«Le numérique ne peut jamais remplacer une visite au musée»

Le peintre Medhi Qotbi reçoit la Légion d’Honneur des mains de Jacque Chirac, en 2000 (Photo, Georges GOBET/AFP).
Le peintre Medhi Qotbi reçoit la Légion d’Honneur des mains de Jacque Chirac, en 2000 (Photo, Georges GOBET/AFP).
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Publié le Mardi 01 septembre 2020

«Le numérique ne peut jamais remplacer une visite au musée»

  • Malgré la pandémie, la Fondation nationale des musées (FNM) a continué sur son élan, en créant des activités en rapport avec la situation exceptionnelle de confinement
  • « Il est important, maintenant plus que jamais, de permettre aux Marocains de découvrir et s’approprier leur patrimoine artistique » explique le peintre

Entretien avec Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées

Malgré la pandémie du Covid-19, la Fondation nationale des musées (FNM) a continué sur son élan, en créant des activités en rapport avec la situation exceptionnelle de confinement sanitaire. Elle a, de ce fait, lancé des expositions en ligne, afin de toucher un grand public, et organisé d’autres événements sur place au Musées Mohammed VI après le déconfinement. Sans oublier les efforts consentis par les équipes de la FNM, pendant le confinement, pour effectuer des travaux d’inventaire et de recherche, planifier des restaurations et préparer de grandes expositions d’artistes marocains. Le président de la FNM nous en dit plus dans cet entretien.

Le Matin : Avec la crise de la pandémie du Covid-19, beaucoup de projets de la FNM sont restés suspendus. Maintenant, avec ce léger déconfinement, y a-t-il des expositions en vue, en dehors des prestations virtuelles ?
Mehdi Qotbi
: Il faut rappeler que les équipes de la FNM n’ont pas cessé de travailler pendant la période de confinement. Elles ont effectué des travaux d’inventaire et de recherche, planifié des restaurations et adapté leur programmation culturelle pour démarrer avec des expositions 100% marocaines. Toutefois, le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain a accueilli, depuis le 10 août, une exposition événement «Les peintres marocains dans les collections nationales, de Ben Ali R’bati à nos jours» qui retrace des décennies de création artistique nationale. Il est important, maintenant plus que jamais, de permettre aux Marocains de découvrir et s’approprier leur patrimoine artistique. L’exposition a aussi une vocation historique, elle met en lumière les spécificités du Maroc, terre d’accueil, du vivre ensemble et de la tolérance. À la rentrée, nous poursuivrons notre programmation au MMVI, avec une rétrospective des œuvres de Jilali Gharbaoui, l’un des précurseurs de la modernité marocaine. Rappelons aussi que l’ensemble des musées a ouvert ses portes depuis le 27 juillet pour accueillir le public dans le respect des mesures sanitaires. Le Musée de l’histoire et des civilisations a aussi rouvert ses portes le 10 août après une remise en état et reprend l’exposition permanente qui retrace l’histoire du Maroc depuis la préhistoire avec un focus sur les civilisations romaines, préromaines et les grandes dynasties ayant régné au Maroc

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Hasna El Becharia décède à l’âge de 74 ans : L’icône de la chanson diwane tire sa révérence

Hasna El Becharia a enchanté des générations d’Algériens (Photo, El Watan).
Hasna El Becharia a enchanté des générations d’Algériens (Photo, El Watan).
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  • Le parcours musical de Hasna est atypique
  • Autodidacte, elle a appris toute seule la musique et les instruments musicaux traditionnels qu’elle maniait avec doigté

Hasna El Becharia, l’icône de la chanson traditionnel diwane, est décédée à l’âge de 74 ans, le 1er mai à Béchar.

Le milieu de l’art musical traditionnel dans la région du sud-ouest-est en deuil. Hasna El Becharia, l’icône de la chanson traditionnel diwane, est décédée laissant sa famille et son public inconsolables. La nouvelle de sa disparition a jeté la consternation de la population et de ses admirateurs. Sa vie a été consacrée à la chanson.

Le parcours musical de Hasna est atypique. Autodidacte, elle a appris toute seule la musique et les instruments musicaux traditionnels qu’elle maniait avec doigté, tels le gumbri et la guitare électrique. Elle est apparue dans les années 1970 à une période où l’art musical était exclusivement réservé à la gent masculine.

Elle avait donc brisé un tabou, tout en s’imposant dans le milieu artistique créant, toujours dans les années 1970, la première troupe musicale féminine bousculant ainsi les idées reçues de l’époque et utilisant ses instruments musicaux préférés le gumbri et la guitare. Progressivement, ses fans et admirateurs, au début peu nombreux, découvrent au fil des années son talent inné de mettre en transe toute la scène et son cercle d’admirateurs s’élargit.

