BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé mercredi une « carte d'approvisionnement » en produits de base qui sera allouée aux ménages défavorisés dans le but de pallier la fin progressive des subventions, dans ce pays en plein effondrement économique.
Selon une source gouvernementale, 500 000 familles devraient bénéficier de cette « carte d'approvisionnement » dont la valeur moyenne variera entre 93,3 et 126 dollars par mois.
L'agence nationale de l'information (ANI) n'a pas précisé en quelle monnaie la carte serait libellée, dans un pays où la livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur face au billet vert. Seuls les ménages ne bénéficiant pas déjà d'autres aides, comme celles d'organisations internationales, pourront en bénéficier, a-t-elle ajouté.
Le financement de cette « carte d'approvisionnement » n'est pas encore établi. Selon la source gouvernementale, le gouvernement en estime le coût à 556 millions de dollars (467 millions d'euros) et souhaite emprunter environ 300 millions de dollars auprès de la Banque mondiale, et couvrir le montant restant par le biais de la Banque centrale libanaise.
Mardi, le prix des carburants s'est envolé de 30% après une levée partielle des subventions et des semaines de pénuries ayant provoqué d'interminables files d'attente devant les stations-service.
Depuis plusieurs semaines, les autorités lèvent progressivement -sans faire d'annonce officielle- les subventions sur certains autres produits en raison de l'épuisement des réserves en dollars de la Banque centrale.
Les autorités ont maintes fois lié la levée des subventions à l'approbation de cette carte de financement pour les plus nécessiteux, dans un pays où 55% de la population vit aujourd'hui sous le seuil de la pauvreté.
Depuis le début de la crise à l'automne 2019, le Liban connaît une explosion du chômage et de l'inflation, qui ont accéléré une paupérisation à grande échelle, tandis que le pays est toujours sans nouveau gouvernement depuis plus de dix mois.
La crise économique au Liban est parmi les pires dans le monde depuis 1850 selon la Banque mondiale.
Ces dernières semaines ont été émaillées d'une montée de la grogne sociale, sur fond de graves pénuries d'essence et de médicaments, avec de surcroît des coupures draconiennes de courant.