un post publié sur sa page Facebook, Djebar rappelle des cas similaires à Mostaganem (nord-ouest) en 2009 et sur plusieurs autres plages du pourtour méditerranéen.
La coupable, selon lui, serait une cyanobactérie dénommée Ostreopsis ovata. Cette algue prolifère en Méditerranée lorsque la température est élevée, comme c'est le cas actuellement.
Des équipes de plongeurs ont été dépêchées sur place à la recherche de rejets toxiques. Trente-six agents de la Protection civile, dont des plongeurs professionnels, ont été intoxiqués, selon un responsable secouriste.
Une délégation du ministère de l'Environnement a prélevé « des échantillons d'air et d'eau au niveau du port (de Tenès), des plages, de l'oued » et des installations susceptibles de provoquer des pollutions, selon un communiqué officiel.