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NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli: «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»

Invitée à la 38e édition de la Foire internationale du livre qui s’est tenue du 18 au 28 avril 2024, la romancière et essayiste palestinienne Adania Shibli a rencontré le public tunisien le dernier jour de la Filt (Photo, La Presse).
Invitée à la 38e édition de la Foire internationale du livre qui s’est tenue du 18 au 28 avril 2024, la romancière et essayiste palestinienne Adania Shibli a rencontré le public tunisien le dernier jour de la Filt (Photo, La Presse).
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  • Née en 1974 en Palestine, Adania Shibli vit et travaille à Berlin et à El Qods
  • Elle incarne une génération d’écrivains et d’artistes palestiniens qui revendiquent un engagement politique autant qu’esthétique

«La langue chez nous cache souvent plutôt qu’elle n’articule, gardant entre son silence des possibilités infinies qui ne se soucient pas de l’expression. La langue peut être attaquée, abusée, mais elle continue à offrir la liberté ultime d’être et d’aimer à laquelle on n’a pas accès dans la réalité», note-t-elle.

Invitée à la 38e édition de la Foire internationale du livre qui s’est tenue du 18 au 28 avril 2024, la romancière et essayiste palestinienne Adania Shibli a rencontré le public tunisien le dernier jour de la Filt. Une occasion de discuter autour de son œuvre, de son rapport à la langue arabe, à son pays et aussi de son dernier roman «Tafsil Thanawi» («Un détail mineur»).

Née en 1974 en Palestine, Adania Shibli vit et travaille à Berlin et à El Qods (Jérusalem). Elle incarne une génération d’écrivains et d’artistes palestiniens qui revendiquent un engagement politique autant qu’esthétique. Docteur en «Media et cultural studies» de l’université de Londres et professeur associée à l’université de Beir Zeit ainsi qu’à l’université de Nottingham, elle parle six langues —l’arabe, le français, l’anglais, l’hébreu, le coréen et l’allemand—, mais écrit uniquement en arabe, «parce que cette langue est un précieux cadeau dont on nous a gratifié, une langue riche et fertile qui ne cède pas à la paresse intellectuelle», a-t-elle affirmé lors de cette rencontre modérée par Olfa Oueslati.

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Épreuves et tribulations d’un correspondant étranger

Un casque taché de sang et criblé d'éclats appartenant à un vidéojournaliste indépendant qui a été blessé alors qu'il faisait un reportage depuis la ville syrienne d'Alep, vu à Antakya, en Turquie, le 24 août 2012 (Photo, AFP).
Un casque taché de sang et criblé d'éclats appartenant à un vidéojournaliste indépendant qui a été blessé alors qu'il faisait un reportage depuis la ville syrienne d'Alep, vu à Antakya, en Turquie, le 24 août 2012 (Photo, AFP).
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  • Mais ce métier n’est plus sans risque et, dans de plus en plus de cas, peut même conduire à la mort
  • Terry Anderson de l'Associated Press, a été libéré après 2 454 jours de détention

Alors que les premiers grondements de guerre se font entendre en Europe, le rédacteur en chef d'un grand journal américain décide d'envoyer un journaliste sur le vieux continent pour voir ce qui s'y passe. Il veut « nos meilleurs et nos plus brillants » pour le poste et trouve que c'est John Jones qui suscite la jalousie des journalistes plus âgés et plus expérimentés.

C’est l’ouverture du film au rythme rapide d’Alfred Hitchcock, « Correspondant étranger » de 1940, avec Joel McCrae dans le rôle titre. L’idée selon laquelle vous avez besoin des meilleurs talents en tant que correspondant à l’étranger existait avant que McCrae ne se retrouve face à la caméra d’Hitchcock et perdure depuis.

Cependant, travailler comme correspondant à l’étranger ne permet pas de conserver le rôle passionnant, sans risque et glamour qu’implique le vieux film. Certes, l’aspect excitant est resté avec les nuances de glamour qui s’estompent. Mais ce métier n’est plus sans risque et, dans de plus en plus de cas, peut même conduire à la mort. Depuis 1991, plus de 2 600 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, pour ainsi dire.

Nous citons la date de 1991 car c'est à sa toute fin que l'un des correspondants étrangers les plus célèbres, Terry Anderson de l'Associated Press, a été libéré après 2 454 jours de détention en otage par le Hezbollah à Beyrouth.

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